Elliot
J’ai essayé d’oublier ce
groupe, leur musique, leur apparence envoûtante. Toute la nuit, j’ai essayé, en vain. Je me suis endormi après avoir tourné plusieurs heures dans mon lit et je me suis réveillé le lendemain matin
le corps en sueur, sous l’emprise d’une excitation inattendue. Je me suis déjà soulagé, la veille, avant de me coucher, mais apparemment, ça n’a pas suffi. Il faut que je recommence. Je sors
difficilement de mon lit, l’esprit encore embrumé. Vêtu d’un simple caleçon servant de pyjama, j’enfile mes pantoufles et je traîne des pieds jusqu’à la salle de bains. Je m’y enferme, pour
éviter que ma mère me surprenne en pleine action, puis je me déshabille, et j’entre dans la douche.
J’ouvre le robinet, et
je laisse l’eau tiède se déverser sur mon corps en ébullition. Je baisse le température, mais cela n’a aucun effet, alors j’utilise une solution plus radicale. Je pose mes mains sur mes hanches
et je les fais lentement glisser sur ma peau, jusqu’à mon ventre. La tête appuyée contre la paroi carrelée et froide de la douche, j’entreprends des mouvements de va et vient qui me transportent
rapidement dans les limbes du plaisir. Je sens ma verge palpiter sous mes doigts. La jouissance n’est plus très loin. Je continue à me masturber, ne voulant pas m’arrêter avant la fin, et je ne
lâche mon sexe qu’une fois que je me suis déversé dans ma main. Je la passe sous l’eau pour faire tomber ma semence, et je me lave enfin, pendant plusieurs minutes.
Libéré, mais ne comprenant toujours pas ce qui m’arrive, j’exécute ensuite mes gestes habituels en période scolaire. Je m’habille,
je déjeune en compagnie de ma mère, je passe à nouveau par la salle de bains pour me brosser les dents, puis je récupère mes affaires de classe, et je sors de chez moi, après avoir fait une bise
à ma mère.
Aujourd’hui, je n’ai
cours que de neuf heures à midi, alors ma journée, ou plutôt ma matinée, sera vite terminée. Je parcours gaiement les quelques centaines de mètres qui me séparent de l’université, puis je marche
jusqu’à l’amphithéâtre où a lieu mon cours de phonétique. Quelques étudiants sont déjà présents, mais je préfère m’isoler. J’en connais quelques-uns, mais nous n’avons pas de réelles affinités.
Le professeur arrive quelques minutes plus tard, et il commence à débiter des phrases plus complexes les unes que les autres. C’est le début de l’année, alors il y a encore du monde, mais dans
peu de temps, les places vides seront plus nombreuses que celles occupées, car la phonétique n’est pas une matière qui attire les foules. Le cours ne dure qu’une heure, mais il est très ennuyant,
surtout lorsqu’on a déjà eu du mal en première année, ce qui est mon cas.
Malgré tout, je ne m’en
vais pas avant la fin, et je note tout ce que j’arrive à comprendre. Les soixante minutes défilent lentement, mais quand arrive la fin, je m’empresse de ranger mes affaires et d’aller à mon cours
suivant. Les deux heures qu’il me reste sont plutôt calmes, et quand elles sont passées, je rentre chez moi, deux écouteurs coincés dans les oreilles.
Quand j’arrive à la
maison, ma mère est là. Elle tient à manger avec moi le midi, aussi souvent qu’elle le peut, et je ne m’en plains pas. Ca me fait plaisir, et ca m’évite aussi de faire la cuisine. Tout est déjà
prêt et la table est mise. Je n’ai plus qu’à m’asseoir et déguster ce qu’elle a préparé. Une fois le repas terminé, je commence à me lever.
- Attends, reste assis, me dit ma
mère.
Je suis étonné, mais je lui obéis. Elle quitte la chaise sur laquelle elle est assise et elle part dans sa chambre. Elle en
revient avec un sac en papier blanc opaque dans les mains, alors je ne peux rien voir de ce qu’il y a à l’intérieur. Elle me le tend, et je l’attrape, tout en levant un sourcil. Je me demande
bien ce que ça peut être. Je fouille à l’intérieur, et j’en sors un disque. C’est un album. Il s’intitule «Première», et il n’est ni plus ni moins que celui des Lost Justice, sur lesquels je fais
une étonnante obsession depuis la veille.
Je tente de dissimuler
la joie, à priori inappropriée, qui me submerge, et je laisse simplement un sourire étirer mes lèvres. J’abandonne mon siège et j’embrasse ma mère pour la remercier, puis je file dans ma chambre
pour insérer le disque dans ma chaîne et l’écouter en boucle toute la journée. Je ne m’attendais vraiment pas à ce cadeau. Ma mère me connaît vraiment bien. Après tout, elle a du remarqué ma
réaction la veille, si ce n’est celle physique, au moins celle psychologique.
Un casque sur les
oreilles, je n’entends pas la sonnette de l’entrée retentir, ni quelques coups frapper à la porte de ma chambre. Je ne suis perturbé que lorsqu’en quelqu’un s’introduit dans la pièce. Interloqué,
je coupe la musique, et j’enlève mon casque. Une jeune femme bronzée avec de longs cheveux bruns ondulés se dirige vers moi, un sourire aux lèvres. Elle dépose un baiser sur mes lèvres, avant de
s’asseoir à mes côtés, sur mon lit. Je peux sentir son parfum à l’odeur si particulière, parfumé à la menthe, qui m’a fait craquer après trois rendez-vous manqués. Elle s’appelle Violette, et
nous nous sommes rencontrés au lycée. Depuis deux ans, nous sortons ensemble, et aucune ombre ne vient ternir notre relation. Elle est étudiante en deuxième année, comme moi, mais à la faculté de
droit, alors on ne se voit que chez l’un ou l’autre, surtout le mercredi, car nous avons tous les deux l’après-midi de libre.
- Qu’est-ce que tu écoutais ? Me
demande-t-elle.
- Lost Justice, tu connais ?
- Un peu, j’ai entendu une chanson à la radio je
crois, c’était pas trop mal. Tu peux continuer, ça ma dérange pas.
Sans me faire prier, je remets le disque en marche.
- Ils sont en tournée en ce moment, non ?
Continue-t-elle.
- Oui, je crois, ils sont passés à la télé hier
soir.
- Tu veux pas aller les voir ?
- J’y ai pas vraiment pensé.
- Cherche sur Internet si ils passent ici, ça
serait bête que tu les manques.
Je remercie ma petite amie de m’avoir donné une si bonne idée, tout en me sentant stupide de ne pas l’avoir eu moi-même. J’allume
mon ordinateur et je parcours plusieurs sites avant d’en trouver un avec toutes les dates de la tournée. Le groupe passe à Montpellier dans deux semaines exactement. Je griffone la date sur un
papier, et Violette me regarde faire, amusée de me voir aimer autant des artistes.
- Tu veux qu’on aille acheter les billets
maintenant ? Lance-t-elle.
Les billets… Ce n’était pas ce que j’avais à l’esprit.
- Ecoute, Vivi, tu vas sûrement trouver ça
bizarre, mais je préfèrerais y aller seul.
J’en étais sûr. Elle me dévisage, les yeux exorbités, elle ne comprend pas. L’utilisation de son surnom ne la gêne pas. Je dirais
même que ça l’arrange. C’est elle qui l’a choisi, car elle n’aime pas son prénom, et elle oblige tout le monde à l’appeler comme ça. Se rendre en solitaire à un concert est un concept qui en
étonne certains, et elle en fait partie. Du moins, c’est ce qu’elle tente de me faire croire. A mon avis, elle est plutôt vexée parce que je n’ai pas accepté qu’elle m’accompagne.
Après avoir échangé
plusieurs explications, nous nous sommes mis d’accord, et elle a retrouvé sa bonne humeur. Elle est restée quelques heures de plus à la maison, puis elle est partie. Il n’y a alors personne
d’autre pour me tenir compagnie, car ma mère est partie travailler. Elle avait des choses à régler à son cabinet. Je lui laisse un mot sur la table, et je prends mon sac à dos, puis je sors de
chez moi, sans oublier de fermer la porte à clé. Je prends un bus jusqu’au centre ville, et j’entre dans le premier magasin susceptible d’avoir ce que je recherche.
- Bonjour, est-ce que vous vendez des places pour
le concert des Lost Justice dans quinze jours ? Je demande à l’accueil.
- Bien sûr, monsieur, me répond l’hôtesse. Vous
en voulez combien ?
- Une seule.
- Vous désirez une place
assise ?
- Non, debout ça ira.
- Alors ça vous fera trente-quatre euros soixante
s’il vous plaît.
Je paye le montant demandé, puis elle imprime ma place et me la tend. J’évite de sautiller partout au milieu du magasin, et je
range aussitôt le ticket dans mon sac. Je rentre aussi vite que possible chez moi, et j’arrive avant ma mère. Je jette le mot qui lui était destiné,
et je vais dans ma chambre pour me reposer un peu, tout en écoutant la musique de mes nouvelles idoles, l’image de leurs visages envahissant mon esprit. Quinze jours à patienter, et je les
verrai, pour de vrai. L’impatience me gagne, je ne rêve plus que de ce jour. Il a fallu que ça tombe sur moi…
Lynel
Un autre concert se
termine, et comme à chaque fois, j’en ressors épuisé. Epuisé, mais satisfait de notre performance, et plus heureux que jamais. Je me suis encore attardé longtemps en coulisse, et les autres
membres du groupe sont déjà partis. Je commence à paniquer, et je ne peux retenir un soupir de soulagement quand Mody entre dans la loge.
- T’inquiète pas, je suis là, me
dit-il.
Je lui souris, et je finis de ranger mes affaires. Je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Il est le seul à me comprendre. Il
sait que je ne veux pas rentrer seul en pleine nuit, alors il m’attend toujours. Lorsque je suis prêt, on marche jusqu’à notre hôtel, en passant pas des rues détournées, pour conserver notre
tranquillité et ne pas être assaillis par plusieurs fans hystériques, car il y en a. Arrivés à destination, on se faufile silencieusement dans la salle de bains de notre suite, car tout le monde
est déjà couché.
- Je crois que j’ai trop forcé aujourd’hui, je
déclare, j’ai mal aux épaules, j’te dis pas !
- Tu veux que je te masse ? Me demande
Mody.
J’accepte volontiers sa proposition, et je retire mon haut, sans pudeur devant lui, car je n’ai rien à lui cacher. J’attrape le
tabouret posé à côté de la douche, et je m’assois dessus. Je pose ma tête sur mes bras croisés, appuyé sur le bord du lavabo, puis je ferme les yeux, et Mody commence son massage. Il ne fait pas
attention à l’énorme cicatrice qui traverse mon dos, ni à celles plus petites qui jonchent mon torse, Il ne fait aucun commentaire, comme d’habitude, et je lui en suis reconnaissant. Je m’endors
presque sous ses caresses, et ce n’est que quand il me donne une légère tape sur l’épaule que je me rends compte qu’il a terminé. J’ouvre les yeux et je me retourne. Il me sourit et me tend un
t-shirt propre qu’il a eu le temps d’aller chercher dans ma chambre. Je le remercie et je l’enfile, puis nous allons nous coucher séparément.
Notre suite est composée
de trois chambres. Je dors dans la première, Joris et Diane dans la seconde, et Mody va rejoindre Sidi dans la troisième. Ce genre de scène est banal dans notre vie. Nous préférons dormir les uns
à côté des autres plutôt que dans des suites séparées. Bien sûr, je suis le seul à avoir un lit ne disposant que d’une place, mais j’ai l’habitude. La situation me convient. Il n’y a que notre
manager et notre producteur qui logent dans une autre suite, quelques portes plus loin.
Je tombe rapidement dans
un profond sommeil, mais je suis secoué quelques heures plus tard par des tremblements insupportables. Je fais un cauchemar. J’entends quelqu’un sortir de son lit et courir jusqu’à moi. C’est
alors que je me réveille, en sueur et dans un grand cri d’effroi. Joris est à quelques mètres de moi. Il n’a pas encore osé s’approcher. Je me réfugie alors sous la couette, ne voulant pas qu’il
me voit à moitié nu.
- C’est bon, je l’ai déjà vu ton corps, me
dit-il.
Oui, il l’a déjà vu, mais c’était il y a des années. Depuis, j’ai beaucoup changé, mais ça, il ne peut pas le
deviner.
- Mody… Je souffle.
- Raconte-moi, insiste mon frère, en réduisant
petit à petit la distance qui nous sépare.
- J’ai dit Mody, je lance, en lui offrant un
regard si meurtrier qu’il recule de quelques pas.
Il semble décider de me laisser tranquille, car il sort de la chambre, et quelques secondes plus tard, Mody apparaît dans
l’embrasure de la porte, les cheveux en broussaille et le visage fatigué affublé de petits yeux. Apparemment, mon frère vient de le réveiller.
- Excuse-moi, je lui dis, tout en collant mes
genoux à mon torse.
- C’est pas grave, c’est pas ta
faute.
Il se rapproche de moi, et il me prend dans ses bras. Seul lui a ce don de me réconforter par de simples gestes. Je ne pourrai
jamais le remercier assez de tout ce qu’il fait pour moi.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Me
demande-t-il.
- J’ai fait un cauchemar.
Il me serre encore plus fort contre lui, devinant les pensées peu réjouissantes qui ont accaparé mon esprit pendant la
nuit.
- Ca faisait longtemps que tu n’y avais pas
pensé, me dit-il.
Oui, ça faisait longtemps, et j’aurais pu m’en passer pendant quelques temps, mais malheureusement, ça arrive régulièrement, et je
ne choisis ni l’heure, ni le moment.
***
Petite dédicace à ma Vivi^^ Ca y'est, ton introduction dans mon histoire a été faite lool, je sais pas si les gens vont beaucoup t'aimer là
!!! Plus que 29 Choupi =D
Grooos bisous à toutes, et ma loulou, j'espère que je te décevrai pas avec cette histoire vu que depuis le début, tu l'aimes bien XD
***
Tu verras bien, je dis rien moi^^ Il y a des raisons à tout ce que j'ai écrit, et tu les découvriras! Vivement le concert oui lool
Viens vite manger tes raviolis XD
Groooos bisous ma loulou et courage pour notre surprise^^
Christian et Olli maaaa trop mignon, coming-out sur le ring^^