Après de looooongs mois sans suite pour cette histoire, voilà enfin un nouveau chapitre!
Malgré le retard, j'espère que vous êtes encore là pour suivre cette fic! Vous allez sûrement devoir relire les chapitres précédents pour tout comprendre, courage^^
Je vous aime toujours moi =D
N'oubliez pas que Mai-Lynn a changé de blog, si vous voulez lire les parties publiées chez elle.
Voilà la nouvelle adresse:
Blog
de Mai-Lynn
Plusieurs jours passèrent, sans qu’aucun des deux hommes ne cherche à approfondir leur relation. Chacun se
demandait si l’autre était prêt à aller plus loin ou s’il préférait encore attendre, et de ce fait, personne n’osait prendre les devants. Dimitri ne se souvenait pas de ce qu’il ressentait
lorsqu’il couchait avec un homme, mais grâce aux récents évènements et à quelques bribes de souvenirs, il savait qu’il était gay, alors quand il ferait l’amour avec Amaury, ça ne serait sûrement
pas sa première fois, même s’il la vivrait probablement ainsi. Quant au roux, il ne doutait pas. Il savait qu’il ne s’agissait pas d’une simple histoire de sexe, et même si leur relation risquait
d’être confrontée à certaines difficultés, dont ils avaient déjà eu un aperçu plutôt conséquent, il était prêt à laisser une chance à l’homme qu’il avait choisi d’héberger sans savoir ce qui
l’attendait. Il avait tout dit à Dimitri sur Sven, son histoire la plus intense mais aussi la plus douloureuse. Il n’avait plus rien à lui cacher. Pour être complètement en phase, ils n’avaient
plus qu’un pas à franchir.
Un soir, ils rentrèrent à la caravane après une longue promenade autour du lac. Exténués, ils n’eurent pas le
courage de préparer un grand dîner, alors ils prirent ce qui leur tomba sous la main quand ils ouvrirent le frigo et ils s’en contentèrent. Ils mangèrent en silence, puis quand Amaury eut fini
son assiette, il se leva et la mit dans l’évier.
- Tu vas prendre une douche ? Lui demanda Dimitri, alors que le roux s’apprêtait à entrer dans la salle de
bains.
- Ca vaux mieux oui. Entre la sueur, la poussière et le vent, j’ai l’impression d’avoir couru dans le désert et
d’en être ressorti plus que crade !
- T’as raison. J’en prendrai une aussi, quand t’auras fini.
Amaury dévisagea alors son protégé d’une étrange façon, mais il ne dit rien. Il entra dans la salle de bains
et ferma la porte derrière lui. Dimitri, n’ayant rien remarqué, termina son repas paisiblement, jusqu’à ce que son assiette fût vide. Il la posa sur celle d’Amaury, puis il alla s’isoler dans la
chambre, en attendant qu’Amaury ait fini de se laver.
Perdu dans ses pensées, il ne l’entendit pas sortir de la salle de bains, ni entrer dans la chambre. Allongé
sur le lit, les yeux fermés, il ne se rendit compte de sa présence que quand Amaury s’assit à cheval sur ses cuisses. Surpris, Dimitri sursauta, et son regard se posa sur l’homme qui lui faisait
face. Ils ne bougèrent pas pendant plusieurs secondes, cherchant chacun un accord muet dans les yeux de l’autre. Ce fut finalement Amaury qui prit les devants. Vêtu d’une simple serviette autour
de sa taille, il se pencha et posa ses lèvres sur celles de son protégé. Il ne leur fallut pas longtemps pour mêler leur langue et s’engager dans un baiser passionné. Vite à bout de souffle,
Amaury s’éloigna de quelques centimètres.
- J’aurais cru que tu me rejoindrais sous la douche, lança-t-il soudain, d’un sourire charmeur.
Dimitri rougit bien malgré lui en s’imaginant dans les bras de son hôte sous le jet d’eau, et une main douce
et chaude entreprit de caresser son visage. Il ferma les yeux pour profiter de cette tendresse, puis quand l’envie prit le dessus, il attrapa Amaury par la nuque et l’attira à lui. Il lui offrit
un baiser à la fois féroce et amoureux, jusqu’à ce que le roux se relève et passe ses mains sous le pull de Dimitri, encore habillé. Il caressa son torse peu musclé, mais ferme et imberbe, puis
il prit le bas du pull dans ses mains et le fit remonter jusqu’à son cou. Dimitri prit le relais et quitta lui-même le linge qui empêchait Amaury de le voir torse nu. Ce dernier, si tôt qu’il fut
débarrassé du premier obstacle entre son corps et celui de son amant, se baissa pour se coller à lui. Dimitri apprécia ce rapprochement, et il embrassa à nouveau Amaury, qui ne put résister à
l’étreinte passionnée qu’on lui offrait.
L’un contre l’autre, ils finirent par délier leurs lèvres. Fou de désir, Amaury s’éloigna et fit glisser le
pantalon de Dimitri jusqu’à ses pieds. Impatient, il profita de l’occasion pour faire aussi disparaître le boxer du brun, qui se retrouva nu devant l’homme qui faisait battre son coeur. Gêné
d’être vu ainsi pour la première fois, il tourna la tête et ferma les yeux, jusqu’à ce qu’Amaury s’allonge à nouveau sur lui et approche sa bouche de son oreille.
- Ca va bien se passer, ne t’inquiète pas, je m’arrêterai quand tu voudras, c’est promis.
Après avoir prononcé ces mots, il se releva, et il continua :
- Et surtout, ne te cache pas, tu es magnifique.
Dimitri rougit, puis il sourit, touché et soulagé par les paroles de son hôte. Rassuré, il posa ses mains sur
les épaules d’Amaury et d’une simple pression douce mais ferme, il retrouva la chaleur de son corps collé au sien. Le roux, surpris mais ravi de cette initiative, se laissa faire. D’un petit
mouvement des hanches, il fit tomber la serviette qu’il portait mais qui ne tenait plus qu’à un fil. Les langues des deux jeunes hommes se rejoignirent pour partir dans une longue danse au rythme
effréné, jusqu’à ce qu’ils se séparent, à la fois à bout de souffle et impatients de passer au niveau supérieur. Les jambes encore enlacées, leurs
sexes se frôlant et attisant leur désir, ils ne pouvaient plus attendre. Ils s’étaient tournés autour de façon trop évidente pendant plusieurs jours pour en rester là.
De façon étonnante, ce fut Dimitri qui fit le premier geste pour aller plus loin. Il se fia à son instinct et
fit glisser sa main jusqu’au bassin d’Amaury, qui ne broncha pas, bien trop curieux de savoir où tout cela allait les mener. Il frissonna légèrement quand il sentit les doigts du brun enserrer sa
verge déjà dressée, mais il continua à être passif. Ayant compris son manège, Dimitri décida de s’en amuser. Les va et vient avec son bras restèrent très lents pour rendre le roux impatient et
l’obliger à agir. Amaury tomba dans le piège, et d’un coup de rein, il retourna la situation pour se retrouver à son tour allongé sur Dimitri. Celui-ci sourit, ravi que sa technique ait si bien
marché.
Amaury remarqua l’air amusé de son amant mais il ne fut pas vexé de s’être fait avoir, au contraire. Il en
sourit lui aussi, et tout en posant son regard dans celui de Dimitri, il caressa doucement son torse, jusqu’à ce que ses doigts terminent leur course sur l’entrejambes de son partenaire. Amaury
le prit en main pendant quelques minutes pour donner à Dimitri un aperçu du merveilleux moment qu’ils allaient sûrement passer, et celui-ci se retrouva à moitié cambré, la bouche entrouverte et
les yeux clos. Amaury ne put résister à cette vision, et il lâcha le membre encore tendu de Dimitri. Il fit glisser ses doigts sur les cuisses du brun puis les remonta tendrement jusqu’à ses
fesses. Quand il les inséra dans la cavité déjà humide, il plongea ses yeux dans ceux de Dimitri pour guetter une quelconque réaction. Celui-ci montra une légère grimace de douleur, mais il n’en
exprima pas plus. Rassuré, Amaury prépara comme il se devait l’entrée de son amant, finissant par de léger va et vient effectués avec deux doigts, et Dimitri finit par profiter de ce geste et
gémir de plaisir.
- Viens maintenant, dit-il dans un soupir.
Amaury sourit, et s’exécuta sans une hésitation. Il s’éloigna tout d’abord du brun, provoquant chez lui un
grognement peu sensuel de protestation, puis il ouvrit le tiroir près du lit et en sortit un préservatif. Il l’enfila sur son sexe, si dur que le roux n’en pouvait plus. Quand ce fut fait, il
retrouva sa position initiale, collé à son amant. Ce dernier plia ses jambes de lui-même, et Amaury en profita pour les mettre sur ses propres épaules. Doucement, il s’introduisit en son amant,
qui grimaça mais n’émit aucun son pour montrer sa douleur. Devinant ce qu’il ressentait, Amaury lui offrit des mots rassurants à l’oreille, et il commença à entamer des va et vient pour habituer
l’autre à sa présence. Petit à petit, Dimitri s’habitua à l’intrusion d’un pénis dans son corps, et il finit par apprécier les coups de rein du roux qui s’en rendit compte et ne se priva pas pour
accélérer le rythme.
Plus Amaury accélérait, plus Dimitri ne pouvait s’empêcher de bouger son bassin en accord avec les mouvements
de l’homme qui bougeait en lui. Leur plaisir était évident, et ils n’arrivaient plus à le contenir. Des gémissements non feints sortaient de leurs bouches, et la sueur commençait à perler sur
leurs tempes.
Soudain, Amaury quitta le corps de son amant, qui, surpris, n’osa plus faire un seul geste. Il se laissa
faire, ayant confiance en l’homme qui lui faisait l’amour et ne pouvant de toute façon s’en remettre qu’à lui et à son expérience. Amaury l’attrapa par les hanches et l’obligea à se retourner.
Dimitri se retrouve à quatre pattes, dans une position qui le gênait un peu mais qui l’excitait en même temps. Il rougit, et fut soulagé que son amant ne puisse pas le voir ainsi, puis il reprit
ses esprits et tourna la tête vers Amaury. Il ne put résister à son regard aguicheur et se mordit les lèvres, montrant sans vraiment le vouloir qu’il avait hâte que le roux revienne en lui. Ce
dernier sourit, et réinséra son sexe dans l’antre de son protégé d’un coup sec, provoquant chez lui ainsi que chez son amant un cri sourd. Le plaisir reprit le dessus, et ils furent tous deux
rapidement à bout, tant Amaury mettait d’énergie dans ses coups de rein.
Dimitri ne s’inquiéta pas quand le roux diminua sa cadence. Il crut que c’était pour faire durer leur rapport
ou pour le narguer. Il ne vit pas Amaury froncer les sourcils. Il ne le vit pas fixer sa hanche droite, à l’endroit même où résidait son tatouage. Les yeux du jeune homme s’étaient posés malgré
lui sur cette marque en forme de « D », et depuis qu’il l’avait vue, il se demandait ce qu’elle pouvait signifier. Cela avait sûrement un lien avec le passé de Dimitri, et ils
finiraient un jour ou l’autre par découvrir de quoi il s’agissait, mais pour l’heure, il se posait simplement beaucoup de questions. Conscient que son attitude pouvait paraître étranger alors
qu’ils étaient en plein ébat sexuel, Amaury décida d’oublier ce détail un instant et de se concentrer sur ce qu’il était en train de faire. Il reprit un rythme rapide, et il ne lui fallut que
quelques secondes pour exprimer sa jouissance. Dimitri le suivit peu après, répandant sa semence sur les draps, inconscient du trouble qui venait de saisir son amant. Epuisé, il quitta sa
position et s’allongea sur le lit sur le dos, imité aussitôt par Amaury. Les deux jeunes hommes s’endormirent quelques minutes plus tard, fatigués, mais un sourire aux lèvres, heureux de s’être
enfin donnés l’un à l’autre, et mettant pour un temps leurs questions de côté.
- Non, arrête, j’ai pas envie !
- Tu crois que je te donne le choix ? Tu m’as laissé te menotter,
et t’attacher à un poteau. Tu crois vraiment que tu as ton mot à dire maintenant ?
- J’ai dit oui pour te faire plaisir, j’ai pas envie!
- Arrête de mentir Miguel, tu sais aussi bien que moi que tu aimes ça.
Tu aimes être dominé et te faire traiter comme un chien, d’ailleurs tes maîtres vont pas tarder. Ils vont bien s’occuper de toi, encore une fois.
Aussitôt, quatre hommes nus et
costauds entrèrent dans la pièce, fouets et autres outils dans les mains. Dimitri baissa la tête, abdiquant, sachant qu’il n’aurait pas d’autre alternative.
- Comment tu vas joli cul ? Demanda un homme, s’approchant de lui
et donnant un léger coup de fouet sur ses hanches.
Dimitri ne répondit pas, mais il
sentit un sexe énorme s’introduire en lui, alors que l’homme au fouet était debout devant lui.
- Lève la tête ! Beugla-t-il.
Dimitri obéit aussitôt, ne voulant
pas trop être frappé. Il se retrouva face à un entrejambes dressé comme jamais. Il ne put s’empêcher de le fixer, ahuri par sa taille impressionnante.
- Qu’est-ce que t’attends pour le foutre dans ta bouche ? Hurla son
propriétaire.
Dimitri s’exécuta sur le champ,
suçant ce membre à contrecoeur, alors que l’homme qui l’avait pénétré s’activait toujours à entrer en lui de plus en plus brutalement.
A leurs côtés, un homme blond était
allongé sur un matelas, les jambes en l’air, se laissant aller avec plaisir sous les coups de rein d’un de ses compatriotes, tout en se masturbant, sans lâcher Dimitri du
regard…
- AAaahhHH ! Fut le cri qui réveilla Amaury à six heures du matin.
Inquiet, il sursauta et se tourna aussitôt vers Dimitri. Ce dernier était assis sur le lit, transpirant et
les yeux exorbités.
- Qu’est-ce qu’il y a ? T’as encore fait un cauchemar ? Demanda le roux.
- Ou…Oui, mais cette fois… Cette fois, c’était horrible…
- C’était quoi, Dimitri ? Raconte-moi, insista Amaury, prenant son amant dans ses bras pour le
calmer.
- J’ai pas pu faire ça, c’est pas possible, c’est pas moi. J’ai pas eu le choix, j’te promets…
- De quoi tu parles ?
- De…de… de partouzes…
Au même moment, de l’autre côté du Canada, une scène peu différente de celle dont Dimitri avait rêvé se
déroulait.
Un homme blond, ressemblant fort à celui présent dans son cauchemar, faisait l’amour à un homme brun à quatre
pattes, son visage dissimulé et ses cheveux mis en évidence. Le blond s’insérait à chaque fois violemment en lui et ne cessait de répéter « Miguel » à chaque coup de rein. Comme
d’habitude, il finirait par jouir avec ce prénom à la bouche, et l’homme en dessous de lui savait que c’était le prix à payer s’il voulait avoir la possibilité de sentir à nouveau le blond en
lui.
Dans la même pièce, Anton se laissait pénétrer par un quatrième homme. Il était officiellement en couple avec
le blond, mais ils savaient qu’il leur fallait à chacun plus que de simples rapports sexuels à deux. Ils étaient principalement ensemble pour cette raison : chacun connaissait les besoins,
les secrets les plus intimes et les motivations de l’autre, et ils faisaient tout pour trouver une solution provisoire à leurs problèmes, jusqu’à ce qu’ils les règlent pour de bon, un
jour.
L’homme au dessus de lui gémissait à tout va, et sa délivrance n’allait pas tarder. Anton le regarda se
tordre de plaisir. Il ne l’avait pas choisi par hasard. Il l’avait choisi car il ressemblait à son frère, et puisqu’il ne pouvait pas avoir Amaury à ses ordres, pour une raison ou pour une autre,
il avait trouvé un homme de substitution. Un homme roux, ressemblant comme deux gouttes d’eau à son frère. Cette situation le satisfaisait, pour l’instant, dans l’espoir irréel qu’un jour ce soit
l’homme qu’il aimait depuis tant d’années qui soit à sa merci.
Quand ils furent tous les quatre libérés de leur envie, Anton se retrouva seul avec son petit ami, ce dernier
ayant demandé aux deux autres de s’en aller, comme d’habitude. Ils étaient essoufflés, alors un silence de quelques minutes s’installa, perturbé uniquement par les respirations saccadées des deux
hommes.
- Je vais aller voir Miguel, finit par déclarer l’homme blond, assis adossé contre un mur.
Anton ne réagit pas, allongé sur le sol, les yeux fermés. C’était ce qui était prévu depuis le début de leur
relation, depuis leur rencontre. Ils avaient chacun un but précis, et ils s’étaient promis de s’aider mutuellement à l’atteindre. Son petit ami avait toutes les cartes en mains pour récupérer ce
qui lui avait appartenu, et quand ce serait fait, la voix serait dégagée pour Anton. Il n’aurait plus qu’à convaincre son frère de se donner à lui. Il était certain de valoir mieux que Dimitri,
ou Miguel, peu importe son prénom. Il avait tout fait pour effacer Sven de son chemin, et il y était parvenu, même si l’issue avait été plus tragique que ce qu’il avait prévu. Il jouait un rôle
en permanence, prétendant détester son frère, alors qu’au fond de lui, un désir brûlant et un amour inconditionnel grandissaient d’année en année. Il avait toujours refusé de montrer ses
sentiments à Amaury, mais il n’en pouvait plus. Il ne pouvait plus lui mentir ni se contenir. En lui demandant son aide, Devan l’avait aussi convaincu de ne plus se cacher, quelles qu’en soient
les conséquence.
- Devan, murmura-t-il, faiblement, mais assez fort pour que son petit ami l’entende.
- Oui ?
- Merci… Dit simplement Anton, certain que l’homme comprendrait le sens de ses paroles.
- Merci à toi, répondit simplement le blond.
Ils restèrent immobiles pendant encore plusieurs minutes, puis ils se levèrent et quittèrent la pièce froide
et impersonnelle dans laquelle ils se trouvaient, cet endroit isolé de leur maison, symbole de leur débauche et de leur déchéance, victime de leur amour perdu ou insatisfait, et espoir d’un
retour au passé ou d’une relation rarement acceptée.
Quelques jours plus tard, comme il l’avait prévu, Devan traversa son pays pour retrouver Dimitri. Quand il
arriva à Field, il s’arrêta pour déjeuner dans le premier restaurant devant lequel il passa.
- Bonjour monsieur, lança Tatiana, un sourire charmeur aux lèvres, comme toujours.
- Bonjour.
Elle lui donna la carte du jour, et revint quelques minutes plus tard pour prendre sa commande. Il fut servi
rapidement, l’endroit n’étant pas plein, et il mangea tranquillement, en profitant pour réfléchir et choisir la meilleure tactique à adopter. Quand il eut terminé son repas, il demanda l’addition
et paya, ignorant les œillades insistantes de la serveuse.
Une fois dehors, il parcourut les rues étroites de la ville jusqu’à ce qu’il se retrouve dans ce qui devait
être ici la zone commerciale. Les façades n’étaient pas en béton, contrairement à chez lui, mais en bois, et des vitrines donnaient ça et là un aperçu du contenu des magasins. Devan les observa
un à un, cherchant à s’occuper, et alors qu’il jetait un œil aux dernières sorties littéraires, un des clients à l’intérieur de la librairie attira son attention. Un sourire à la fois étonné et
sadiquement heureux vint étirer ses lèvres, et Devan entra dans le magasin.
- Bonjour, lui dit Amy en souriant, ne se doutant pas de son identité.
- Bonjour, répondit poliment Devan.
Il chercha l’homme qu’il avait aperçu mais celui-ci avait disparu de son champ de vision. Devan parcourut les
différents rayons pour le retrouver, en vain. Alors qu’il revenait sur ses pas, déçu et pressé de quitter cet endroit, il se prit une personne de plein fouet. Il s’excusa à demi-mot, jusqu’à ce
qu’il reconnaisse l’homme qui se trouvait en face de lui. C’était Dimitri, en chair et en os.
- Mi… Commença-t-il, mais il se retint, pour ne pas l’effrayer, voulant que ce dernier vienne vers lui de
lui-même.
- Excusez-moi, bafouilla Dimitri, je vous avais pas vu.
Le jeune homme récupéra les livres qu’il venait de faire tomber par terre, sans aucun regard significatif
pour Devan. Quand il eut tout récupéré, il se releva, et s’excusa encore une fois, puis il sortit de la librairie, après avoir expliqué à Amy qu’il n’avait pas l’argent sur lui mais qu’il
reviendrait avec Amaury pour payer ce qu’il lui devait.
Devan se retrouva seul, et il se dirigea d’un pas nonchalant vers la sortie de la librairie. Cette rencontre, fortuite
sans toutefois l’être vraiment, l’avait plus perturbé qu’il ne l’aurait cru. Malgré tout ce qu’il avait pu lui faire subir, il avait aimé Dimitri, et si aujourd’hui, tous ses actes semblaient
n’être guidés que par un esprit de revanche sur celui qui l’avait purement et simplement oublié, Devan sentait revenir en lui ce sentiment de paix en présence du brun, ces frissons qui le
parcouraient lorsqu’il le voyait. Peut-être l’aimait-il encore, malgré tout. Malgré ses résolutions, malgré ses décisions. Une chose était sûre : il n’avait pas du tout apprécié que son mari
ne le reconnaisse pas.
J'espère qu'il vous a plu^^