Voilà une nouvelle histoire. Je n'abandonne pas les autres, je pense simplement faire une pause pour Chassés-Croisés. Simplement Différent m'inspire toujours autant, ne vous inquiétez
pas^^ La suite arrive bientôt, j'espère.
J'espère aussi que vous ne serez pas déstabilisés par ce début (n'est-ce pas loulou^^). Je suis consciente que ça peut paraître bizarre. J'ai
essayé de faire paraître le tout le plus naturel possible mais je pourrais comprendre que pour certains d'entre vous, c'est surprenant. Considérant ce que j'ai vu ou les personnes que j'ai connues
quand j'avais cet âge là, pour moi, c'est normal. Apres, chacun son vécu, donc chacun son ressenti^^
Sur ce, je vous laisse lire. N'hésitez pas à donner votre avis.
Bises à tous et à toutes.
**
Le professeur débitait son flot continu de paroles ennuyeuses. Assis au fond de la salle, un jeune garçon aux
très courts cheveux bruns se demandait comme l’adulte en face de lui pouvait être autant passionné de mathématiques depuis des années alors que lui-même ne suivait déjà plus le cours après
seulement vingt minutes. A douze ans, Nahel faisait partie des élèves sérieux de sa classe de cinquième, mais toutes les matières ne lui plaisaient pas forcément. De plus, un autre facteur avait
beaucoup d’influence sur sa concentration, et il se trouvait assis quelques mètres devant lui. Une fois encore, Nahel se surprit en train de fixer le dos plutôt fin, mais déjà agréable à
regarder, de ce garçon blond aux cheveux longs qui hantait ses rêves depuis quelques temps. Petit à petit, il déplaça son regard jusqu’à sa nuque mise à nue, son propriétaire ayant lié toutes ses
mèches en une queue de cheval, comme toujours. Ce n’est qu’à la sonnerie annonçant la fin du cours que Nahel s’obligea à détourner les yeux pour que personne ne remarque l’attention qu’il portait
à son camarade.
Alors qu’il s’efforçait d’oublier pour un temps le visage de celui qui le fascinait afin de se souvenir de la
suite de son emploi du temps, Nahel eut la surprise de se retrouver nez à nez avec l’objet de ses pensées en sortant de la salle. Il continua son chemin dans le couloir, après s’être assuré que
son camarade le suivait.
- J’ai pas eu le temps
de te parler depuis ce matin, commença le garçon blond, mais c’est toujours bon pour tout à l’heure ?
- Bien sûr Guiranne,
répondit Nahel. On se retrouve à trois heures à la fin des cours, comme tous les jeudis.
- Je peux rester chez
toi, comme d’habitude ?
- Oui, y’a aucun
problème. Ma mère vient me chercher après la classe, elle peut nous prendre tous les deux, c’est bon.
- D’accord, à tout à
l’heure alors !
Guiranne s’en alla sur ces mots, sans que Nahel n’ait eu le temps de répondre. Il reçut un clin d’œil en
guise de signe amical et un sourire vint étirer ses lèvres. Il ne le quitta pas jusqu’à ce qu’il assiste au cours suivant.
Comme prévu, à trois heures, il attendit Guiranne dans le hall du collège. Sa mère arriva au même moment que
son camarade.
- Bonjour, Guiranne,
dit-elle.
- Bonjour Madame
Beillou, répondit le garçon.
- Tu viens à la
maison, comme d’habitude ?
- Oui, et mon père
viendra me récupérer chez vous un peu plus tard.
- Très
bien.
La jeune femme lui sourit, puis elle se dirigea vers l’accueil afin de signer le registre comme quoi elle
était venue chercher son fils et un ami à lui. Quand ceci fut fait, elle revint près des deux élèves, qui la suivirent jusqu’à la voiture. Le trajet se fit calmement, parfois troublé par de
courtes discussions entre les divers occupants du véhicule.
Quand ils arrivèrent chez Nahel, ils s’empressèrent de rejoindre la cuisine pour goûter, affamés. Ils se
préparèrent d’épaisses tranches de pain de mie grillé qu’ils tartinèrent de confiture ou de chocolat, selon les goûts. Ils les engloutirent en quelques secondes, sous le regard amusé de la mère
de Nahel.
- Je vois que vous
n’avez pas besoin de moi ! Lança-t-elle. Je vais faire quelques courses et je reviens. Normalement, c’est papa qui ramène ta soeur de l’école en rentrant du boulot,
expliqua-t-elle.
Nahel hocha la tête pour montrer qu’il avait compris. Il ne pouvait pas parler, car il avait la bouche trop
pleine. Sa mère lui tapa gentiment sur l’épaule puis elle quitta la maison. Nahel et Guiranne se retrouvèrent seuls, et comme d’habitude, après s’être rassasiés, ils s’installèrent dans le canapé
du salon pour jouer à des jeux vidéo jusqu’à l’arrivée du père de Guiranne.
Ils firent plusieurs parties en silence, l’un s’efforçant de battre l’autre dans une course de voiture, un
combat de catch ou un match de basket. Ils jouaient depuis presque une demi-heure quand Guiranne prit un air sérieux, sans que Nahel s’en rende compte. Du moins, jusqu’à ce que son invité prenne
la parole.
- Je sais que tu me
regardais en cours, déclara-t-il.
Aussitôt, Nahel rougit, gêné d’avoir été trop peu discret. Devant son ami, il reprit rapidement contenance
pour lui répondre :
- Désolé, je peux pas
m’en empêcher. T’as qu’à pas toujours t’asseoir devant moi aussi.
- J’avoue que des
fois, je le fais exprès. D’un côté, ça me fait plaisir que tu me regardes.
Nahel rougit à nouveau, gêné cette fois par les mots de Guiranne, car ce dernier n’avait pas pour habitude de
dire ce qu’il ressentait, encore moins lorsqu’il appréciait une situation. Le blond comprit ce que ressentait Nahel, alors il décida de le mettre immédiatement à l’aise pour que rien ne change
entre eux. Il posa sa manette à côté de lui, et il prit le visage du brun entre ses mains. Surpris mais satisfait, Nahel ne bougea pas. Il ferma les yeux et apprécia le baiser que lui offrait
Guiranne. Celui-ci mit fin à leur échange peu après, mais Nahel ne le laissa pas s’éloigner. Timidement, il poussa Guiranne qui se retrouva allongé sur le canapé.
- Qu’est-ce que tu
fais ? Demanda ce dernier.
- Je sais pas,
répondit Nahel en baissant la tête, regrettant son attitude. J’ai envie, c’est tout.
- Envie de quoi
Nel’ ? Je comprends pas.
Nahel détourna les yeux, à la fois parce qu’il avait honte de ses pensées et parce que « Nel »
était un surnom crée par Guiranne que celui-ci utilisait uniquement pour montrer son affection. Devant la réaction de son ami, Guiranne finit par saisir le sens des paroles de
Nahel.
- Je sais pas comment
on fait, tu sais. J’ai juste vu des images.
- Arrête, c’était
bête. De toute façon, on peut pas faire ça, on n’est pas des adultes.
- Je sais, mais c’est
pas ça qui est important. Si je savais quoi faire, j’aurais pas peur, mais t’es la première personne avec qui je sors vraiment, alors c’est pas facile.
- Ca fait rien, oublie
ce que j’ai dit. On fera ces choses quand on sera plus grand. Pour l’instant, on est bien comme on est.
- C’est
sur.
Ils terminèrent leur conversation sur ce constat là, et ils recommencèrent à jouer comme s’ils n’avaient pas
abordé le sujet. Pourtant, si rien à l’extérieur de montrait leur tourment, au fond d’eux, ils étaient tous deux perturbés par ce qu’ils venaient de se dire.
Ils avaient mis du temps à se trouver, mais depuis deux mois, ils se retrouvaient tous les jeudis chez Nahel,
souvent seuls, et ils passaient de bons moments ensemble. A douze ans, ils n’étaient pas allés plus loin que des baisers, mais apparemment, Nahel était prêt à aller un peu plus loin. Ca
enchantait Guiranne autant que ça l’effrayait, car même s’il était sûr de ses sentiments envers Nahel, aussi surprenant que ça puisse paraître à leur âge, il n’avait pas imaginé avoir sa première
expérience si tôt.
- Tu sais comment on
fait toi ? Finit-il par demander, par curiosité.
- Arrête, je t’ai dit
qu’on en parlait plus, protesta Nahel, déconcerté.
- Je veux savoir,
c’est tout. Comme ça, le jour où ça arrivera, on saura à quoi s’en tenir.
- Je…Non, je…Je sais
pas, j’ai vu des films des fois, c’est tout, mais c’était que des garçons avec des filles donc c’est pas pareil.
Guiranne sourit. En effet, ça ne devait pas être exactement la même chose. Il n’avait jamais vu des films
comme ça avec seulement des garçons. Il ne savait même pas si ça existait. C’est pour ça qu’il avait hésité à sortir avec Nahel, n’ayant jamais vu de couple comme le leur. Ils avaient finalement
choisi de s’aimer en cachette, car ils avaient peur que les autres ne trouvent pas leur relation normale, alors qu’eux-mêmes se demandaient si elle l’était.
Il n’eut pas le temps de réfléchir, car Nahel retrouva son assurance et le plaqua à nouveau contre le canapé.
Guiranne ne tarda pas à sentir un corps s’affaisser sur le sien et des mains tremblantes et hésitantes passer sous sa chemise. Il ne dit rien, curieux, puis il attrapa Nahel par la nuque et
l’embrassa doucement. Ce dernier se laissa emporter dans ce baiser tendre mais passionné. Il ne lâcha la bouche de Guiranne que lorsque celui-ci soupira en sentant les doigts de son petit ami
s’insérer dans son caleçon.
Peu sûr de lui, mais déterminé à aller jusqu’au bout de son action, Nahel continua son geste en observant la
moindre réaction de Guiranne. Du bout des doigts, il prit le sexe de son camarade, et comme première approche, il se contenta de le caresser, découvrant ainsi un peu plus le corps de celui qu’il
aimait. Quand il sentit la verge gonfler, il l’entoura plus étroitement de sa main, et il imita bêtement ce qu’il avait vu à la télé. Il fit glisser ses doigts de bas en haut, de plus en plus
vite. Il était tellement concentré sur ce qu’il faisait qu’il ne profitait pas vraiment de l’instant. Guiranne s’en aperçut, et il voulut offrir à Nahel le même plaisir que ce dernier était en
train de lui donner. D’un geste ferme, il obligea son petit ami à lâcher son pénis.
- Ouvre ton pantalon,
demanda-t-il, toujours allongé.
Nahel s’exécuta aussitôt, s’efforçant d’éloigner de son esprit la peur de mal faire ou de ne pas plaire. Il
s’allongea à côté de Guiranne, qui glissa à son tour une main dans le sous-vêtement de son camarade. Peu après, Nahel reprit ce qu’il avait interrompu quelques secondes plus tôt, et ils se
retrouvèrent à se masturber mutuellement. Pour la première fois de leur vie, ils donnaient du plaisir à quelqu’un d’autre qu’à eux-mêmes, et c’est quand ils se libérèrent à peu de temps
d’intervalle qu’ils surent qu’ils avaient eu raison de ne pas attendre. Ils n’avaient pas fait l’amour, loin de là, ils n’étaient pas encore prêts pour ça, mais ils avaient passé un premier
cap.
Chez Nahel, la gêne revint au galop. Il remit son sous-vêtement en place et ferma son pantalon, puis il se
leva pour aller chercher des feuilles d’essuie-tout dans la cuisine. Il en donna une à Guiranne et s’essuya les mains avec une autre, puis il récupéra les deux et les mit dans la poubelle.
Guiranne se mit debout pour remettre son caleçon et son pantalon comme il faut, puis il se rassit sur le canapé. Nahel l’imita peu de temps après, et un court silence prit place dans la pièce.
Nahel le brisa en allumant la télé et en mettant en marche un jeu vidéo. Guiranne sourit, mais ne dit rien. Il posa furtivement ses lèvres sur celles de son petit ami, qui n’eut pas le temps de
profiter de ce court baiser mais qui s’en contenta malgré tout. L’après-midi se termina comme elle avait commencé, dans des éclats de rire et des batailles de jeux vidéo.
Un mois passa, pendant lequel rien ne changea. Nahel et Guiranne se voyaient au collège tous les jours,
prétendant n’être que des amis, puis ils se retrouvaient tous les jeudis chez Nahel pendant quelques heures. Parfois ils étaient seuls, alors ils en profitaient. Parfois ils étaient en compagnie
de la mère de Nahel, puis de son père et se sa sœur lorsque ces derniers arrivaient, alors ils dissimulaient leur attrait. Dans n’importe quelle situation, ils se complaisaient. Leur année de
cinquième touchait à sa fin, et leur passage dans la classe supérieure était garanti grâce à leurs très bonnes notes.
Pourtant, un jour de mai, une ombre vint gâcher ce tableau jusque là si idyllique. Nahel était debout contre
un mur, dans un recoin du collège apprécié par les élèves désirant être seuls. Il réfléchissait, comme souvent. Il aimait penser pendant de longues minutes, son baladeur dans la poche et ses
écouteurs dans les oreilles. Il n’entendit pas Guiranne l’appeler. Il le vit simplement arriver devant lui.
- Tu m’étonnes que tu
m’entendais pas avec ta musique ! Lança le blond, essoufflé d’avoir couru pour rattraper son ami.
Nahel retire aussitôt ses écouteurs.
- Désolé, dit-il, tu
sais bien que j’aime venir ici et être tranquille.
- Oui, c’est comme ça
que je t’ai trouvé d’ailleurs.
- Tu me
cherchais ?
Guiranne sourit, mais ne donna pas de réponse. Sans que Nahel s’y attende, il s’approcha de lui et colla son
corps au sien.
- Arrête Ganne, on est
au collège, je te rappelle.
- Je m’en fiche, j’ai
envie d’être avec toi maintenant.
- Arrête, on va nous
voir, et après, tu vas dire que c’était de ma faute !
- T’inquiète pas, y’a
personne.
Nahel ne put pas insister. Guiranne commença à l’embrasser dans le cou, alors il pencha la tête pour mieux
profiter de cette charmante attention. Il ferma les yeux, et se laissa faire sous les caresses de son petit ami. Satisfait, Guiranne entoura la nuque de Nahel de ses bras et l’embrassa. Le brun
autorisa son camarade à enlacer sa langue avec la sienne et ils échangèrent un long baiser. Quand ils se séparèrent, Nahel échangea les rôles et ce fut Guiranne qui se retrouva contre le mur. Il
n’eut pas le temps de montrer sa surprise, car le blond lui rendit les caresses qu’il lui avait offertes quelques minutes plus tôt. Comme Nahel avant lui, Guiranne pencha la tête pour laisser le
champ libre dans sa nuque à son petit ami. Il s’appuya contre le mur et resta les yeux ouverts pour admirer Nahel dans ses œuvres.
Malheureusement, leur instant de partage fut de courte durée. « Arrête, y’a la prof de bio qui nous regarde ! »
fut tout ce qu’entendit Nahel avant de se faire repousser brusquement par Guiranne. Il se retourna, et effectivement, il se retrouva face à face avec leur professeur de biologie. Seulement, il ne
put définir quel regard lui fit le plus mal : celui outré de cette femme hautaine paraissant écoeurée d’avoir vu deux garçons s’embrasser, ou celui méprisant de Guiranne ayant l’air dégoûté
d’avoir embrassé un garçon, allant même jusqu’à s’essuyer la bouche du revers de la main.