*Warning*

/!   ATTENTION !   /!

Vous êtes sur un blog de FICS YAOI, contenant des relations SEXUELLES entre HOMMES.

HOMOPHOBES

DE - HORS !

AMES SENSIBLES
: à vous de voir, mais vous aurez été prévenues..

LES AUTRES : Bienvenue & EnJoY !

*Mon blog*

*EnJoY*


  

☺ WHAT's GOING ON ☺


Chapitre 9 de SIMPLEMENT DIFFERENT en ligne
Chapitre 2 de DESTINATION PASSE en ligne

Chapitre 4 de SAGESSE d'UNE ETOILE &
Chapitre 1 de SYMPHONIE d'ALCOOLS en ligne ici
Chapitre 9 de A LA DERIVE en ligne
Chapitre 6 de CHASSES-CROISES en ligne






 

Lundi 25 mai 1 25 /05 /Mai 03:34

5 ans plus tard

 

Septembre commençait, une fois de plus. Pour la troisième fois en trois ans, Nahel franchissait les portes du lycée Paul Baubens. Après une bonne scolarité, il entrait cette fois en terminale scientifique, et il comptait bien faire autant d’efforts que d’habitude pour obtenir son baccalauréat et s’inscrire à l’université. Aussi ironique que ça puisse paraître, il voulait devenir professeur de biologie, matière devenue sa préférée en seconde.

Devant le portail d’entrée, il retrouva ses camarades de première, et son meilleur ami Sevan. Ils étaient dans la même classe depuis la troisième, et depuis, ils étaient ensemble aussi souvent qu’ils le pouvaient.

-         Salut beau gosse ! Cria celui-ci.

Nahel sourit en voyant que son ami n’avait pas changé pendant les vacances. Il était toujours aussi spontané. Il l’enlaça pour le saluer.

-         Tu m’as manqué playboy, lança-t-il.

Ils se sourirent, puis Nahel fit la bise aux personnes qu’il connaissait. Ensemble, ils se dirigèrent vers les listes de classes affichées dans le hall du lycée. Sevan partit devant, et Nahel remarqua qu’il tenait une fille par les hanches. Cela ne l’étonna pas. Comme à chaque rentrée, son ami avait une nouvelle copine. Il restait lui-même et son succès auprès des filles était éternel. Elles craquaient toutes pour ses boucles brunes et ses épaules carrées façonnées par des années de natation et de musculation. Une paire de lunettes aux verres carrés et à la monture orange mettait en valeur sa peau tannée pendant les vacances. Nahel le trouvait beau, et il le lui avait dit quelques temps après leur rencontre, pour amener la conversation à un sujet qu’il voulait éclaircir. Comme il l’avait prévu, Sevan avait été étonné par cette déclaration, peu habitué à de tels compliments de la part d’un garçon, alors Nahel lui avait dit qu’il était gay. Sevan n’avait rien trouvé à redire, et depuis, il lui était même arrivé d’arranger des rendez vous entre Nahel et d’autres garçons.

Nahel sourit en pensant à certains qui furent de réels désastres, puis il rejoignit son ami quand il le vit figé devant une liste. Pendant quelques secondes, il paniqua à l’idée de se retrouver seul dans une classe où il ne connaîtrait personne, car à part Sevan et quelques amis qu’il connaissait depuis la seconde, il n’avait pas rencontré beaucoup de monde au lycée, plus par choix qu’autre chose.

-         C’est bon Nalou, on est encore dans la même classe cette année ! Cria Sevan, coupant court aux pensées de Nahel.

-         Super, on repart pour un tour ! Répondit celui-ci, soulagé.

Leur joie fut communicative, et tout leur groupe se retrouva de bonne humeur, même s’ils n’étaient pas tous dans la même classe.

-         Au fait, je t’ai pas présenté ma copine ! Caroline, Nahel, mon meilleur ami. Nahel, Caroline !

-         Enchantée ! lança la jeune fille en faisant la bise à Nahel.

Ce dernier répondit poliment, surpris par la fraîcheur de Caroline. Elle les quitta pour rejoindre ses amies et aller dans sa classe, et Nahel regarda enfin les noms des élèves de sa classe de terminale. Certains lui étaient familiers, d’autres pas, mais il n’en trouva aucun de déplaisant. Ravi, il passa son bras autour des épaules de Sevan, et ensemble, ils marchèrent jusqu’à la salle indiquée pour leur classe.

 

Après deux heures passées à écouter des explications sur le fonctionnement du lycée, les mêmes chaque année, et à découvrir leur emploi du temps et leurs professeurs, ils rentrèrent chez eux. Nahel invita Sevan chez lui, et ils s’installèrent dans sa chambre. Une longue après midi de jeux et de fous rires s’annonçait. Après avoir fait des réserves de gâteaux et de boissons pour plusieurs heures, Nahel s’assit en tailleur sur son lit, à côté de Sevan. Ils jouèrent pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que Nahel intervienne.

-         Alors tu l’as rencontré où ta Caroline ? Demanda-t-il

-         Arrête, c’est sérieux cette fois !

-         Ouai, c’est ça ! Sérieux comme avec Pauline que t’as quitté au bout d’une semaine, ou comme avec Aude qui t’a gavé au bout de trois jours !

-         Rigole pas, c’est différent avec Caro ! Elle me fait rire, t’imagine !

-         J’imagine bien, oui. Ca veut dire que t’es amoureux de moi aussi alors ? A moins que tu fasses semblant de rire à chaque fois par pitié pour mes blagues nullissimes !

Des éclats de rire coupèrent leur conversation jusqu’à ce que Sevan reprenne la parole.

-         J’aurais peut-être du tomber amoureux de toi ! Ca aurait été plus simple ! Les filles, c’est chiant ! Toi, t’es génial comme gars.

-         Moi aussi je t’aime, Vanou.

A la suite de cette déclaration factice, Nahel reçut un coup de coude dans les côtes de la part de son ami.

-         Je suis impatient de voir où va mener ta relation sérieuse avec cette fille ! Lança-t-il pour se venger.

-         Tais-toi et tu verras que je dis pas de conneries ! C’est pas parce que j’ai jamais été amoureux que ça peut pas m’arriver.

-         Oula, amoureux, carrément ! C’est grave là ! Tu devrais peut-être aller consulter !

-         Arrête de te foutre de ma gueule ! Tu devrais plutôt être content pour moi. Tu sais ce que c’est d’être amoureux pour la première fois toi.

-         Ouai, je sais, déclara simplement Nahel, se calmant aussi sec.

-         C’est censé être une bonne chose normalement, alors pourquoi tu tires cette tronche tout à coup ?

-         C’est bien, mais ça dépend comment ça se finit.

-         Tu fais chier Nahel, t’avais dit que tu me cacherais rien mais apparemment y’a encore des trucs que j’ignore. Tu m’as jamais raconté d’histoire qui s’est mal finie.

-         J’ai connu quelqu’un y’a longtemps, mais j’ai pas envie d’en parler. Personne n’est au courant. A part lui.

-         Tu me raconteras un jour ?

-         Oui. Promis, juré ! Déclara Nahel en souriant, sous le regard dubitatif de son ami. Mais pas pour l’instant

Ils reprirent leur match de hockey sur glace, et l’après-midi avança calmement, dans une ambiance joyeuse, jusqu’à ce qu’ils entendent la porte d’entrée claquer.

-         La terreur est arrivée ! Lança Sevan, amical.

Nahel sourit, et confirma la déclaration de son ami en hochant la tête. A peine cinq minutes plus tard, une fillette de douze ans aux longs cheveux blonds et bouclés ouvrit la porte de la chambre et passa sa tête dans l’ouverture.

-         Coucou les garçons ! Dit-elle.

-         Salut Nina, répondit Sevan. Ca s’est bien passé le collège ?

-         Comme d’habitude. C’était que le deuxième jour donc ça va. J’espère que ça sera un peu plus facile que l’an dernier.

-         T’inquiète pas, la cinquième, c’est mieux que la sixième.

Rassurée, Nina soupira. Elle était sérieuse mais elle avait eu du mal à s’adapter quand elle était passée du primaire au collège. Ses notes avaient été très moyennes, et elle ne voulait pas revivre une année de plus la même chose.

Son regard se posa ensuite sur Nahel, qui n’avait rien dit depuis son arrivée dans la pièce. Quand elle était entrée, il avait l’air content de la voir, mais à présent, il fixait un point invisible sur le mur en face de lui et ses sourcils étaient froncés. Ses mains compressaient la manette de jeux qu’il tenait encore.

-         Ca va pas Nalou ? S’inquiéta Sevan, ne comprenant pas la soudaine attitude de son ami.

-         A ton avis ? Lança Nahel, d’un ton sec et le regard menaçant

-         A mon avis, rien ! Je comprends pas là. On joue, tout va bien, ta sœur arrive et tout d’un coup t’es tout coincé ! On a dit quelque chose de mal ? Je sais pas moi ! On a fait que parler du passage de ta sœur en cinq…

Subitement, il n’osa plus dire un mot. Il se calma et observa Nina, toujours debout devant la porte de la chambre.

-         Tu peux nous laisser, s’il te plaît ? Lui demanda-t-il gentiment. T’inquiète pas pour ton frère, je sais ce qui le tracasse !

-         D’accord, tu t’occupes de lui alors.

Elle commença à partir, mais elle sentit un bras ferme retenir le sien. Elle se retourna et se retrouva face à son frère, l’air contrit.

-         Pardon, ninine, je t’expliquerai promis. Tu m’en veux pas ?

-         Mais non, j’aime pas te voir triste c’est tout.

Nahel prit sa sœur dans ses bras, l’enlaçant tendrement. Il la lâcha après quelques secondes, et elle lui offrit un sourire timide avant de quitter la pièce. Nahel ferma la porte derrière elle, et il posa sa tête contre celle-ci, se retrouvant dos à Sevan, toujours assis sur le lit.

-         Je suis désolé, dit ce dernier. Sur le coup, j’ai pas compris.

-         Je sais, répondit Nahel. Ca fait rien, c’est juste que j’aime pas y repenser. Ca a pas été facile de changer de collège, et encore moins de changer simplement parce que certaines personnes n’appréciaient pas que je préfère les garçons.

Acerbe. Le ton de Nahel était acerbe, empreint d’une déception et d’une rancune contenues depuis longtemps et trop peu souvent exprimées. Il avait mis du temps à oublier son année de cinquième. Aujourd’hui encore, il n’y était pas arrivé, mais grâce à ses amis, Sevan notamment, et à sa famille, il avait réussi à passer à autre chose. Il ne leur avait pas dit la vérité. Il avait simplement expliqué que certains élèves se moquaient de lui parce qu’ils le disaient homosexuel. Personne n’avait imaginé que ce n’était pas l’unique raison. Il n’aimait pas se souvenir de cette époque, car il avait vécu les pires moments de sa vie. Il avait seulement douze ans, et il avait dû montré une force et un caractère peu habituels à cet âge. Heureusement, il avait tenu le coup et repris pied, après avoir subi…

 

[ Flash-back ]

-         Tu es prêt Nahel ?

-         Oui oui, maman, j’y vais dans deux minutes !

-         Dépêche-toi, le bus va bientôt arriver.

Comme promis, Nahel sortit de sa chambre deux minutes plus tard. Il embrassa ses parents et sa sœur de sept ans, puis il quitta sa maison pour aller attendre le transport scolaire à quelques mètres de chez lui. Dès qu’il fut dehors, il perdit son air joyeux qu’il avait choisi d’avoir devant sa famille. La veille, après sa journée de cours, il était rentré chez lui, seul, sans dire un mot à aucun de ses camarades. Il avait évité tout le monde. Tout le monde, surtout Guiranne. Ce dernier l’avait ignoré toute la journée à cause de leur baiser échangé dans la matinée et intercepté par leur professeur. Nahel ne s’attendait pas à ce que Guiranne assume leur relation et la révèle au grand jour, mais il aurait au moins aimé ne pas se sentir aussi différent et inférieur aux yeux du garçon qui était comme lui et qui semblait être devenu quelqu’un d’autre uniquement pour préserver sa fierté.

Ses pensées furent interrompues un instant par l’arrivée du bus. Il monta et s’installa à l’avant, comme toujours. Il s’entendait avec les autres élèves et était globalement apprécié de tous, mais il n’aimait pas aller à l’arrière. Il préférait rester seul, à l’écart. Assis côté fenêtre, il retourna aussitôt à ses préoccupations. Il se demandait comment allait agir Guiranne envers lui après une nuit de sommeil, et il appréhendait l’attitude de leur professeur de biologie, d’autant qu’ils avaient son cours en début d’après-midi.

Arrivé au collège, il salua quelques-uns de ses amis, mais il ne s’attarda pas avec eux, pour leur plus grande surprise. Il marcha jusqu’à sa salle de classe, et quand la sonnerie retentit, il fut le premier à entrer pour s’installer. Il vit Guiranne arriver en riant avec sa meilleure amie Cléa. Conscient qu’elle le connaissait depuis le primaire, Nahel ne ressentait aucune jalousie envers cette fille. Il l’appréciait, mais en cet instant, il aurait aimé être à sa place et rire aussi avec Guiranne. Au lieu de ça, ce dernier le regarda à peine. Il fit comme si Nahel n’était pas là, et il s’assit à sa place. Pour n’importe qui, cette scène aurait paru banale, car les deux garçons n’avaient pas pour habitude de se saluer au milieu de la salle, mais pour Nahel, c’était différent. Même s’il ne prenait pas Guiranne dans ses bras pour le saluer, ou s’ils ne se serraient pas la main, il y avait toujours un geste, un sourire, un clin d’œil, qui montrait que l’un s’intéressait à la présence de l’autre. Ce jour-là, il n’y eut rien. Rien, sinon l’ignorance total du garçon auquel il tenait le plus. Nahel en fut blessé, sans en être étonné.

Perturbé, il suivit le cours comme il put, et il fut plus que soulagé quand celui-ci se termina, même s’il enchaînait avec un autre. Quatre heures défilèrent, pendant lesquelles il fit beaucoup d’efforts pour se concentrer et ne pas se laisser étouffer par l’attitude de Guiranne. A midi, il retrouva au self ces amis qui n’étaient pas en classe avec lui. Il mangea tranquillement et il fut loin d’être le Nahel enjoué et spontané dont ses camarades avaient l’habitude. Pourtant, ils ne dirent rien, car ils connaissaient aussi son côté réservé quand quelque chose n’allait pas. Il ne parlait pas de ses problèmes, à moins de le vouloir, alors ses amis ne lui posaient pas de questions.

Il les quitta en s’excusant, et il retrouva sa classe devant la porte d’une salle de biologie. Toutes ses craintes revinrent au galop. Il n’espérait qu’une chose : que sa professeur ne soit pas là. Mais il savait qu’il y avait très peu de chances pour que ce soit le cas. Debout contre un mur, il fixait ses pieds. Il ne regardait pas les autres arriver, trop anxieux. Plus les minutes s’écoulaient, plus il appréhendait l’arrivée de cette femme qui l’avait regardé avec tant de mépris et de dégoût la veille. Il leva la tête lorsqu’il entendit une clef tourner dans la serrure. Sa professeur était là, ouvrant la porte, et il était bien content de ne pas l’avoir vu arriver. Il préférait ne pas imaginer la façon dont elle avait du le regarder.

Il suivit ses camarades et se glissa à l’intérieur de la salle aussi discrètement qu’il le put. Il ne put s’empêcher de jeter un œil sur Guiranne, et il fut soulagé que ce dernier s’installe quelques rangs devant lui. Tout du moins, pour ce cours. Nahel pensait qu’il valait mieux qu’ils ne se retrouvent pas à côté pour éviter toute remarque cinglante de leur professeur, même si ça lui manquait de ne pas avoir son ami en face de lui.

L’heure de biologie se passa comme à chaque fois, au grand bonheur de Nahel qui, même s’il était étonné de l’attitude de sa professeur, ne pouvait que se satisfaire de voir qu’elle avait apparemment mis de côté ce qu’elle avait vu. Petit à petit, son appréhension s’atténua, et il arriva à mieux se concentrer. Il suivit le cours plus attentivement que ceux auxquels il avait assisté quelques heures auparavant, et quand ce fut terminé, il rangea ses affaires. Tout le monde était encore assis quand leur professeur fit une dernière déclaration :

-         Nahel et Guiranne, vous viendrez me voir avant de partir, s’il vous plaît.

Elle n’avait pas bougé, concentrée sur ses papiers, mais Nahel sentit un frisson parcourir son corps en imaginant ce qu’elle allait leur dire. Les autres élèves furent étonnés de cette convocation, car les deux garçons faisaient partie des meilleurs élèves de la classe, mais ils sortirent sans poser de questions, connaissant le caractère impitoyable de leur professeur en cas de demande inutile et injustifiée.

Paniqué, Nahel mit son sac sur son dos, et il marcha jusqu’au bureau de sa professeur. Il se retrouva côte à côte avec Guiranne, qui semblait aussi mal à l’aise que lui. Alors qu’ils évitaient tous deux de croiser le regard de la femme qui leur faisait face, cette dernière émit un raclement de gorge sonore qui les fit sursauter et les incita à lever la tête. Encore une fois, Nahel eut l’impression d’être quelqu’un d’abject aux yeux de sa professeur.

-         Je pense que vous savez pourquoi je veux vous parler, déclara-t-elle.

Elle n’attendit pas de réponse et continua sur sa lancée.

-         Enfin, vouloir, c’est un bien grand mot. Si j’avais le choix, je ne parlerai pas à deux monstres comme vous, mais ce que j’ai vu m’y oblige.

Guiranne se tordait les doigts, Nahel fixait le tableau derrière sa professeur. Il évitait à tout prix de croiser son regard. Ses derniers mots lui firent mal, mais il ne le montra pas. Il la laissa continuer.

-         Comme vous vous en doutez, je ne peux pas tolérer une horreur pareille dans ce collège. Je vais devoir prévenir le principal et lui signaler que certaines personnes ne sont pas si normales qu’elles en ont l’air. Il sera triste de perdre deux bons éléments comme vous, mais soulagé, j’en suis sûre, de voir deux malades quitter son établissement.

S’il avait été seul, Nahel aurait pleuré. Il se sentait humilié et insulté, mais il n’avait pas le courage nécessaire pour contredire cette femme qui proférait d’horribles propos envers lui. Il se tourna vers Guiranne, et il se rendit compte que celui-ci paraissait de plus en plus stressé. Ses mains étaient rouges tant il s’était gratté, son visage était crispé. Nahel fut pris d’un élan de tendresse, et il s’apprêtait, contre toute attente, à oser adresser quelques mots à son ami pour le réconforter, quand ce dernier prit la parole :

-         Il m’a forcé, dit le jeune garçon.

Nahel se figea, alors qu’un sourire sadique s’affichait sur les lèvres de sa professeur.

-         Comment ça ? Demanda-t-elle.

-         Je suis pas un pédé ! Je m’en fous de lui ! J’étais contre le mur quand il m’a embrassé, mais je voulais pas. Il m’a forcé.

En quelques secondes, Guiranne blessa Nahel plus qu’il ne l’avait jamais été. Ses craintes se confirmaient. La veille, son ami l’avait regardé avec dégoût quand leur professeur les avait surpris, et ça n’avait été que les prémices d’un mensonge inventé par fierté. Le pire arriva. La jeune femme crut les paroles de Guiranne, et elle le laissa partir en lui promettant de ne plus jamais le déranger pour des motifs autres que scolaires. Nahel se retrouva seul avec elle et ce fut le début d’un long calvaire.

Pendant plusieurs semaines, elle le harcela. A chaque fois qu’il la croisa, en cours ou dans un couloir, elle l’insulta et lui répéta qu’il n’était qu’une sale vermine à éliminer. Elle le menaça et lui jura qu’elle raconterait tout au principal et au corps enseignant pour qu’il soit la honte de ce collège, dans lequel il n’avait rien à faire. Aucun élève ne fut mis au courant. Il subit seul les pressions de cette femme qui avait tout gâché. De plus, Guiranne ne lui adressa plus la parole. Pour prouver ses dires et montrer à leur professeur qu’il n’aimait pas les autres garçons, il alla jusqu’à sortir avec Cléa, sa meilleure amie. Nahel savait qu’elle était amoureuse de lui depuis plusieurs années. Jamais il ne le lui avait dit, par respect pour leur amie, mais il était au courant, et ça rendait l’attitude de Guiranne encore plus détestable.

Un mois passa, et il finit par craquer. Ne supportant plus les pressions de sa professeur et le comportement de Guiranne, il se décida et parla à ses parents. Il leur expliqua qu’il se faisait traiter de pédé par ses camarades et qu’il en avait marre.

-         C’est vrai ? Demanda sa mère.

-         Qu’est-ce qui est vrai ? Reprit Nahel, ne comprenant pas.

-         Tu crois que tu es homosexuel ?

D’abord, Nahel ne sut quoi répondre. Il ne s’attendait pas à ce que ses parents lui posent cette question. Puis il leur dit qu’il pensait être attiré par les garçons, mais qu’il n’en était pas sûr, qu’il ne savait pas si c’était normal d’être comme ça. Contrairement à ce qu’il croyait, ses parents furent très compréhensifs, et ils lui expliquèrent qu’il n’y avait rien d’anormal à préférer les garçons ou les filles, et que s’il était gay, ils l’accepteraient.  

[ Fin du flash-back ]

 

Par la suite, Nahel avait changé de collège. En troisième, il avait rencontré Sevan et depuis, il allait mieux. Grâce à lui et à ses parents, il avait fini par accepter son homosexualité et par être fier de la personne qu’il était. Il n’avait plus jamais entendu parlé de Guiranne, et même si ça avait été dur, il avait réussi tant bien que mal à enfermer son souvenir dans un coin de son esprit.

-         Eh oh ! T’es parti où là ? Lança Sevan.

Nahel sortit aussitôt de ses pensées, surpris de s’être rappelé tout ça en quelques secondes. Il secoua la tête pour se changer les idées, mais son ami ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire.

-         Je peux savoir à quoi tu pensais pour avoir l’air aussi ahuri ? Demanda-t-il.

-         A ma cinquième, répondit simplement Nahel.

-         D’accord, je vois que ça t’a perturbé que j’en parle avec ta sœur.

-         C’est pas ça. J’ai digéré le fait d’avoir changé de collège et tout ça, c’est juste que c’est cette année là que j’ai été amoureux pour la première fois, et c’est pas vraiment un bon souvenir.

-         Nous y voilà ! Tu veux toujours pas me raconter ?

-         Pas maintenant, non, mais bientôt, promis.

Sevan offrit une tape amicale à son ami, puis ils arrêtèrent de jouer et ils descendirent tous les deux pour saluer le père de Nahel et discuter quelques minutes avec lui, jusqu’à ce que Sevan décide de partir et rentrer chez lui.

 

Le lendemain, les deux compères se retrouvèrent à neuf heures devant leur salle de classe pour le premier cours de philosophie de leur vie. Ils s’attendaient au pire, n’ayant jamais étudié cette matière avant la terminale, et ils avaient raison.

Assis l’un à côté de l’autre au fond de la salle, ils remplirent les sempiternelles fiches de renseignement, puis ils durent redoubler d’effort pour ne pas s’endormir en écoutant le discours monotone de leur professeur. Celui-ci était petit et chauve, avec un bouc grisonnant, vêtu d’un pantalon jaune criard en tissu et d’une chemise noire de la même matière. Il était dans son monde, et peu d’élèves suivaient ce qu’il disait. Tous soupirèrent de soulagement quand quelqu’un frappa à la porte.

-         Oui, entrez ! Railla le professeur.

La proviseur adjointe fit alors son apparition dans la classe, et des murmures se firent entendre. Chacun se demandait pourquoi elle intervenait, car son arrivée ne laissait généralement rien présager de bon.

-         Excuses-moi de vous déranger au milieu de votre cours, mais j’ai quelque chose à vous dire, dit la jeune femme. Elle n’a pas pu être présente hier, mais à partir d’aujourd’hui, vous aurez une nouvelle élève dans votre classe.

Un silence prit place, et il sembla durer une éternité. La proviseur adjointe le brisa en reprenant la parole.

-         Venez, Mademoiselle. Voilà votre classe pour cette année. J’espère que tout se passera bien, et n’hésitez pas à venir me voir si vous avez besoin de quoi que ce soit.

Sur ce, elle sortit de la pièce, et la jeune fille fit son entrée, devant le regard admiratif de certains garçons et l’air jaloux de certaines filles. Nahel se tourna vers Sevan. Ce dernier était impassible, attendant simplement que le cours reprenne pour pouvoir terminer sa nuit sur son bureau. Nahel fut surpris de constater que l’arrivée de la jeune fille n’avait aucun effet sur son ami, car bien que lui soit gay, il savait être objectif et il pouvait clairement remarquer qu’elle était très jolie. Elle avait une beauté naturelle, contrairement à beaucoup de filles de son âge, et c’est ce qui la rendait si attirante. Au fil des années, elle avait changé, mais son élégance était toujours là. Nahel s’étonnait de sa présence ici, et il ne savait pas quoi en penser, d’autant qu’il avait ressassé de vieux souvenirs peu agréables la veille et qu’elle en faisait partie malgré elle, mais une chose était sûre : sa silhouette élancée allongée par cinq centimètres de talons aiguille, ses cheveux longs, blonds et raides, ainsi que son léger décolleté ne laissèrent personne indifférent. L’année allait être mouvementée, pour ses camarades, mais aussi pour lui.
     -      Bonjour Mademoiselle. Votre nom, s’il vous plaît ? Demanda le professeur.
     -      Je m’appelle Cléa Bauvan, monsieur.

**

Voilà le seconde chapitre de cette histoire! Merci à toutes pour vos commentaires sur le premier, je suis contente qu'elle vous plaise!
La prochaine suite sera normalement pour Sagesse d'une étoile (donc lien vers mon blog avec Perri!) puis pour A la dérive, si j'arrive enfin à finir le chapitre que vous attendez depuis plusieurs mois!
Merci à tous et à toutes d'être là, et gros bisous à ma Perri qui j'espère vient à la maison dans trois semaines =D

Publié dans : Destination passé [en cours] - Par JoY - Communauté : Lawful Drug
Ecrire un commentaire - Voir les 3 commentaires
Retour à l'accueil

*Calendrier*

Mai 2024
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>

*RéSUMéS*


A LA DERIVE

[en cours]

Un jeune homme est retrouvé échoué sur la plage par Amaury. Lorsqu’il se réveille, il ne se souvient plus de rien. Amaury décide de le recueillir chez lui, mais très vite, le passé de « Dimitri » va ressurgir…

 

BONNES ANNEES
[FINIE]

Lors d’une soirée entre amis pour fêter le passage à la nouvelle année, Danny fait la connaissance de Laurent, qui lui fait découvrir qui il est vraiment. L’amour les réunit, pendant de longues années, malgré les jalousies, malgré les envies. Ils restent ensemble, car pour rien au monde ils ne se sépareraient. Ils sont aveuglés par leur bonheur apparemment sans faille, et leur naïveté va finir par leur jouer des tours…


CHASSES-CROISES

[en cours]

Après avoir passé une année entière chez lui, enfermé dans son mutisme, Kenny décide de retourner au lycée, tout en changeant d’établissement. Il rencontre Loan, un jeune garçon très enthousiaste. Malgré leurs différences, une grande complicité va les lier, et très vite, ils vont se rendre compte qu’ils ont en commun beaucoup plus de choses qu’ils ne le pensaient. Lorsque l'équipe de hand-ball du lycée, dont Kenny fait partie, rencontre celle de son ancien établissement, son passé refait surface. Les rencontres s’enchaînent…

DESTINATION PASSE
[en cours]
Nahel a douze ans quand il est pour la première fois attiré par un garçon. Guiranne a douze ans lorsqu’il est attiré pour la première fois par Nahel. Malheureusement, leur histoire ne se termine pas comme ils l’auraient souhaité. Ils se perdent de vue, mais se retrouvent, cinq ans plus tard,  au lycée. Ils ont changé, leur entourage aussi. Ils ne se connaissent plus,  et ils devront faire abstraction du passé pour poursuivre leur route, chacun de leur côté, malgré les confidences, malgré les blessures…

INDICIBLES CRUAUTES
[FINIE]  

Auxence est un élève doué, un sportif et un homme à femmes. Pour se faire de l’argent de poche, il a organisé un véritable business. En échange de jolies sommes, il fait les devoirs de ses camarades et revend les sujets qu’il a volés. Mais un jour, son petit trafic est découvert par Idriss, une petite frappe de son lycée, et celui-ci va le faire chanter. En échange de son silence, Auxence devra faire tous ses devoirs et supporter toutes ses lubies. Un long chantage s’installe, mais un soir, tout dérape…

 
PLUS QUE NOUS
[FINIE]

Ils sont trentenaires, anglais, confortablement installés dans leurs vies étriquées. Célibataires ou en couple, leurs destins vont s’entremêler. Lorik, Cypriaque, Miralem, Clémentine : ils auraient pu ne jamais se rencontrer, mais ils vont se retrouver enfermés dans leur bulle, au milieu des obstacles et des difficultés. Au-delà des secrets, des mensonges, des faiblesses inavouées, ils devront avant tout croire en eux, et être prêts à tout accepter. L’amour leur fera imaginer l’inacceptable, tout en les empêchant d’entrevoir l’inavouable. De coïncidence en coïncidence, il leur faudra éviter d’être au mauvais endroit au mauvais moment. Une seule erreur pourrait être fatale…

 

POUR LA VIE
[FINIE]

Depuis toujours, Nuno et Tristao sont les meilleurs amis du monde. Quand d’autres sentiments viennent perturber leur complicité, tout bascule. De révélation en révélation, de nouveaux liens se créent entre eux et leurs amis. La vie les emmène là où ils n’auraient jamais osé aller. Petit à petit, une toile se tisse, dans laquelle le passé n’est jamais bien loin…


SAGESSE D'UNE ETOILE
[en cours]
Accepteront-ils la vérité ? Ils portent le nom d’une étoile, et chaque soir ils s’enlisent un peu plus dans l’obscurité. Ils croient tout connaître l’un de l’autre, mais ils oublient un détail. Un seul, qui les obligera à tout remettre en question, à cause des préjugés, des non-dits, des regards blessants. Orion, Calixte : leur rencontre va être mouvementée, leur relation va mal commencer, le chemin sera compliqué. Ils n’avaient pas prévu de s’aimer, mais personne ne leur a demandé leur avis. Entre soucis professionnels, et problèmes familiaux, ils ne seront pas épargnés. Jusqu’au bout, ils ne pourront deviner ce que leur réserve leur destinée…

SIMPLEMENT DIFFERENT
[en cours]
Elliot est étudiant, Lynel est batteur. Ils vivent dans deux mondes différents, séparés par un simple écran. Elliot l’écoute, l’admire, sa musique l’envoûte, mais Lynel ne le connaît pas. Il ignore son existence. Leurs vies vont être chamboulées, quand leurs yeux vont se croiser. Elliot va tout faire pour approcher son idole, qui préfèrera rester à distance, d’horribles images l’empêchant d’avancer…


SYMPHONIE D'ALCOOLS
[en cours]

Doux orgasme:

2 cl de virilité,

2 cl de sensualité,

2 cl de réalisme,

2 cl de passion,

4 cl de sadisme,

1 cl de romance,

1 cl de maturité

et un zeste de féminité.  

Entrez sans modération dans le monde de Florentin, Arthur, Emilien, Armand et les autres, sous l'oeil bienveillant de Bérénice qui vous guidera où bon vous semblera quand vous serez dans un piteux état! N'oubliez pas que boire ou conduire, il faut choisir, surtout lorsque vous risquez de vous retrouver là où vous n'avez jamais pensé aller, un soir de fête, gai et abruti par le flot de musique déversée autour de vous
 

Et divers OS...


 

*Recherche*

Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés