- Morgan, t’es
prêt ?
- Oui, oui, j’arrive ! Cria le jeune homme, depuis
sa chambre au premier étage.
- Dépêche-toi, on va être en retard sinon.
Morgan dévala les
escaliers, ne laissant pas le temps à son petit ami de lui faire des reproches. Il déposa un baiser sur ses lèvres pour s’excuser d’avoir mis autant de temps à se préparer, puis il attrapa sa
veste sur le portemanteau. Quand il fut prêt, il se tourna vers l’homme qu’il aimait. Celui-ci avait une photo entre les mains. Morgan sut de suite de quel cliché il s’agissait. Il n’y en avait
qu’un sur la commode de l’entrée. Il colla son torse contre le dos de
son petit ami et l’enlaça, tout en posant sa tête sur son épaule gauche.
- Tu te souviens ? Commença l’homme qu’il tenait dans ses bras. C’était il y a neuf ans, quand tu m’as enfin
avoué que tu m’aimais. Tu venais de me dire que je n’étais qu’un homme parmi tant d’autres et que je ne comptais pas plus que ça pour toi.
- Je me souviens oui, murmura Morgan.
- J’ai voulu te
quitter, continua l’autre, car je ne supportais pas de t’imaginer avec quelqu’un d’autre que moi. Et quelques jours plus tard, tu t’es rendu compte que tu m’aimais, et tu es revenu me
chercher.
- C’est vrai, j’aurais été bien idiot de ne pas le faire. J’avais déjà gâché une année à agir comme
un con, fallait que je me reprenne en main. Heureusement que t’étais là. Après Tristao, je pensais vraiment pas pouvoir retomber amoureux.
Ils sourirent en
repensant à cet épisode de leur vie, puis Morgan attrapa le cadre des mains de l’homme qui partageait sa vie, et il le reposa sur le meuble. Il glissa sa main dans la sienne, et ils sortirent de
leur maison.
Ils marchèrent jusqu’au
coin de la rue dans laquelle ils habitaient, puis ils n’eurent que quelques mètres à parcourir pour arriver à destination. Ils étaient invités à dîner chez des amis à eux, comme presque tous les
samedis soirs. Ces derniers vivaient dans une grande bâtisse en briques rouges. Ils n’étaient que deux, alors elle était beaucoup trop grande pour eux, mais ils avaient été conquis notamment par
les nombreuses chambres d’amis, car ils organisaient régulièrement des soirées, et tout le monde passait la nuit chez eux.
Morgan et son petit ami
montèrent les trois marches qui les séparaient de la porte d’entrée, puis Morgan posa un doigt sur la sonnette, ce qui fit retentir un bruit assourdissant à l’intérieur de la maison. Un jeune
homme brun leur ouvrit. Ses cheveux descendaient jusque sous ses oreilles, séparés par une raie droite au milieu du crâne.
- Entrez, dit-il à ses invités, un sourire amical aux lèvres.
Les deux garçons ne se
firent pas prier, et ils suivirent leur hôte jusqu’à la salle à manger. Alors qu’ils discutaient allègrement, une voix résonna :
- C’est eux, Tris’ ?
- Ouuuiii ! Répondit Tristao.
Il rigola légèrement,
entraînant ses deux invités avec lui, jusqu’à ce que son amant les rejoigne.
- Salut vous deux, lança le nouveau venu.
- Salut Nuno, dit Morgan. Tu vas bien ?
- Très bien, et vous ? Toujours aussi beaux à ce que je vois.
Nuno leur fit un clin
d’œil, et il disparut dans la cuisine, sous le regard amusé de ses amis, qui avaient l’habitude de ses réflexions sans aucune arrière-pensée. Il revint quelques minutes plus tard, les mains
pleines de bouteilles, alors que Tristao avait proposé à tout le monde de s’asseoir autour de la table. Il servit à boire dans quatre verres, sachant pertinemment ce que chacun d’eux prenait,
puis il s’assit à son tour.
- Ca s’arrange votre souci au labo ? Demanda-t-il à Morgan.
- Petit à petit, oui. Le gars qui a fait sortir des médicaments a été viré. Maintenant, les flics le surveillent, mais on fait encore le compte de ce qu’il manque, et
on sait pas s’il était le seul à le faire. Et toi, ta classe où personne fout rien, ça s’est pas amélioré ?
- M’en parle pas ! C’est de pire en pire ! J’en ai parlé avec les autres profs, et faut croire que y’a qu’avec moi que ça va pas. Ca doit pas être leur truc
les maths !
- En même temps, c’est le truc de pas grand monde ! Intervint le petit ami de Morgan. C’est assez dur en seconde.
- Ca, je veux bien l’admettre, confirma Nuno, loin d’être vexé par la réflexion de son ami. Et toi alors, Artur, t’as
trouvé un nouveau joueur pour ton équipe de rugby ?
- Pas encore non. Le club a décidé de m’envoyer en Nouvelle-Zélande pour observer un gars qui a l’air pas mauvais. Du coup, avec Morgan, on va en profiter pour
prendre quelques vacances. Ca fait longtemps qu’on est pas parti tous les deux.
- Vous avez raison, intervint Tristao. Nous, on est en train de prévoir quelques jours en Grèce. On aimerait partir dans deux mois à peu près, le temps de tout préparer.
- Ca posera pas de problème au cabinet ? Demanda
Morgan.
- Non, ça va. Je préviendrai tout le monde que je serai pas là, et à quelle date, et voilà. Ma secrétaire sera contente. Elle pourra souffler un
peu
- C’est clair. Bosser pour un psychologue, ça doit pas être évident.
- Et encore, y’en a des pires que moi.
Ils rigolèrent un
moment, car ils avaient toujours du mal à imaginer Tristao écouter des gens allongés sur un sofa parler. Après une année en fac de maths, il avait décidé de changer, car ça ne lui plaisait pas,
et à la plus grande surprise de tous, il s’était inscrit en licence de psychologie.
Quand ils furent remis de leurs émotions, Morgan reprit la parole :
- Au fait Tris’, comment va Vanessa ?
- Bien, bien, je l’ai vu la semaine dernière. Elle voulait me parler d’un livre qu’un confrère à nous
a écrit.
- Son mari est rentré d’Afghanistan ?
- Oui, oui. Il a eu aucun problème. Il est resté que quinze jours là-bas finalement. Il est revenu
depuis un mois.
- Tant mieux. Vanessa se faisait du souci. Dans son état, c’était pas bon.
- C’est sûr. Mais elle a accouché, ça y est.
- C’est vrai ?
- Oui. Une belle petite fille. Talia.
- J’en connais un qui doit être ravi d’avoir une petite sœur, intervint Nuno. Qui l’eut cru quand même : Vanessa, mariée et mère de deux enfants.
- Qui l’eut cru : toi et Tris’ gays et ensemble,
lança Morgan, plus aucune tristesse ne brisant sa voix quand il en parlait, depuis des années.
Ils se sourirent tous,
sans pour autant en rire, car même si aujourd’hui ils étaient heureux, ils n’avaient pas oublié leur passé. Ensemble, ils avaient vécu des choses et traversé des moments diffciles. Chacun à leur
rythme, ils avaient trouvé de quoi se relever. Nuno et Tristao. Morgan et Artur. Vanessa et son mari. Autant de couples qui paraissaient improbables, mais qui s’étaient construits, pour perdurer.
Comme quoi, tout peut arriver…
FIN
***
Voilà une histoie qui se termine.
Un dernier chapitre simple et plus court, où vous connaissez l'avenir de tout le monde, ou presque.
Je suis triste de laisser mes petits personnages :( Mais je suis heureuse que cette fiction vous ait plus. J'espère que la fin ne vous aura
pas déçu, et que vous saurez au rendez vous pour mes prochaines histoires...
Je m'attèle à finir BA, mais je publie aussi Chassés-croisés et Simplement différent.
Merci pour tous vos commentaires pour Nuno, Tristao ou Morgan^^ et Merci à ma Perri pour son soutien sans faille! =D
A très vite les gens, une suite arrive jeudi je
pense.
Bisous
***