Elliot
Quand je rentre chez moi, seul dans ma voiture, j’imagine Lynel, assis dans le train, et je me dis
que j’aimerais être avec lui. Je repense à ces quelques jours passés ensemble, et il me tarde qu’il revienne. Nous n’avons rien précipité, nous avons uniquement profité de notre séjour, et ça
n’aurait pas pu être mieux. Je n’aurais jamais cru qu’on s’entendrait aussi bien, qu’on se comprendrait aussi facilement, mais j’en suis heureux. Il est à la fois si simple et si mystérieux que
je n’ai qu’une envie : le découvrir un peu plus pour tout connaître de lui. Il a en lui une énorme blessure qui a du mal à cicatriser, je le sens, et j’espère tout faire pour l’aider à
guérir et profiter de la vie à nouveau. En échange, je lui dirai tout de moi, même s’il n’y pas grand-chose d’exceptionnel à apprendre.
Sans voir le temps passer, je me retrouve devant ma maison. Je gare ma voiture, et je rejoins ma mère
à l’intérieur. La table est mise, et le dîner est prêt. Elle m’attend tranquillement, un livre entre les mains. Elle le pose à côté d’elle quand elle m’entend arriver, et elle me sourit. Je lui
souris à mon tour et je m’assieds. Je prends son assiette et je la sers puis je fais de même avec la mienne.
-
Tu es content de son séjour ici ? Me demande-t-elle.
-
Oui, oui, je réponds. Ca s’est très bien passé.
-
Il va revenir ?
-
Sûrement, mais je sais pas quand.
-
Je l’ai trouvé très sympathique. Pour un chanteur connu, il est resté simple et modeste. Il porte parfois de drôles de vêtements, mais à ce niveau là, chacun ses
goûts, tu ne crois pas ?
Je ne lui réponds pas immédiatement. Mes yeux croisent les siens, et je suis sûr que sa question a
un sens beaucoup plus subtil que celui lié à des préférences en matière de vêtements. Comme elle ne semble pas vouloir clairement en parler, je ne le fais pas non plus, d’autant que je ne suis
pas certain d’être prêt à lui dire la vérité. Apparemment, elle s’en doute, donc quand je déciderai de tout lui raconter, elle ne sera pas surprise et elle acceptera sûrement plus facilement le
fait que je sois aussi attiré par les hommes.
-
Oui, chacun ses goûts, je déclare simplement, ferme.
Elle sourit à nouveau, sans que j’en comprenne réellement la signification, puis nous terminons
notre repas en discutant de tout et de rien, plus détendus.
Le lendemain, je me lève tôt, comme tous les mardis, et je vais à la fac où m’attendent huit heures
de cours. La matinée se passe bien, et se termine quand je me rends au restaurant universitaire pour déjeuner. Je rejoins quelques amis et nous mangeons dans une ambiance agréable et
décontractée. Je les quitte ensuite pour assister à mon premier cours de l’après-midi. Quand j’entre dans la salle, tous les visages se tournent vers moi. Ce ne sont pas les mêmes étudiants que
ceux que j’ai côtoyés quelques heures plus tôt, étant donné que nous changeons régulièrement de classe. Sur le coup, je ne fais pas attention à leur attitude, mais quand une jeune fille que je
connais bien arrive dans la salle, je me sens aussitôt concerné.
-
Monsieur le salop est là aujourd’hui, lance-t-elle, en s’asseyant à la table devant moi.
Je l’observe, dubitatif, attendant qu’elle m’explique pourquoi elle m’insulte soudainement, alors
que nous nous entendions bien jusque là. Elle ne semble pas prête à se justifier, au contraire. Elle s’installe à sa place, et c’est sa voisine qui se tourne alors vers moi.
-
J’aurais jamais cru que t’étais un connard pareil, dit-elle. Je t’aimais bien mais plus maintenant.
Les déclarations du même genre s’enchaînent. Plusieurs personnes semblent s’être liguées contre
moi, sans que j’en comprenne la raison.
-
En plus, t’es demeuré, lance brusquement la première fille qui m’a insultée, ayant remarqué que je ne saisissais pas le sens de leurs paroles. Violette, ça
te dit quelque chose ? Continue-t-elle, en me lançant un regard meurtrier.
-
Oui, je réponds. Mais…
-
Y’a pas de mais. Tu la trompes, tu la jettes comme une merde en prétextant que c’est elle qui a tout foutu en l’air et tu voudrais qu’on compatisse ? Va te
faire voir mon chou ! C’est toi le salop de l’histoire, pas elle. Lui mets pas les torts sur le dos.
Après cette longue tirade, elle se retourne et se concentre sur cours qui commence, le professeur
étant arrivé depuis quelques secondes. Tout le monde a l’air d’accord avec ce qu’elle vient de dire, et j’en suis sidéré. Je sais que les quelques personnes qui me considèrent à présent comme un
conard sont des amis de longue date à Violette, qu’elle voit en dehors vu qu’elle est dans une autre université, mais je ne pensais pas qu’elle le monterait tous contre moi en leur mentant.
Certes, je l’ai quittée, mais je ne l’ai pas trompée, quoiqu’elle en dise. Elle ne se rend pas compte des efforts que j’ai fait pour que notre couple fonctionne et de ceux qu’elle n’a pas fait,
multipliant les crises de jalousie non fondées et ses attitudes égoïstes, pensant qu’à elle et oubliant ce que je pouvais ressentir.
Je sens la colère monter en mois, et au fur et à mesure que les cours défilent, elle ne fait
qu’augmenter. Dès que je finis ma journée, je sors de l’université, et je me rends chez Violette. J’insiste sur la sonnette, très énervé, jusqu’à ce qu’elle vienne m’ouvrir. Je ne sais pas si
elle est seule ou pas, peu importe. Elle va comprendre ma façon de penser. Quand elle me voit sur le pas de sa porte, elle a l’air étonnée, mais un sourire mesquin prend place rapidement sur ses
lèvres.
-
Je savais que tu finirais par venir t’excuser, dit-elle.
Sans pouvoir me contrôler, je me mets à rire, et à rire. Je ne peux plus m’arrêter. Elle est si
ridicule à croire que je pourrais m’abaisser à lui présenter des excuses pour quelque chose que je n’ai pas à me reprocher. C’est méchant de se moquer d’elle, mais c’est plus fort que moi. Bien
sûr, elle ne comprend pas pourquoi je suis dans cet état. Petit à petit, je me remets de mon fou rire, et quand je suis calmé, je vois son visage décomposé. C’est à mon tour de
sourire.
-
Tu croyais vraiment que j’allais m’excuser ? De une, je vois pas ce que t’as à me pardonner, et de deux, que tu m’en veuilles, quelque soit ta raison, j’en
ai rien à faire maintenant ! Si tu veux perdre ton temps à raconter n’importe quoi à mon sujet à tes amis, vas-y ! Qu’ils croient que je suis le pire des salops, peu importe !
S’ils savaient la fille que t’es vraiment comme moi je le sais, que quand ça t’arrange tu penses qu’à toi et t’oublies les autres, ce serait toi la salope ! A moins que tu le sois déjà, qui
sait ! Tu essayes peut-être de te dire que c’est moi qui t’ai trompée pour soulager ta conscience et te dire que t’es pas la seule à être allée voir ailleurs !
Une gifle retentissante me brûle alors la joue. Je suis allé trop loin, je le sais, mais c’est
sorti tout seul. Elle ne m’a jamais trompé, j’en suis persuadé, mais dans mon flot de paroles, j’ai dit toutes les méchancetés que j’ai pu trouvées. Si je n’avais pas rencontré Lynel, on serait
sûrement encore ensemble aujourd’hui, mais ce n’est pas le cas. J’aurais préféré qu’on se sépare autrement, mais elle a décidé de ne pas l’accepter et elle montre depuis une facette d’elle que je
ne connaissais pas et que je ne suspectais pas. Au lieu de me convaincre de revenir vers elle, elle ne fait que renforcer mon opinion et me donner envie de rester le plus loin
possible.
Elle a les larmes aux yeux, mais je ne la console pas. Je pense que cette fois elle a compris, et
j’espère qu’elle arrêtera d’agir comme une gamine. Elle doit se mettre dans la tête qu’elle et moi c’est terminé, et tout ira mieux, aussi bien pour elle que pour moi. Je me retourne, et j’entre
dans ma voiture sans dire un mot de plus, la laissant devant chez elle.
Quand j’arrive chez moi, Lynel envahit à nouveau mon esprit. Il n’est que dix-huit heures, ma mère
n’est pas rentrée de son travail, donc je suis seul dans la maison. Exténué après une longue journée de cours et cette dispute avec Violette, je pose mon sac au milieu du salon et je m’assieds
sur le canapé après avoir allumé la télévision. Je zappe de chaîne en chaîne mais je ne trouve rien d’intéressant à regarder. Dépité, je me réfugie dans ma chambre pour m’allonger un instant.
Poussé par une envie soudaine, je prends mon téléphone portable et je cherche le numéro de Lynel dans mon répertoire. J’hésite un instant, puis je me décide et je l’appelle. Il est peut-être
occupé, mais je tente ma chance. S’il ne répond pas, j’essaierai une autre fois.
Plusieurs sonneries s’enchaînent et résonnent dans mon oreille, jusqu’à ce quelqu’un décroche, me
faisant presque sursauter.
-
Allô ?
-
C’est moi, Elliot, je dis simplement.
-
Ah, salut ! Lance Lynel, visiblement content de m’entendre.
-
Je te dérange pas ?
-
Non, pas du tout, au contraire !
J’entends une porte qui claque et le bruit de quelqu’un qui s’assied.
-
Voilà, j’étais avec les autres, je me suis installée dans ma chambre, ça sera plus tranquille pour discuter ! Lance Lynel.
-
C’est sûr …
Un court silence s’installe, pendant lequel aucun de nous deux ne dit le moindre mot. Lynel le
brise quelques secondes plus tard.
-
Tu me manques, déclare-t-il, d’une voix douce et presque sensuelle.
-
Toi aussi, je confesse sur le même ton, prévoyant la suite de la conversation.
-
J’aimerais t’embrasser, Elliot, toute la journée et toute la nuit. Toucher ta langue et t’avoir dans mes bras pendant des heures. Ca te plairait, dis
moi ?
-
Bien sûr, oui, ça me plairait beaucoup. J’attends que ça Lynel, je réponds en fermant les yeux, l’imaginant à mes côtés.
-
Moi aussi, si tu savais, moi aussi…
Sa voix est rauque à présent. La mienne l’est tout autant, pour le peu que je parle. Je préfère
l’écouter et répondre à ses attentes, ne sachant pas vraiment comment m’y prendre dans ce jeu téléphonique qui prend place entre nous.
-
J’aimerais caresser ta peau, continue-t-il. La sentir sous mes doigts et sous mes lèvres, couvrir ton corps de baisers, jusqu’à ce que tu me supplies
d’arrêter.
-
Jamais je ferai ça, Lynel, tout ce que tu veux sauf ça…
-
Jusqu’à ce que tu me demandes d’arrêter pour que je m’occupe de toi. Tu vois ce que je veux dire, Elliot ?
-
Oui… Je vois…
Petit à petit, l’excitation envahit mon corps et mes sens. Dans mon esprit, une image claire de
Lynel en ma compagnie est présente. Je vois tout ce qu’il dit, tout ce qu’il aimerait faire, et je sens un désir incontrôlable grandir en moi. Malheureusement, l’homme qui provoque ce feu brûlant
n’est physiquement pas dans la même pièce que moi.
-
Qu’est-ce que tu aimerais que je fasse, Elliot ? Me demande Lynel, d’une voix suave et aussi tremblante d’envie que la mienne.
-
Tout… Que tu me touches, partout, tes mains, ta langue…
-
Où sont tes mains en ce moment ? Touche-toi pour moi, pense à moi…
-
Je pense déjà à toi, je lance, en m’exécutant.
Comme il me l’a demandé, tel un automate, je descends ma main libre jusqu’à mon entrejambes, et je
la glisse sous mon pantalon et sous l’élastique de mon boxer. Quand je touche mon pénis déjà dressé à cause des paroles de Lynel, je ne peux empêcher un gémissement de sortir de ma bouche, et
dans mon oreille, j’entends exactement le même bruit provenant du téléphone.
-
Continue, reprend Lynel. Fais-toi du bien comme je le fais en t’imaginant près de moi. J’aimerais tant que tu sois là, Elliot, et que ce soit tes mains à la
place des miennes.
Je ne réponds rien, trop occupé. Je me contente de respirer et de gémir pour qu’il comprenne dans
quel état je suis. Je me masturbe de plus en plus vite. J’ai de plus en plus chaud. En quelques secondes, Lynel a réussi à faire naître en moi un désir si soudain qu’il m’a fallu le satisfaire
aussitôt. Ses mots ont été très efficaces, et j’ose à peine imaginer ce que ça sera quand on sera côte à côte. Nos ébats risquent d’être assez explosifs.
-
J’en peux plus, Elliot, dit la voix saccadée à l’autre bout du fil. Je vais plus tenir, et toi ? Est-ce que tu vas jouir pour moi ?
-
Ou…Oui, bientôt, ça vient, Lynel, je m’efforce de répondre.
-
Moi aussi, ça vient. Jouis avec moi, en même temps. Tu es prêt ?
-
Je suis prêt…
Mon sexe subit encore quelques va et vients vifs et brutaux, mais quand j’entends Lynel pousser un
râle de contentement, je ne peux que me libérer à mon tour, dans un long gémissement, heureux et soulagé. Malgré ma semance répandue entre mes doigts, je reste allongé et je me calme pour
retrouver une respiration régulière.
-
Merci, souffle Lynel dans le combiné.
-
Merci à toi, je lui réponds, en souriant.
-
Ca promet quand on se verra.
-
C’est sûr…
Nous discutons encore quelques minutes, de nous, de sa musique, de l’université, puis je raccroche,
content de lui avoir parlé, et impatient de le retrouver. Je pose mon portable sur la table de nuit, puis je me lève pour prendre un mouchoir sur mon bureau. J’essuie mes mains et je nettoie le
bout de mon pénis ainsi que le sperme répandu sur mon ventre. Je jette le bout de papier dans la poubelle, puis je me rhabille. Satisfait, je sors de ma chambre, et je parcours quelques mètres.
Je retrouve ma mère dans le salon, rentrée du travail. Quand elle m’entend arriver, elle lève la tête, et m’offre un regard étonné. Elle me fixe bizarrement, attendant que je parle, mais je ne
dis rien, et je la rejoins, me sentant observé à chacun de mes pas. Je ne suis pas sûr de comprendre cette attitude. Ou plutôt, je n’ai pas envie de comprendre son attitude. Je n’espère pas
l’avoir comprise, car si c’est le cas, cela veut dire qu’elle a tout entendu. La conversation, et tout le reste…
Lynel
Quand je raccroche, j’ai un sourire béat sur les lèvres. Jamais je n’aurais cru en arriver là aussi
vite, mais j’en ai eu envie. Dès que j’ai entendu sa voix au téléphone, j’ai eu envie de lui, et je n’ai pas pu me contrôler. J’ai eu peur un instant qu’il trouve ça dégoûtant ou qu’il refuse de
se prêter au jeu, mais apparemment, ça n’a pas été le cas, et j’en suis ravi. Pour une fois, je n’ai pas dû me libérer tout seul. Sa voix et ses gémissements de plaisir non dissimulés m’ont été
d’une grand aide, et il me tarde de les entendre dans mon oreille, sans la présence d’un téléphone.
-
C’est bon, t’as fini ! Lance mon frère en entrant dans ma chambre.
Je suis encore allongé sur mon lit, le pantalon et le boxer baissés à mi-cuisse, ma semence étalée
sur mon ventre et sur mon entrejambes. Joris fixe un instant cette partie de mon corps, choqué, puis il se tourne brusquement. Je ne fais pas un geste, perturbé par son arrivée
soudaine.
-
Merde, Lynel ! T’as le droit de faire des cochonneries, je m’en fous, mais tu pourrais au moins fermer à clé !
-
Excuse-moi de pas avoir prévu ton entrée fracassante ! Je lance, en me levant pour m’enfermer dans la salle de bains attenante à la chambre.
Sous la douche, je prends mon temps. Je profite de l’eau chaude et je savonne doucement mon corps.
Je repense à Elliot, à notre conversation, et je me sens dur à nouveau. Ne voulant pas me soulager de suite, je change la température et l’eau devient froide. Même si elle ne la fait pas
disparaître, elle affaiblit un peu mon excitation. Sur cette constatation, je sors de la cabine. Je m’essuie un moment, puis je mets la serviette autour de ma taille, et je retourne dans ma
chambre.
Mon frère est toujours là, mais à présent, il est assis sur le lit. Je passe à côté de lui, sans un
mot, pour prendre des vêtements propres. C’est quand je suis dos à lui que je me rappelle que je suis torse nu. Las, je soupire, puis je me tourne vers mon frère. Il baisse les yeux, mais je sais
qu’il a vu, pour la seconde fois, les cicatrices sur mon dos. Comme d’habitude, il n’ose pas me demander des explications, alors je décide de les lui fournir de moi-même. Il est temps que je lui
dise la vérité. Enfin, je me sens prêt à le faire, après des années. Il a le droit de savoir ce qui m’est arrivé, le droit de comprendre pourquoi je suis devenu celui que je suis
aujourd’hui.
Lentement, je m’approche de lui. Je m’assieds en tailleur sur mon lit, à quelques centimètres de lui,
et il ne bouge pas. Il reste dans sa position initiale, installé sur le bord du matelas, les coudes posés sur ses cuisses et la tête dans ses mains. Dos à moi, il attend que je
réagisse.
-
J’étais en première, je commence.
Je le sens tressaillir, surpris de m’entendre commencer ainsi, surpris de comprendre que je vais
lui raconter mon histoire. Pourtant, il reste immobile, comme s’il savait que le voir bouger pourrait m’empêcher de continuer, me déstabiliser, alors que je me plonge une énième fois dans mes
tristes souvenirs.
-
A l’époque, je savais déjà que j’aimais les garçons, je continue. Mody aussi le savait. Depuis le collège, il avait eu le temps de comprendre. Quand on a
commencé le lycée, tout s’est bien passé. On a rencontré Sidi, et on a formé notre trio infernal.
Je souris en pensant à tout ce qu’on a pu faire tous les trois, puis je reprends mon
récit.
-
Quand j’étais en seconde, j’avais repéré un mec, il avait un an de plus. Il me regardait pas, il s’intéressait pas aux petits secondes, comme il disait. Quand on
s’est retrouvé en première, encore tous les trois dans la même classe, il a changé du tout en tout. Quand personne faisait attention, il jetait des coups d’œil vers moi. Il a du comprendre que je
lui plaisais à chaque fois que je rougissais. Il était en terminale, c’était l’élève le plus populaire du lycée. J’aurais jamais cru lui plaire moi aussi, et même s’il me fixait de plus en plus
souvent, je pensais toujours que c’était pour se moquer de moi ou pour une autre raison, n’importe laquelle.
Les larmes aux yeux, je m’arrête un moment. Je n’ai pas raconté mon histoire depuis si longtemps.
En parler est plus facile aujourd’hui qu’auparavant, mais quand les images me reviennent en tête, mes émotions me submergent, malgré moi. La voix tremblante, je poursuis quand
même.
-
Un jour, on s’est retrouvé à la même table au CDI. Parce qu’en plus d’être beau et populaire, il bossait dur ! Comme tout le monde, je le croyais sûr de lui
et tombeur avec les filles, mais à ce moment là, il est devenu tout timide ! J’étais pas mieux, j’osais à peine lever la tête vers lui. Je restais le nez dans mon cahier. Puis il s’est levé
pour partir. Il a pris toutes ses affaires, sauf une feuille qu’il a laissée sur la table. Comme j’ai pu, en marmonnant, je lui ai dit qu’il oubliait quelque chose. Il s’est tourné vers moi, et
il a juste planté ses yeux dans les miens. Sur le coup, j’ai pas compris, mais quand je me suis retrouvé tout seul, j’ai pas pu m’empêcher de regarder la feuille, et là, y’avait tout un mot pour
moi dans lequel il me donnait son téléphone et son adresse msn.
Une fois de plus, je fais une pause pour ravaler les sanglots qui se multiplient. Je m’efforce de
ne pas pleurer avant d’avoir terminé mon récit.
-
On a commencé par se parler comme ça, par msn ou par textos, puis on a fini par se voir en dehors du lycée. Petit à petit, on s’est rapproché. Il a fait le
premier pas et il m’a embrassé alors que je m’y attendais pas du tout. Pendant trois mois, on est sorti ensemble, en cachette, parce qu’il voulait pas que les autres sachent qu’il était gay. Il
voulait rester populaire. Je l’aimais, alors je l’acceptais. Puis un jour, on sortait du cinéma. Dans une rue vide, on s’est fait racketté par des gars cagoulés. Je leur ai donné tout ce que
j’avais sans résister, on pensait que ça suffirait, mais non. Ils ont commencé à me frapper et à essayer de me déshabiller. J’ai paniqué, j’ai voulu me débattre mais ça servait à rien. Au
début, ils utilisaient que leurs poings, puis ils ont sorti un couteau et ils m’ont lacéré le dos, alors mon copain est intervenu. Il les a frappés autant qu’il a pu mais ils ont fini par être
plus forts et se retourner contre lui. Il a pris le couteau en plein poumon et il s’est écroulé, ça a fait fuir nos trois agresseurs. J’ai pris son portable dans sa poche, vu qu’ils avaient volé
le mien, et j’ai appelé les secours. Il avait encore les yeux ouverts. J’avais mal au dos, mais j’y pensais pas. Tout ce que je voyais, c’était lui qui respirait à peine. J’avais peur, puis il
s’est accroché à moi. Il a approché sa bouche de mon oreille, il m’a dit qu’il m’aimait et il est mort juste après, dans mes bras. L’ambulance est arrivée mais c’était trop tard.
Ca y est, j’ai fini. Je peux enfin laisser libre cours aux larmes qui inondent mes yeux. Mon frère
est très ému, il pleure aussi. Il se met à genoux sur le lit et il s’approche de moi.
-
Il s’appelait Eren, je souffle, pour finir mon histoire.
A ce moment-là, Joris me prend dans ses bras, et je peux enfin pleurer devant lui sans me sentir
coupable, sans me dire que je lui mens et que je le mets à l’écart. Son réconfort me fait du bien. Il arrive au bon moment. Il ne me demande pas pourquoi je ne lui ai pas raconté avant, je suis
sûr qu’il comprend que je ne pouvais pas. C’était trop dur. Nous restons enlacés pendant de longues minutes, puis quand je suis calmé, je m’écarte de mon frère pour prendre un t-shirt et
l’enfiler. Je reviens vers lui, et nous nous endormons côte à côte sur mon lit, mentalement épuisés par cette révélation.
Quand nous nous réveillons, nous ne sommes plus seuls. Le groupe nous a rejoint. Diane est aussi sur
le lit, lovée contre Joris, et Mody et Sidi sont allongés sur un matelas qu’ils ont installé près du lit. Je souris quand je les vois, et je me dis qu’ils sont des amis formidables. Diane et Sidi
ne connaissent toujours pas mon passé, mais ils sont quand même là, pour me soutenir. La solidarité est la qualité qui nous unit tous les cinq, et je n’aurais pas pu demander
mieux.
Je m’extirpe des bras de mon frère pour m’habiller. J’enlève la serviette qui est restée autour de ma
taille, et je la remplace par un boxer et un jean bleu ciel, le premier qui me tombe sous la main. Je retire aussi mon t-shirt, trop humidifié la veille par mes pleurs. Une fois encore, mes amis
choisissent le bon moment pour se réveiller. Je suis torse nu, et ils peuvent tous voir mes cicatrices. A présent, cela ne me gêne plus concernant Mody et Joris, mais je me demande comment vont
réagir Diane et Sidi. Je me tourne vers eux, et j’observe différentes réactions. Joris et Mody ont l’air fiers de moi, à la fois fiers de ce pas en avant que j’ai fait et étonnés que j’accepte de
montrer mon corps blessé aussi facilement. Quant à Sidi et Diane, ils ont les sourcils froncés, ils ont sûrement mal pour moi.
-
Ca va, vous inquiétez pas, je leur dis pour les rassurer. Je sens plus rien maintenant. Mais je peux pas tout raconter encore une fois. Mody ou mon frère le
feront, s’il vous plaît.
Les deux
hommes comprennent ma requête et Joris commence à parler, l’histoire étant fraîche dans son esprit. Mody prend parfois le relais, leurs voix s’alternent. Je finis recroquevillé contre la tête de
lit, toujours perturbé par le souvenir de cette tragique soirée, et je me crispe quand je sens les bras de Diane autour de moi. Elle me caresse le dos et ce geste suffit à m’apaiser, puis elle
s’éloigne et, étonnamment, Sidi s’approche pour m’enlacer à son tour. Le contact est bref, mais suffisant pour me montrer qu’il comprend ma douleur. Quand il s’écarte, je lui souris. Je crois
ensuite le regard de Mody, et je sais ce qu’il me reste à faire. Un jour ou l’autre, il faudra que j’aie une autre discussion avec Sidi et que je lui dise la vérité sur la nature de mes relations
avec son petit ami.
Voili voilou! Enfin une suite me direz-vous! Après 3 mois pour cette histoire!
J'ai une bonne nouvelle, l'inspiration est au rendez vous! C'est pour ça que je publie plusieurs chapitres tout d'un coup alors que j'étais beaucoup moins régulière les derniers mois!
J'ai aussi une mauvaise nouvelle! Je vais bientôt (mardi 28 exactement!) partir en vacances sans ordi pendant 3 semaines, donc pas de suite pendant ce temps là! J'essaye de vous donner un
maximum de lecture d'ici là pour voir vos petits commentaires à mon retour! Je fais de mon mieux, promis!
Ma chouchou, je te fais des gros bisous et je te souhaite du courage pour écrire! La chaleur n'aide pas, mais tu y arriveras! Moi je vais encore me battre
avec la débilité de mon ordi!!!
Bises à tout le monde, et merci à ceux qui sont toujours là, je ne vous le dirai jamais assez^^
J'ai trouver cette fiction super! Cela m'a légèrement fait penser à Gravitation même si le caractère de Yûki n'y ai pas... Enfin, c'était génial j'espère qu'il y aura une suite vu que sa fait plus d'un an que tu ne l'as pas continuer =(. Eliott est plutôt bizarre comme perso j'pense que n'importe qui aurait été troublé si ce n'est même choqué d'apprendre qu'après 19 ans de relation exclusivement hétéro il est en réalité gay ou même bi. Enfin... Ce n'est pas plus mal car je ne sais pas comment Lynel aurait réagi si il avait été rejetté ;D. Enfin c'était génial!
je suis par contre surprise de la facilité avec laquelle Elliot admet son homosexualité, sans plus de questions, et qu'il arrive a s'imaginer, coucher aussi facilement avec une personne, constitué de la même façon que lui.
Ca m'a dérouté, pour le coup ...
après, c'était peut-être que par téléphone, donc moins intime, et plus simple a réalisé... donc je ne peux pas encore bien juger ;p.
J'ai bien aimer le passé de Lynel, un playboy découvrant son homosexualité, pour son cadet !
c'est une histoire intéressante !
En tout cas, je suis heureuse d'avoir découvert ton écrit !
Maintenant, je dois trouver autre choses a lire é_è"
Humm j'opterai bien pour Chassés croisés ou destination passé
*aime le angst ♥*
Bonne continuation !! =3
Je suis contente que tu aies découvert mon écrit aussi^^
A bientôt
J'adore, c'est superbe :D
J'ai hâte de pouvoir lire la suite, c'est super, bravo ^^
Bisous :D
J'essaye d'écrire la suite, mais ce n'est pas évident en ce moment!
Bisous
Sache que je suis toujours là, mais difficile de trouver un ordi pendant les vacances, mais encore plus une connection WIFI =) la galère
biz et à bientôt
Vivi est un peu énervante mais elle est quand même là, je ne vais pas faciliter les choses à mes persos non plus!
Je sais que tu es là^^ Je comprends que la connexion l'été est plus compliquée! Merci d'être passée la miss!
Bises
Et pour "à la dérive": Merci tout simplement d'avoir repris du service, cette histoire me manquait!
Pour Simplement Différent, je dévoile les secrets au fur et à mesure! C'est pas encore fini.
Merci pour ton commentaire =D
Voilà la réponse pour le mystère de Lynel, mais ce n'est pas fini pour autant^^
J'espère faire la suite plus vite que ce chapitre!
Bises et merci de ton commentaire =)
De rien en tout cas, et à bientôt =D
Je l'attendais ce chapitre! Et enfin il est là! Quel meilleur moyen de remonter son moral?!
Encore une fois l'évolution de leu rrelation est toute mignonne! Même si on sent poindre à l'horizon de gros nuages quand même... enfin c'est l'impression que j'ai. Surtout avec Violette et puis aussi, je pense, la célébrité de Lynel qui va sans doute pas être facile à gérer! J'appréhende aussi pas mal la prochaine grande discussion avec Sidi... ça craint du boudin! lol Et en même temps... je me demande si il ne le sait pas déjà... plus ou moins... enfin bon, j'aurai les réponses un jour ou l'autre! lol
Je sais pas si j'aurai l'occasion de te reparler d'ici là, mais si non, bonnes vacances à toi! En espérant qu'elles t'apportent le plein d'inspi pour la suite! Je t'envoie aussi un gros tas de bouse pour le boulot que t'as à faire!
Bisous
Tu verras bien, je ne dis rien, mais tu connais mon esprit sadique :p
L'inspi est là lol mais pendant les vacances j'aurai pas d'ordi ni de temps je crois! Ca sera avant ou après! Sans oublier de rédiger mes partiels xD Merci pour les encouragements lol
Bisous!
Leur histoire avance petit à petit et se forme sous nos yeux et je trouve ça magnifique ...
Elliot est à un tournant ou il doit surement se demander s'il aime vraiment les hommes ou juste Lynel ... J'espère que ça mère sera compréhensive .. et qu'elle le soutiendra dans cette étape de sa vie ..
Je suis heureuse que Lynel ait enfin tout raconté ... le plus dur reste à venir je pense et ça va faire surtout avec Sidi je pense pas qu'il va le prendre "peace and love" ...
Mais comme dans une histoire tout ne peut pas être tout rose ... ils vont vivre des coups durs .. faut pas oublier que Lynel est une star quand même ...
Franchement merci pour ce chapitre je suis heureuse pour une semaine entière ...
=D
Chu~~~~~é
Il va encore se passer des choses bien sûr, tout ne va pas être rose comme tu dis ça serait trop facile!
A bientôt pour le prochain chapitre!