Elliot
Le lendemain, je me réveille, dans les bras de Violette. Comme souvent, elle a passé la nuit chez
moi. Quand je la vois émerger, je lui souris et dépose un doux baiser sur ses lèvres, puis je me lève. J’enfile un boxer et le premier pantalon qui me tombe sous la main, puis je marche jusqu’à
la cuisine. Je prépare un petit déjeuner copieux pour deux personnes, et Violette me rejoint quelques minutes plus tard. Elle s’assoit directement à table, et je l’imite, après avoir récupéré mes
deux tartines dans le grille-pain. Nous mangeons en silence, puis quand son bol de café est vide, Violette prend la parole.
-
Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? Me demande-t-elle.
Ma réponse ne va pas lui plaire, mais elle n’a pas le choix.
-
Tu peux pas rester Vivi, j’ai des choses à faire cet aprèm’.
Elle à l’air déçue, mais elle reprend vite contenance, et elle insiste.
-
Quel genre de choses ?
-
Ca ne te regarde pas, je lui réponds, agacé par sa curiosité.
Je ne sais pas ce qui lui prend. Elle n’était jamais comme ça avant. Elle me faisait confiance, et
elle ne cherchait pas à savoir où j’allais à chaque fois. Récemment, elle a changé, et sa nouvelle attitude ne me plaît pas du tout, d’autant que je n’ai rien à me reprocher. Elle n’a aucune
raison d’agir ainsi.
Comme je l’ai imaginé, ma réaction ne lui plaît pas. Apparemment, elle avait déjà prévu de passer la
journée avec moi, sans me demander mon avis, ce qui ne fait que m’agacer un peu plus. Je n’ajoute pas un mot, et j’attende qu’elle dise quelque chose. Peu importe ce qu’elle dira, je n’ai pas
envie qu’elle reste avec moi cet après-midi. J’ai besoin d’être tranquille et de réfléchir. Tout va trop vite en ce moment. J’aime un groupe sans raison particulière, d’autant que leur musique
n’est pas celle que j’écoute habituellement. Leur batteur me donne son numéro, et je ne sais ni pourquoi il a fait ça, ni pourquoi mes poils se hérissent lorsque je le vois sur scène ou à la
télé. Violette a des crises de jalousie qui ne lui ressemblent pas et qui n’ont pas lieu d’être. Ma vie est chamboulée par un tas d’évènements qui ne s’accordent pas entre eux, et il faut que
j’éclaircisse mes pensées, autant que possible. Ca ne me mènera pas loin, car rien n’est clair dans mon esprit, mais il faut au moins que j’essaye.
Alors que je suis encore et toujours ailleurs, elle se décide enfin à parler.
-
Je vais rentrer chez moi, déclare-t-elle.
Je ne suis pas triste. Je sais qu’elle reviendra. Pour l’instant, elle est vexée, mais elle s’en
remettra, et elle m’appellera pour se faire pardonner son attitude puérile.
-
D’accord, je réponds simplement.
Elle se lève, déçue une nouvelle fois par ma réaction, et elle va dans ma chambre pour récupérer
ses affaires. Elle me regarde une dernière fois, et prenant conscience que je ne semble pas vouloir la retenir, elle sort de chez moi, sans oublier de claquer la porte pour me montrer sa
colère.
Je n’y fais pas attention, et je termine de déjeuner. Je range tout ce que j’ai sorti, et peu enclin
à sortir, je décide de passer la journée à la maison. Regarder la télé, lire ou utiliser mon ordinateur me suffiront comme occupations. Je ne prends pas la peine de m’habiller, car je suis plus à
l’aise vêtu uniquement d’un pantalon ample et torse nu. Je suis chez moi, donc personne ne me verra dans cette tenue, à part ma mère lorsqu’elle rentrera du travail, mais ce n’est pas un
problème.
Je reste affalé sur mon lit pendant des heures, mon ordinateur sur les genoux, et alors que je me
lève pour aller manger un morceau, mes yeux tombent sur le poster que Lynel m’a dédicacé – Lynel, c’est son prénom. Je n’en étais pas sûr, mais je viens de vérifier sur Internet. – Sans vraiment
avoir oublié, je me rappelle qu’il y a son numéro inscrit dessus. Je ne sais pas si l’appeler est une bonne idée, mais après tout, s’il me l’a donné, ce n’est pas pour que je le conserve sans
l’utiliser. Peut-être que je ne suis pas le seul à qui il l’ait donné, mais je n’ai rien à perdre.
Je me rassois sur mon lit et prends mon téléphone posé sur ma table de nuit. Je compose le numéro
écrit sur le poster, et après plusieurs sonneries, je n’ai toujours pas de réponse. Il est sûrement occupé. Ce n’est pas rien d’être membre d’un groupe à succès. Je décide d’aller manger et
d’essayer de l’appeler plus tard.
Une fois rassasié, je ne change pas d’avis, et je lui téléphone à nouveau, toujours sans succès.
J’essaye plusieurs fois dans la journée, mais je n’ai jamais de réponse. Son téléphone n’est pas éteint, car je ne tombe pas directement sur le répondeur. Les sonneries s’enchaînent, mais
personne ne décroche. Parfois, la communication est interrompue qu’après deux ou trois sonneries, comme s’il raccrochait lui-même, et cette simple pensée me rend triste. Pourquoi m’a-t-il donné
son numéro si c’est pour agir ainsi lorsque je l’appelle ? Je ne comprends pas. Je lui envoie un message en lui donnant mon nom et en lui expliquant qui je suis, car après tout, s’il ne
décroche pas, c’est peut-être parce qu’il ne reconnaît pas le numéro qui s’affiche. Je ne lui ai jamais donné le mien. J’espère que c’est ça, même si je n’y crois pas trop, et c’est complètement
perdu que je vais me coucher, après avoir souhaité une bonne nuit à ma mère.
Le lendemain matin, j’émerge lentement, comme tous les samedi. Je prends mon temps, d’autant qu’il y
a peu de chance que Violette me rende visite, alors qu’elle le fait souvent d’habitude. Je m’assois au bord du lit pour me réveiller, et je prends ma tête entre mes mains. Je me frotte les yeux,
puis, à la fois curieux et anxieux de ce que je vais trouver, j’attrape mon téléphone et je l’allume.
« Toi et moi, c’est pas
possible ».
C’est tout ce qu’il y a écrit dans le message qu’il m’a envoyé en réponse au mien d’hier soir. Je
suis encore plus perdu que la veille. Pour plusieurs raisons. D’une, il pensait apparemment avoir avec moi une relation plus qu’amicale. De deux, il a l’air d’avoir changé d’avis. Peu m’importe
qu’il m’ait vu comme un ami ou comme un amant, je suis déçu qu’il ne veuille plus me voir. Il s’est bien moqué de moi. Il a voulu s’amuser avec un fan, et ça m’est tombé dessus. Il a du rire en
lisant mon message ou en voyant le nombre de fois où j’ai essayé de l’appeler. Je me suis fait avoir, en beauté, et le pire, c’est que je n’arrive pas à lui en vouloir. Je m’en veux à moi,
d’avoir été si naïf. Pourquoi se serait-il intéressé à moi plutôt qu’à un autre, alors que nous étions des milliers dans la salle ?
Cette question m’emprisonne l’esprit pendant des jours, et je n’entrevois aucune réponse plausible,
alors je persiste dans l’idée qu’il m’a donné son numéro comme il l’aurait fait avec n’importe quelle autre personne, n’importe quel autre garçon, et je tente de me convaincre que ma déception
est aussi forte simplement parce que j’adore son groupe. Rien d’autre ne me paraît plus logique, rien. Je me concentre sur mes cours, je passe mes journées à étudier à l’université, pour oublier.
Violette n’est pas revenue, et ça ne me fait rien. Je ne pense plus à elle. Le reste m’obnubile. Je dois oublier.
Lynel
« Toi et moi, c’est pas
possible ».
Je n’ai rien pu écrire d’autre, car je n’en pense pas un mot, mais je n’ai pas eu le choix. Je ne
suis pas du genre à briser un couple, d’autant qu’ils sont ensemble depuis plusieurs années. Je ne sais pas si mon message a été assez clair, mais j’espère que si. Je ne veux pas blesser cette
fille. Elle l’aime, alors je ne peux pas lui faire ça. De toute façon, je ne sais même pas si j’avais la moindre chance avec lui. Il n’a pas eu l’air intéressé par moi en tant qu’homme mais
plutôt par moi en tant que chanteur qu’il adore.
Je ne reçois aucun message de lui, aucune réaction, et je m’efforce de croire que c’est mieux ainsi.
Pendant plusieurs jours, je ne pense qu’à ça. Je me sens à la fois satisfait et triste de lui avoir envoyé cette phrase. Satisfait, car je l’ai fait pour elle, et elle n’aura pas le cœur brisé.
Triste, car j’ai l’impression que le mien est en morceaux. Il s’appelle Elliot, il me l’a écrit, et j’ai ce prénom sur mes lèvres à longueur de journée. Mon humeur est massacrante, et mon frère
ainsi que mes amis en font les frais. Mes sourires sont forcés, et je préfère m’isoler. Ils s’en rendent compte, mais ils ne disent rien, car il n’est pas rare que j’ai des sautes
d’humeur.
Nous enchaînons les concerts dans divers villes de France, et je montre au public ma meilleure
facette, celle qui est d’habitude si naturelle mais qui est plutôt un rôle que je joue en ce moment, si bien que j’arrive à berner tout le monde, même mes proches. Ce n’est qu’après le dernier
concert de la tournée que je craque. J’entre dans la loge et je ferme la porte derrière moi. Je me débarrasse précipitamment de mes vêtements devenus trop collants, et je reste en sous vêtement.
Je m’assois sur un tabouret, et je laisse libre cours à mes larmes, ne pouvant plus le retenir.
Je suis dans cet état pitoyable lorsque j’entends la porte s’ouvrir derrière moi. Je me retourne, et
j’aurais préféré que ce soit quelqu’un d’autre que lui. Mon frère est là, une main encore posée sur la poignée de la porte entrebâillée, et il a les yeux rivés sur mon dos. Je sais ce qu’il voit,
et je ne veux pas connaître ses pensées. Il voit mes cicatrices, mais il ne fait aucune remarque. J’en suis étonné, mais je ne m’en plains pas. Intérieurement, je le remercie. Il s’approche de
moi sans poser de questions et il me prend dans ses bras. Nous restons silencieux pendant plusieurs minutes, la chaleur de son étreinte me console peu à peu.
-
J’en ai marre, je voulais pas retomber amoureux ! D’un type que je connais même pas en plus ! Finis-je par dire, alors que mes yeux sont encore humides
mais que mes pleurs se sont taris.
Joris ne me lâche pas, mais il s’éloigne de quelques centimètres. Il plonge ses yeux dans les
miens, et je perçois clairement l’incompréhension dans son regard. Il ne comprend pas pourquoi j’ai dit ça. C’est normal. Il ne sait pas, il ne sait rien. Je ne lui dirai pas, jamais. Je lui suis
une nouvelle fois reconnaissant de ne pas chercher à en savoir plus, et nous sommes toujours à nous sonder l’un l’autre quand Mody et Sidi pénètrent dans la pièce.
Son geste ne me surprend pas tant que ça, mais c’est plutôt la rapidité avec laquelle il l’exécute
qui me laisse pantois. Mody se précipite vers moi et il couvre mes cicatrices avec mon t-shirt qu’il a ramassé sans même que je le remarque. Sidi n’a pas le temps de voir mes blessures, et ça
m’arrange. Je ne veux pas qu’il l’apprenne, pas plus que Joris, mais pour lui, c’est trop tard, il a tout vu. Il observe Mody avec insistance, comme s’il comprenait qu’il en sait plus que
n’importe qui sur les origines de mes cicatrices. Il lui en veut d’être au courant, et le connaissant, il s’en veut aussi ne ne rien avoir vu, de ne rien savoir. Je suis persuadé qu’il a
l’impression qu’il a échoué en tant que frère, que grand frère, mais ce n’est pas l’image que j’ai de lui. De toute façon, il n’aurait rien pu faire. A l’époque, il étudiait dans une autre ville.
Il n’aurait pas pu empêcher ce qui s’est passé, d’autant qu’il n’était au courant de rien, et il n’en saura pas plus aujourd’hui.
J’enfile le t-shirt que Mody presse sur mon corps, et je me lève, espérant qu’aucune trace de ma
crise de larmes ne soit visible. Mon frère engage la conversation sur un autre sujet, comprenant que je ne dirai rien, et Mody et Sidi l’imitent. Nous discutons un moment, jusqu’à ce que Diane
apparaisse.
-
On y va ? Demande-t-elle.
Joris hoche la tête pour montrer son accord, et alors que Sidi semble prêt à les suivre, Mody le
retient par le bras.
-
Partez devant, faut que je discute avec Lynel, murmure-t-il à son intention, trop fort pour que je ne l’entende pas.
Sidi ne s’énerve pas. Comme toujours, il ne proteste pas. Il sait que Mody et moi partageons
certaines choses dont personne n’est au courant, et ça ne le gêne pas. Ce ne l’a jamais gêné, même lorsqu’ils commençaient à sortir ensemble. Il sait que je ne suis pas un danger pour leur
couple. Je n’essayerai jamais d’éloigner Mody de Sidi. Notre ancien trio signifie quelque chose pour moi, bien que je sois plus proche de Mody. Je les apprécie tous les deux, même si je me sens
parfois un peu coupable.
Ils sortent de la loge, et je me retrouve seul avec Mody. Il ferme la porte, et je me rassois. Il
reste debout, contre le mur, et il m’observe. J’ai à nouveau envie de pleurer. Quand il est là, je n’ai pas honte, je n’ai pas peur, car il sait tout, il sait pourquoi je pleure. Une fois encore,
je ne peux retenir mes larmes, et il ne cesse de me regarder, sans bouger. Il sait ce que je vais faire. Il le savait quand il a décidé de rester, et parfois je me demande comment il fait pour
accepter ça. C’est le seul moyen de me calmer lorsque je ne peux m’arrêter de pleurer, il le sait. Ca n’arrive pas souvent, heureusement. Mes pleurs sont fréquents, mais ils sont rarement aussi
intenses qu’aujourd’hui. D’autant qu’en général, ils n’ont pour cause que mes souvenirs remontant à la surface, ce dont j’ai pris l’habitude, même si ça fait toujours aussi
mal.
Aujourd’hui, c’est différent. Mes souvenirs me hantent, c’est vrai, je n’ai pas oublié, loin de là,
mais j’ai une autre raison d’être triste. Je suis amoureux d’un homme déjà en couple, et j’ai été bête de lui envoyer des mots que je ne pensais pas. Mes pensées sont contradictoires, mais au
final, le résultat est le même. Elliot m’obsède, son visage ne quitte plus mon esprit, et il n’y a qu’une seule solution pour que je pense à autre chose, ne serait-ce que pour un temps. La
première fois que j’y ai eu recours, c’était après l’arrestation de Joris. J’étais en terminale, et mes blessures étaient encore trop récentes. Je revoyais la scène devant mes yeux, sans arrêt.
Quand les gendarmes sont venus le chercher, je n’ai pas pu le supporter. Je l’aimais et je ne voulais pas qu’il s’en aille. Je me sentais abandonné, encore une fois, et j’ai trouvé une
échappatoire que je n’aurais jamais imaginée.
C’est arrivé plusieurs fois par la suite, peut-être une fois par an lorsque j’étais au plus mal et
qu’il n’y avait que ça pour m’aider à oublier. La dernière fois, je m’en suis voulu pendant des semaines. Je me souviens avoir décidé de ne plus jamais choisir cet exutoire, mais je crois que je
ne vais pas réussir à me tenir à cette résolution. Je vais recommencer, puis me reprocher mon attitude. Ce sera la dernière fois, j’en suis sûr. Il le faut. Je ne peux plus faire ça. C’est mal.
Pour moi, pour lui, pour eux.
Malgré moi, malgré ma volonté fébrile de ne pas refaire la même erreur une fois de plus, je me lève et je m’approche de Mody. Je le prends dans mes bras, car j’aime sentir sa chaleur contre moi. Il ne dit rien. Il se contente de
m’enlacer à son tour et de passer sa main droite dans mon dos pour me réconforter. Sous mon t-shirt, pour m’exciter. Il caresse ma peau, ignorant mes cicatrices qu’il peut sentir sous ses doigts.
Ma tête est plongée dans son cou, et je la relève lorsqu’il entreprend de retirer son haut. Je m’éloigne de lui, et je l’imite. Nous nous retrouvons torses nus. Je plonge mon regard dans le sien,
mais il ne fait rien pour éviter de commettre l’irréparable. Au fond de lui, il sait que j’en ai plus besoin que ce que je prétends, même si ce n’est que provisoire.
Il revient vers moi, et d’un geste vif, il me plaque contre le mur auquel il était adossé quelques
instants plus tôt. Dès lors, tout s’enchaîne. Il pose ses lèvres sur mon épaule et il l’embrasse, mordillant ma peau jusqu’à atteindre la base de mon cou. Je le laisse faire plusieurs secondes,
puis je prends son visage dans mes mains, et je colle ma bouche à la sienne. Nos langues s’entremêlent dans un baiser fiévreux. Nous ne sommes pas amoureux l’un de l’autre, nous ne l’avons jamais
été, mais lorsqu’il se donne à moi, le désir est présent et l’excitation monte rapidement. Je me sens coupable de le trouver attirant dans ces moments là. Je n’ai pas le droit, par respect pour
Sidi. Il ne s’en remettrait pas s’il l’apprenait, lui qui a toujours accepté notre amitié. S’il savait…
Sans interrompre notre baiser, je fais glisser mes mains sur son corps, effleurant volontairement son
torse, ses hanches, pour que mes doigts habiles finissent leur course sur le pantalon en lin de Mody. Je défais la ficelle qui enserre sa taille, puis son vêtement tombe à ses pieds. Il s’en débarrasse aisément, puis il défait à son tour la ceinture qui retient mon short argenté. Nos lèvres se sont déliées, mais nos visages sont toujours
proches. Face à moi, il passe ses doigts sous l’élastique de mon boxer pour tout enlever en même temps. Je suis alors nu devant lui, mais il ne prend pas le temps de me regarder. Entre nous, il
n’y a pas d’admiration. On ne veut pas tomber là dedans. On fait ce qu’on a à faire, et c’est tout. De façon agréable, certes, mais on s’efforce pour ne ressentir rien d’autre qu’une envie
brutale et un besoin vital.
Je colle mon corps au sien, et je sens son érection évidente, alors qu’il est encore en sous
vêtement. Je n’ai pas le temps d’agir, car il me soulève pour me laisser tomber sur le seul canapé présent dans la pièce. Je me retrouve allongé, alors qu’il est toujours debout. Il enlève
lui-même son caleçon, puis il va prendre un préservatif dans son sac à dos. Il le garde dans sa main, et il revient vers moi. Il m’écrase sous son poids, mais je ne dis rien. Je sens son sexe
effleurer le mien, et je n’en suis que plus excité. Il laisse tomber la protection au pied du canapé, et il plonge ses doigts dans mes cheveux. Il pose doucement ses lèvres sur les miennes, mais
le baiser qui suit est plus violent. Nos lèvres se mordent, nos langues se choquent.
Il commence à bouger, frottant son corps contre le mien. Nos peaux frissonnent, nos verges sont
tendues et pulsent de plaisir. Il imite de lents va et vient, et je passe mes mains autour de son cou pour me coller un peu plus à lui. Il est contraint de lâcher ma bouche, car un léger cri lui
échappe. Je ne souris pas, je ne suis pas satisfait par cette réaction, lui non plus. C’est normal, on y fait pas attention, ça fait partie de l’acte en lui-même.
Alors qu’il a arrêté de bouger, je le fixe un moment. Il comprend ma demande silencieuse et il hoche
la tête. Nous nous décalons en même temps et je me retrouve au dessus de lui. Je reprends ses lèvres brutalement et je fais glisser ma main droite sur ses hanches. Il ne se crispe pas, il a
l’habitude. Je passe ma main entre ses jambes, et je sens un frisson le parcourir quand j’effleure son sexe. Je continue mon chemin, jusqu’à atteindre son postérieur. J’entre un doigt dans son
intimité, puis deux, et je le prépare pendant de longues secondes. Ses mains sont posées sur mon dos et ses jambes repliées. Nos bouches sont toujours en contact et elles ne se lâchent
pas.
Je finis par retirer mes doigts, et il monte ses hanches volontairement, sachant ce qui l’attend et
préférant me faciliter l’accès. Je mets fin au baiser et j’attrape le préservatif posé au sol. Je déchire l’emballage et j’enfile le plastique sur ma verge dressée. Il me regarde faire, puis je
commence à m’insérer en lui, tout en observant ses réactions. Il n’est pas mon petit ami, mais je ne veux pas qu’il ait mal. Lorsque je suis entièrement entré en lui, je l’embrasse à nouveau. Il
ne montre aucun signe de douleur alors je m’écarte et je le pénètre à nouveau, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Nos langues s’entremêlent, et nos corps sont brûlants. Ses mains
s’agrippent sur mes hanches, et il me serre contre lui. Mes lèvres dévorent les siennes, et mes bras entourent son visage. Mes coups de rein se font violents, je le sens se cambrer à chaque
instant.
Son sexe est coincé entre nos deux corps moites, et il ne demande qu’à être libéré. J’abandonne les
lèvres de Mody, et je plonge ma tête dans son cou. Ma main droite descend jusque sur son bas ventre, et je prends sa verge en main. Un hoquet de surprise sort de sa gorge, mais il me laisse
faire. Je parsème son cou de baisers, je masturbe son pénis pour le vider, j’entre en lui, je sors, et je recommence. Différents sensations nous assaillent au même moment, et lorsque je sens sa
semence couler dans ma main, je ne lâche pas son sexe. Mes doigts glissent à présent dessus, et j’attends qu’il se libère complètement. Il jouit quelques secondes plus tard, et je le suis
aussitôt, dans un cri rauque mais bref.
Je reste en lui, mais je pose mes mains sur le canapé, au risque de le salir. Quand j’ai retrouvé
une respiration régulière, je me lève, je jette le préservatif et je m’habille aussitôt. J’ai honte. Déjà. Je m’assois sur le tabouret, et j’observe Mody qui n’a toujours pas bougé. Il a encore
les yeux fermés, et le bras posé dessus pour les dissimuler. Ca ne le gêne pas d’être allongé nu devant moi. Ce ne me fait aucun effet, mais je préfèrerais qu’il soit vêtu. Je me sentirais plus à
l’aise. Ce serait plus normal, pour deux amis. Il finit par se lever à son tour, et il enfile ses vêtements. Je suis chacun de ses mouvements, comme sonné, jusqu’à ce qu’il me
parle.
-
Ca va ? Demande-t-il, remarquant mon absence.
Je ne réponds pas de suite, mais je ne peux empêcher mes mains de trembler. J’arrive à contenir mes
larmes mais ma voix est faible, très faible.
-
Pourquoi… Je murmure, Pourquoi tu me laisses faire ?
-
Tu en as besoin. Si c’est le seul moyen pour t’aider, alors je préfère me laisser faire plutôt que de te laisser tomber, répond-il en me souriant.
Il sent que ses explications ne changent rien à ce que je ressens. Culpabilité, honte, deux
sentiments qui me rongent.
-
Tu n’as pas à t’en vouloir, dit-il. Si j’étais pas d’accord, je te le dirais.
Il m’enlace à nouveau. Je ne pleure pas mais il perçoit ma tristesse comme si elle était
sienne.
-
Je suis désolé… C’est pas bien ce qu’on fait. Si Sidi savait… Je marmonne.
-
Pense pas à ça, pense à ton bien, Sidi, c’est à moi dé gérer.
-
Quand même, il faut qu’on arrête.
-
Tu as déjà dit ça la dernière fois…
-
Je sais, mais là il le faut vraiment. Repousse-moi la prochaine fois, je te forcerai pas.
-
Tu sais très bien que je le ferai pas si je sens que t’en as besoin.
-
JE TE LAISSE PAS LE CHOIX !
Je me libère de ses bras, choqué par la façon dont je viens d’hurler. Je ne voulais pas le lui dire
de cette façon, mais je pense ce que j’ai dit. Je le regarde. Il est prêt à tout pour que je me sente mieux, et ça me fait peur. Il ne se rend pas compte du mal que ça pourrait causer ? Si,
il le sait, mais il continue, pour moi. Je me retiendrai, la prochaine fois. S’il y a une prochaine fois. Je n’espère pas. Ca serait mieux pour nous, pour tout le monde, et ça voudrait dire que
je vais bien. Je ne me fais pas trop d’illusion, mais j’espère que ça ne se reproduira plus.
Mody, abasourdi par mon dernier cri, n’ose plus faire un geste. Je m’apprête à m’excuser lorsque
j’entends la sonnerie de mon téléphone. Je fouille un peu partout avant de le trouver sous un magazine. Je prends le temps de regarder qui m’appelle.
C’est Elliot.
Il faut que je lui parle, qu’il me pardonne. Il est le seul à pouvoir m’aider, efficacement. Mody a
déjà tout essayé, mais je finis toujours pas replonger. Un nouvel amour est la seule chose qui puisse m’aider à m’en sortir. Je n’oublierai pas mon passé, tous ceux qui en ont fait partie, mais
je pourrai passer à autre chose, enfin.
-
Tu peux me laisser seul ? Je demande à Mody, déterminé à décrocher et à m’expliquer.
***
Une suite, enfin.
Ce n'est sûrement pas ce à quoi vous vous attendiez!
C'est horrible, c'est bizarre (n'est-ce pas ma loulou), mais c'est ainsi!
J'espère que ce chapitre vous a plu, et je file me coucher!
La prochaine fois, ce sera Chassés croisés, c'est presque terminé.
Gros bisous à tous, en particulier à mon p'tit canard qui me donne son avis en avant première^^
***
J'essaie de ne pas leur donner des caractères extrêmes et des vies tourmentées à tous, ce n'est pas ça non plus la réalité! J'écris la suite aussi vite que je peux.
Merci d'être passée, et désolé pour cette courte réponde, l'inspiration n'est pas au rendez vous! Contrairement à toi et ton idée pour supprimer la femme de ton histoire! Le moyen me va très bien lol
A bientot, bisous
Ta phrase n'est pas cliché, ça me fait plaisir!
Lynel est bien le batteur, c'est une erreur de ma part que je corrigerai vite! Merci de me l'avoir signalé!
A bientôt
Courage pour ton commentaire!
Grooos bisous ma loulou
Tu auras les réponses à tes questions ne t'inquiète pas^^
J'écris vite la suite promis lool
Vous en saurez plus bientôt sur la détresse de Lynel hihi
Bisouss