Les mois défilèrent, et l’été arriva. Comme je l’avais prévu,
je n’avais raconté à personne ma furtive aventure avec Simon, et le désir que j’avais ressenti pour lui pendant plusieurs années avait disparu depuis le soir où j’avais couché avec lui. J’avais
tout fait pour que ma relation avec Laurent ne ressente pas les effets de cette infidélité. Pourtant, les disputes entre nous se firent de plus en plus régulières. Son attitude avait changé, sans
que je n’en connaisse alors la raison. Aujourd’hui, je sais ce qui s’est passé, car j’ai lu son journal, et tout y est expliqué.
Quelques semaines après
nos vacances dans notre ville natale, Laurent apprit que je l’avais trompé avec son frère, et cette révélation ancra en lui une douleur inguérissable. Enervé, il ne réfléchit pas, et il coucha
avec le premier homme qui lui tomba sous la main, sans faire attention aux détails qui avaient leur importance. Il se laissa dominer et il ne prit pas la peine de vérifier si celui qui le
pénétrait utilisait un préservatif.
Ce ne fut pas le cas, et
Laurent fut contaminé par cet inconnu. Les jours et les semaines défilèrent, sans qu’il n’imagine une seule seconde être malade. Nous étions toujours ensemble, car nous nous aimions, mais rien
n’était plus comme avant. Nous échangions de simples baisers. Il n’acceptait plus que je le touche, car il avait peur de m’imaginer dans les bras de Simon.
Quand des plaques
commencèrent à apparaître sur son corps, il décida d’aller chez le médecin, sans me montrer ses symptômes ou ne serait-ce que m’en parler. Le professionnel l’examina et lui prescrivit une prise
de sang, que Laurent alla faire quelques jours plus tard. Quand le laboratoire lui donna les résultats, il apprit qu’il était séropositif. Il se rendit à l’hôpital, et après divers examens, les
médecins décidèrent de lui faire prendre un traitement. Laurent n’en informa personne, hormis ses parents.
Je ne savais rien de ce
qui lui arrivait, mais je voyais bien que son comportement changeait. Il était souvent fatigué, souffrant de maux de tête ou pris de nausées. Il avait fini par se stabiliser, mais il avait perdu
beaucoup de poids en quelques jours. Je m’inquiétais, j’imaginais qu’il se droguait. C’était la seule explication à laquelle je pensais alors, et cela causait de plus en plus de disputes entre
nous, lorsque j’essayais d’aborder le sujet. Il ne voulait jamais en parler.
Quelques mois plus tard,
en plein novembre, alors que le temps était inhabituellement agréable et l’air assez doux, je rentrai chez nous après une longue journée de travail. Je lançai un léger « c’est moi »,
mais je ne reçus aucune réponse. Ca ne m’étonna pas, car Laurent n’était plus très expressif. Je décidai d’aller prendre une douche, alors je déposai mes affaires dans la chambre, puis je marchai
jusqu’à la salle de bains. J’entrai dans cette pièce, et j’en ressortis aussitôt, choqué par ce que je venais de voir. Je tentai de reprendre mes esprits, et je m’approchai de l’homme que
j’aimais. Il était allongé dans le tube, et il baignait dans son sang.
Sans pouvoir refouler les larmes qui voulaient déjà se déverser, je m’agenouillai à ses côtés, et j’attrapai son poignet, dans le
maigre espoir qu’il y ait encore un souffle de vie en lui, aussi minime soit-il. J’évitai de trop regarder les blessures qu’il s’était infligées, puis je me levai, car je n’avais senti aucun
pouls battre dans ses veines. Alors que je m’apprêtais à quitter la pièce dans laquelle je ne pouvais plus rester sans risquer de m’effondrer, j’aperçus une enveloppe et un paquet posés sur le
tabouret de notre salle de bains. Je les attrapai, puis je me rendis au salon pour appeler une ambulance. Ce fut le premier numéro qui me vint à l’esprit.
J’allai m’installer dans
un de nos fauteuils, puis je me laissai submerger par une tristesse sans fin, une douleur ancrée en moi à tout jamais. Je venais de perdre l’être que j’aimais depuis des années. Petit à petit, je
le réalisai, et ça me faisait peur. Je n’imaginais pas ma vie sans lui. J’essayais de comprendre, mais je n’y arrivais pas. Pourquoi s’était-t-il
suicidé ? Pourquoi avait-t-il autant changé ? Je me souvins alors des documents que je venais de récupérer, près de son corps mutilé, et que je tenais encore dans mes mains. J’ouvris
d’abord l’enveloppe, et comme je m’y attendais, j’y trouvai une lettre de Laurent.
Danny,
Quand tu trouveras cette lettre, je serai déjà loin.
Tu m’en voudras, sûrement, et tu ne comprendras pas. C’est normal.
Tout est expliqué dans mon journal, ce journal que je te donne et dans lequel j’ai écrit
à chaque fois que j’en avais besoin, à ton insu parfois. Cette idée te fera sourire, ou elle te décevra, peu importe. Personne n’a jamais su que je tenais un journal, alors ne t’imagine pas mis à
l’écart. C’était mon jardin secret, comme nous en avons tous.
Aujourd’hui, je n’ai plus envie de vivre, plus la force de me battre. J’ai mal au cœur,
et je n’ai pas le courage d’affronter cette maladie, même si les médecins m’ont répété que je pouvais vivre encore plusieurs années.
Tu vas pleurer, je le sais. Nous ne nous sommes jamais séparés. Aujourd’hui, je ne te
laisse pas le choix. Rejoins-moi, mais prends ton temps. Refais ta vie et sois heureux à nouveau, comme nous l’avons été ensemble.
N’oublie jamais que, malgré tout ce qui s’est passé, tout ce que j’ai pu dire ou faire,
je n’ai jamais cessé de t’aimer. Rien n’est de ta faute, chéri, je te le promets.
Je t’aime.
Laurent.
Cette lettre devait me rassurer, mais elle m’effraya plutôt. J’avais
peur de ce que j’allais lire dans son journal. Pourtant, je l’ouvris aussitôt, après l’avoir sorti de son emballage. Je le parcourus rapidement, dans les grandes lignes, et ce que j’y lus ne me
fit que sombrer un peu plus. Il m’expliquait tout, et surtout comment il avait appris pour Simon et moi. Le soir où j’avais couché avec son frère, Laurent avait prévu d’aller rendre visite à ses
parents, mais ils étaient absents, alors il avait voulu nous rejoindre dans le bar où nous lui avions dit que nous allions. Il nous avait cherchés, il nous avait entendus, il nous avait vus
sortir des toilettes, et nous n’avions même pas remarqué sa présence.
Il m’expliquait aussi sa réaction, la découverte de sa séropositivité, les effets secondaires de son traitement assez lourd… Il me
disait le contraire, mais j’avais bien l’impression que tout était de ma faute.
Abordant un sujet
délicat dans ce chapitre, tel que le SIDA, je m’excuse si certaines informations sont incorrectes. Si c’est le cas, prévenez-moi, et je modifierai comme je le peux. J’ai essayé de ne pas mettre
trop de détails afin de ne pas dire n’importe quoi, mais je peux quand même m’être trompée, et je m’excuse auprès des personnes que ça touche, si elles ont lu cet
article.
***
Chapitre assez court, je l'admets.
C'est la fin, j'écris vite la suite et je vous la publie, ce sera l'épilogue =(
Merci aux nouvelles arrivantes qui me remotivent pour
écrire et me donnent une raison de le faire.
Merci à ma Loulou d'amour qui est toujours là =D
Bisous à toutes!
ET MERCI A MERYL POUR L'IDEE DU BAR, VOILA JE L'AI AJOUTEE^^
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Grooos bisous ma Lilie et sois pas triste :(
Son frère qui lui dit, ça l'aurait pas fait je crois...
Me déteste pas sniiiiffff, sois pas triste, l'histoire est pas finie^^
Bisouus
Eh oui, tout se passe comme je l'avais prévu XD
La fin sera vite écrite.
Courage pour IC^^
Grooos bisous ma loulou.
Faut voir ce qui se passe après Kieron...