Cinq ans plus tard, Johan et Simon étaient toujours ensemble. Ils avaient déménagé, car l’ami de Simon avait besoin de son
appartement. Simon était devenu professeur d’anglais et il exerçait dans un lycée depuis un an, alors que Johan étudiait toujours en faculté de médecine. Il avait redoublé sa première année, et
il allait commencer sa cinquième dans quelques semaines. Il ne travaillait pas, mais ses parents continuaient à payer la moitié de leur loyer pour lui, afin que Simon n’ait pas tout à
payer.
Ils vivaient sur un
petit nuage, mais Simon aurait aimé partager ses réussites professionnelles et sentimentales avec sa famille, qui serait sûrement fière de lui. Son frère l’appelait souvent, et il l’avait déjà
félicité pour tout ce qu’il avait accompli, mais ses parents lui manquaient, malgré leur réaction envers lui lorsqu’il leur avait annoncé qu’il préférait les hommes. Ils restaient ses parents. Il
s’était toujours très bien entendu avec eux, et couper les ponts du jour au lendemain n’avait pas été évident, contrairement aux apparences. La famille de Johan était très gentille avec lui, mais
ça ne remplaçait pas ses propres parents. Depuis qu’il les avait quittés, il n’était jamais retourné en Angleterre.
Quant à Laurent et moi,
nous étions ensemble depuis sept ans. Quatre ans auparavant, nous avions quitté notre logement universitaire pour nous installer dans un véritable appartement bien à nous. Deux ans plus tard,
nous avions gagné une somme colossale à l’Euromillions, mais Laurent avait tout de même voulu passer son concours qu’il avait eu haut la main. Il était à présent professeur de français dans un
lycée, depuis un an. La complicité avec son petit frère s’était renforcée, même s’ils ne s’étaient pas revus depuis son départ. Ils se comprenaient, notamment grâce à leur profession
commune.
Quand j’avais terminé
mes trois années d’université et obtenu ma licence, quelques semaines après notre victoire à l’Euromillions, j’avais décidé de ne pas poursuivre mes études. Avec l’accord de mon petit ami,
j’avais utilisé une partie de l’argent gagné pour acheter un hôtel. J’en avais trouvé un en bord de mer, et le patron de l’époque n’arrivait pas à le gérer. Je ne l’avais pas renvoyé quand
j’avais acheté l’hôtel. Je l’avais nommé gérant, puis j’avais changé de nombreuses choses : le nom, la décoration. J’avais presque tout refait, et l’hôtel avait vite retrouvé une excellente
renommée. Il était devenu célèbre à travers l’Europe.
Ainsi, nous étions
heureux. Nous avions tous les deux trouvé notre voie, et Laurent continuait de travailler, malgré ma réussite et tout l’argent que je gagnais.
On prit la décision de
fêter nos sept années ensemble le même soir que le réveillon, date exacte de notre rencontre. Nous n’étions qu’au mois d’août, mais nous préférions prévenir les gens à l’avance, pour que tout le
monde puisse venir. On envoya les invitations à nos amis, mais aussi aux membres de nos familles. Nous n’avions pas revu Simon depuis son départ d’Angleterre, mais il faisait naturellement partie
de notre liste d’invités, ainsi que son petit ami, que nous ne connaissions que de réputation. Simon parlait de lui pendant nos conversations téléphoniques. Parfois, Laurent et moi échangions
quelques paroles avec Johan, quand nous appelions mais que Simon n’était pas là.
***
Les mois défilèrent, et
la soirée de passage à la nouvelle année arriva rapidement. On accueillit nos invités, qui arrivaient au fur et à mesure. Quand la sonnette retentit une fois de plus, je m’approchai de la porte
d’entrée et l’ouvris. Je me figeai lorsque je me retrouvai face aux deux nouveaux venus. Certes, Simon était toujours aussi désirable, mais ce fut surtout l’homme qui tenait sa main qui marqua
mon esprit. Les mêmes cheveux blonds, les mêmes yeux bleus, le même nez fin en trompette. Cet homme était ma réplique exacte, avec quelques années de plus. Si Simon ne nous avait pas dit que son
petit ami avait eu quelques problèmes dans sa scolarité, et qu’il avait passé son bac à vingt-et-un ans, je l’aurais pris pour mon frère jumeau.
Il était étonné aussi
apparemment, car il me dévisageait aussi précisément que je le faisais pour lui. La surprise passée, je leur serrai la main à tous les deux, sentant une légère décharge m’atteindre lorsque ma
peau entra en contact avec celle de Simon. Je les laissai entrer, puis je les accompagnai jusqu’au salon, où Laurent nous attendait.
La soirée se passa sans
encombres, dans une ambiance joyeuse et festives. Nos amis avaient commandé un énorme gâteau pour le septième anniversaire de notre rencontre, et ils nous avaient tous acheté d’innombrables
cadeaux. Quand minuit sonna, les bises fusèrent. Tout le monde était gai, voire un peu éméché, mais personne n’était malade, et c’était l’essentiel.
Johan et Simon
décidèrent de rester jusqu’à la fin des vacances de Noël. Le frère de Laurent me faisait toujours autant d’effet, physiquement, mais heureusement, il ne tentait rien, ce qui me soulageait. Quant
à son petit ami, plus je l’observais, plus je nous trouvais des ressemblances. Il nous parlait de son enfance à l’orphelinat, de la ville où il était né, et de bien d’autres choses. Autant
d’éléments qui insinuèrent le doute en moi, car il y avait beaucoup de coïncidences, avec la vie de ma mère surtout.
Je décidai d’aller
rendre visite à mes parents, qui étaient déjà rentrés à Kingston depuis plusieurs jours. Laurent, Simon et Johan m’accompagnèrent, jugeant que ce serait une bonne idée de retourner ensemble dans
notre ville natale et de la montrer à Johan. Je ne leur dis pas pourquoi je voulais absolument y aller, et ils ne posèrent pas de questions. Le trajet ne fut pas trop long, et on rigola beaucoup,
comme quatre jeunes hommes pouvaient le faire en voiture.
Arrivés à destination,
on se dirigea vers la porte d’entrée. Je sonnai, puis ma mère m’accueillit à bras ouverts, heureuse de me revoir aussi vite. Elle ne perdit pas son enthousiasme quand elle vit le monde qu’il y
avait derrière moi, mais elle changea complètement d’expression quand elle aperçut Johan.
- Qu’est-ce qu’il y a, maman ? Lui demandai-je, sans plus de cérémonie.
- Johan…
Souffla-t-elle simplement.
Je la fixai, interrogatif, alors qu’elle dévisageait l’homme qui me ressemblait tant, comme si elle
retrouvait ce qu’elle avait perdu depuis des années. Sentant mon regard posé sur elle, elle se tourna vers moi, et voyant que mentir ne la mènerait nulle part, elle s’écarta pour nous laisser
tous entrer à l’intérieur.
- Je vais vous expliquer, nous
dit-elle.
Elle nous invita à nous
asseoir autour de la table de la salle à manger, ce que nous fîmes tous sans hésiter. Elle alla chercher des tasses, du café et quelques biscuits, puis elle s’installa à son tour, les coudes sur
la table, et les mains entourant sa tasse de café encore brûlant. Elle cherchait ses mots, je le savais.
- Quand j’ai rencontré ton père, j’avais seize ans. On a passé presque tout l’été
ensemble, et comme la plupart des couples, on a fini par coucher ensemble. Puis on a du rentrer chacun de notre côté. Quelques semaines après mon retour à Toulouse, j’ai appris que j’étais
enceinte, et ça ne pouvait être que de lui. J’avais seize ans, j’étais trop jeune pour élever un enfant, j’étais encore au lycée, alors en accord avec mes parents, j’ai gardé le bébé, et quand il
est né, je l’ai fait adopté…
Avouer la vérité lui
avait demandé beaucoup d’efforts. Elle était en larmes, et Johan aussi. Il nous avait tellement répété qu’il aurait aimé rencontrer sa mère un jour qu’on pouvait imaginer à la fois sa joie de
l’avoir enfin trouvée et sa détresse d’avoir été abandonné. Pourtant, il ne semblait pas lui en vouloir, car il se leva, et il enlaça ma mère, notre mère. J’avais les larmes aux yeux.
Je n’étais plus enfant unique, j’avais un frère, un grand frère.
Après ces émouvantes
retrouvailles, on passa quelques jours chez mes parents, afin qu’ils profitent de leur second fils. Mon père était tombé des nues en apprenant la nouvelle, mais il l’avait accepté, trop heureux
d’avoir un autre enfant avec la femme qu’il aimait. Un soir, Simon laissa son petit ami seul avec ses parents, et il décida de venir avec nous boire un verre en ville. Laurent choisit ce
moment-là pour m’abandonner et aller voir ses parents. Simon ne voulut pas l’accompagner, craignant leur réaction, alors je me retrouvai seul avec lui.
La situation
m’embarrassait, car malgré les années, il m’attirait toujours autant. Je ne savais pas si c’était pareil de son côté, et je préférais me dire que non. Ca simplifiait tout. Je changeai vite d’avis
lorsque je sentis son pied remonter le long de ma jambe, alors que nous venions de nous installer dans un bar. Je levai la tête, mais il regardait ailleurs, sans pour autant interrompre son
geste. Je sentais son pied aller de plus en plus haut, pour finir sa course sur mon entrejambes. Il exerça quelques pressions sur cet endroit sensible de mon corps, jusqu’à ce que je sois bien
excité, puis tout s’arrêta, et il me dévisagea.
Un sourire satisfait
apparut sur son visage. Cette fois encore, il ne se souciait pas des conséquences de ses actes, d’autant qu’il n’y avait plus une seule personne autre que nous concernée, mais deux : Laurent
et Johan. Son attitude me répugnait toujours, mais le désir qui grimpait en moi contredisait ma raison. Il s’en rendit compte, car il ne cessait de me fixer. Mal à l’aise, je me levai et marchai
jusqu’aux toilettes, ce qui me parut très stupide une fois que j’y étais. S’il y avait un endroit à éviter, c’était bien celui-là. J’étais persuadé qu’il allait prendre ça pour une invitation, et
ce fut le cas.
J’étais appuyé sur le
lavabo depuis à peine quelques secondes quand il arriva, avec sa démarche de vainqueur. Il s’arrêta un instant, puis il marcha jusqu’à moi. Il m’attrapa par la main, et il m’attira à lui pour
nous amener dans une des cabines. Je n’eus pas le temps de réagir. Je me retrouvai coincé entre la paroi et son corps finement dessiné. Il mordillait mon cou, alors que sa main droite se glissait
dans mon boxer pour soulager l’érection qu’il avait provoquée quelques minutes plus tôt.
J’aurais dû le faire,
mais je n’eus pas la force de le repousser. J’avais envie de lui depuis trop longtemps. Il me prit plusieurs fois de suite, jusqu’à ce que nous n’en puissions plus. Il n’y eut aucun mot doux,
aucun geste tendre. On couchait ensemble pour assouvir nos pulsions secrètes, rien de plus. Quand il eut fait ce qu’il avait à faire, Simon se rhabilla et sortit le premier de la cabine. Je
restai seul quelques minutes, perdu dans mes pensées. Je venais de coucher avec le frère de l’homme que j’aimais, le petit ami de mon frère, mais jamais je ne leur dirais, je m’en faisais le
serment.
Convaincu d’avoir pris la meilleure décision, je remis mes vêtements en
ordre, puis je marchai jusque dans la rue. Simon m’attendait, calme et silencieux. Sans qu’aucune parole ne fut échangée, on rentra chez mes parents, pour y retrouver nos amants.
***
Pas relu, pas corrigé.
Terminé, envoyé lol
Plus que deux chapitres pour cette histoire, puis place entière à Chassés-Croisés et Simplement Différent =D
Bisous à toutes les personnes qui passent encore sur ce blog.
Je vous aime, même ceux qui ne se montrent pas^^
***
J'attends ta réaction pour la suite lol, crie pas trop hein
Il faut bien la finir un jour^^ J'aimerais passer à autre chose lol
Fais pas trop couin couin quand meme, je voudrais pas que tu te transformes en canard. Je devrais te jeter du pain après XD
Grooos bisous ma loulou