Les grandes vacances touchaient à leur fin. Tout le monde avait passé un été merveilleux, rempli d’amour.

            Johan et Simon formaient un couple depuis quatre semaines. Ils s’apprêtaient à emménager ensemble. Johan habitait un peu à l’écart du centre-ville, alors en commun accord avec Simon, ils avaient décidé qu’il viendrait habiter avec lui dès la rentrée, et qu’il payerait la moitié du loyer, grâce à l’argent que lui donnaient ses parents. Le déménagement approchait, alors Simon passait ses journées chez son petit ami pour l’aider à remplir les cartons. Ils rangeaient tout, mais ne touchaient pas aux gros meubles. Ils avaient engagé des professionnels pour ça, qui viendraient les déplacer au dernier moment.

Quand la lumière fit son apparition dans l’appartement, la première chose que l’on pouvait remarquer, c’était le peu de meubles présents, et les tas de cartons emballés. Il ne restait que le strict minimum pour vivre. Johan fit entrer son petit ami dans son antre vide, et ferma la porte derrière eux. Une sorte d’appréhension fébrile coulait dans leurs corps, comme s’ils sentaient que quelque chose allait changer. Dans un grand élan soudain de tendresse, Johan enlaça Simon par derrière, posant sa tête sur son épaule. Ce dernier frissonna, mais ne bougea pas d’un centimètre. Il se sentait bien, ainsi logé dans les bras de l’homme qu’il aimait. Il laissa Johan déposer de multiples baisers sur son cou, avant de se retourner pour attraper ses lèvres rosées si tentantes.

Après un long baiser ponctué de délicates caresses, ils finirent par se laisser tomber au sol, s’abandonnant dans les bras l’un de l’autre. Simon se retrouva vite en sous-vêtement, alors que Johan était encore tout habillé. Celui-ci découvrait le corps de son amant, parcourant ses formes à l’aide de ses mains habiles. C’était leur première fois ensemble, et ils voulaient faire ça bien, sans précipitation. Ils avaient passé un accord muet.

Voulant lui aussi chérir le corps de son petit ami, Simon fit tomber petit à petit les derniers remparts qui l’empêchaient d’admirer la silhouette nue de Johan. Quand il eut terminé, ses mains s’approchèrent lentement de son torse pour l’effleurer timidement. Il avait déjà eu de nombreux hommes dans son lit, mais jamais il ne l’avait fait avec quelqu’un dont il était amoureux. C’était un sentiment nouveau pour lui. Pour la première fois, il voulait avant tout satisfaire son partenaire à défaut de lui-même.

Assis à califourchon sur les hanches de Johan, il fit descendre ses mains jusqu’à son sexe qui se dressait déjà devant lui. Tout en le regardant dans les yeux, il entreprit de légers va et vient. Des gémissements de plaisir commencèrent à sortir de la gorge de Johan, mais il ne voulait pas se libérer dans la main de Simon, alors sans prévenir son petit ami, il inversa la tendance d’un solide coup de rein, pour se retrouver à son tour sur Simon. Il se baissa pour attraper ses lèvres, qu’il franchit rapidement en liant sa langue à celle de son amant. Les deux jeunes hommes se laissèrent enivrer par la sensation que leur procurait ce simple baiser, enflammant leurs corps et réchauffant leurs cœurs.

Quand il fut temps de passer aux choses sérieuses, Simon comprit qu’il allait être passif, rôle qu’il n’avait jamais tenu. Johan était au courant, car ils en avaient déjà parlé, alors il avait confiance. Un léger brin d’angoisse le traversait, mais il savait que la douleur ne serait que passagère. Tous les garçons qu’il avait pris avaient toujours été submergés par le plaisir après avoir eu mal pendant quelques minutes. Les choses étaient ainsi faites, il ne pouvait s’y résoudre.

Il lécha sensuellement les deux doigts que Johan avait approchés de ses lèvres. En faisant ce geste, il vit le regard de son amant devenir lubrique et il sentit son corps frissonner d’excitation. Il se cambra lorsque le sexe de son petit ami frôla le sien, et ce dernier en profita pour approcher ses doigts de l’intimité de Simon. Essayant d’être aussi doux que possible, il les inséra dans sa cavité. Simon se crispa, mais la douleur s’atténua au bout de quelques secondes.

Johann fit bouger ses doigts à l’intérieur de son amant, et quand il jugea qu’il l’avait assez préparé, il les retira. Il l’embrassa, comme pour le rassurer, puis il courut chercher un préservatif dans la chambre. Quand il revint, il s’allongea à nouveau au sol, et il enfila la protection, mais Simon eut une réaction à laquelle il ne s’attendait pas.

- Ce serait plus confortable sur le lit, réussit-il à articuler, en souriant, pour effacer l’air effaré qu’arborait Johan.

            Ce dernier ne répondit rien, mais il se leva, emportant Simon avec lui. Les bras de son petit ami enserraient son cou et ses jambes encerclaient sa taille. Ils étaient bien, ainsi enlacés, mais ils étaient trop excités pour arrêter ce qu’ils étaient en train de faire. Johan fit quelques pas en direction de la chambre, mais son sexe s’entrechoquait avec celui de Simon, et il avait beaucoup de mal à se retenir. Il n’était pas le seul apparemment, car Simon se mordait la lèvre inférieure et commençait déjà à se mouvoir contre lui.

            N’ayant pas le courage ni l’envie d’attendre une seule seconde de plus, Johan s’arrêta devant l’unique table qu’ils avaient conservée dans l’appartement. Il s’en approcha et il fit en sorte que Simon se retrouve assis dessus, avant de pouvoir desserrer son étreinte, sans pour autant le lâcher. Johan se baissa, car Simon s’était allongé sur la table, laissant simplement le bas de ses jambes pendre dans le vide. Il l’embrassa, tout en rapprochant sa verge dressée de son intimité. Il mit ses mains sous les genoux de son petit ami, et les souleva pour avoir un libre accès à l’antre du plaisir.

Simon tremblait légèrement, il avait un peu peur, mais il ne faisait rien pour arrêter Johan, car il en avait envie. Il voulait ressentir cette sensation qui avait fait jouir tous ses partenaires sexuels, avant qu’il rencontre Johan. Il se demandait encore s’il allait vraiment avoir mal quand son amant entra en lui, sans le prévenir. C’était étrange. Il sentait une masse imposante forcer le passage de son anus resserré. La douleur fut brève, et il l’oublia vite. La verge gorgée de sang de Johan effleurait ses parois et bougeait d’un rythme rapide et brusque. Il se sentit défaillir lorsqu’il sentit une main entamer des va-et-vient sur son sexe plus que dur.

            Un cocktail explosif de sensations l’envahissait, et il partait dans un monde que lui seul connaissait, bercé par les mouvements incessants des hanches de Johan, repris en chœur par sa main très coquine. Il s’appuya sur ses coudes et tendit la bouche pour interpeller Johan, qui comprit le signal et alla mélanger sa salive à la sienne. Pendant de longues secondes, leurs langues s’enlacèrent, puis il retourna dans sa position initiale, enivré par une chaleur luxuriante.

            Johan sentait que Simon était au bord de l’extase. Il mit plus de force dans ses coups de rein, et il masturba son amant avec plus de vigueur. Celui-ci fut le premier à répandre sans semence dans la main de son petit ami, qui la lécha tout en continuant à lui faire l’amour. Simon l’observait, une lueur de désir dans les yeux, mais son sexe n’eut pas le temps de se dresser à nouveau, car Johann jouit aussitôt, un cri rauque et libérateur accompagnant son geste. Exténué, il se laissa tomber sur le corps en sueur de Simon, qui l’encercla de ses bras pour lui caresser les cheveux. Ils finirent par se redresser tous les deux, les jambes engourdies. Johan se retira du corps de Simon, qui descendit de la table. Heureux de l’avoir enfin fait, ils allèrent s’allonger dans leur lit, voulant profiter de l’appartement une dernière nuit, avant de le quitter pour un autre.

            A des kilomètres de là, Laurent et moi étions en pleines embrassades. Nous disions au revoir à nos familles respectives, car nous allions bientôt quitter notre ville natale. Quand on eut salué tout le monde et préparé nos bagages, on se rejoignit devant chez moi, comme nous l’avions prévu  Silencieusement, on rangea toutes nos affaires dans le coffre de la voiture. On monta à bord, et Laurent démarra, car c’était son véhicule. Le trajet fut très calme. Nous étions perdus dans nos pensées. Nous partions pour commencer une nouvelle vie dans notre petit logement universitaire de Brighton, et  nous nous souvenions des bons moments passés à Kingston.

            Nous n’étions pas tristes, mais simplement nostalgiques. On était heureux, car on était amoureux. On allait avoir notre propre lieu de vie, sans nos parents ni noss grands-parents dans les pattes. Une seule chose assombrissait un peu le tableau. Simon nous manquait, à tous les deux. A Laurent plus qu’à moi, mais nous n’en parlions pas. Laurent craignait de finir en pleurs, et j’étais persuadé que mon petit ami ne comprendrait pas pourquoi son frère me manquait, alors que je le connaissais à peine.