Bouleversé par ce qu’il venait de voir, Nuno ne put esquisser
un mouvement. Il se retrouva seul avec sa peine, les larmes tombant sur son beau visage. Il aurait voulu s’en aller, mais il restait immobile. Inconsciemment, il avait envie de revoir son
meilleur ami, même si cela lui faisait mal au cœur de le croiser au bras d’un autre, voir de plusieurs autres. Il ne comprenait pas comment Tristao et Morgan en étaient arrivés là. Même s’il
connaissait les penchants fantaisistes de son ami – à l’époque, il lui racontait toutes ses aventures sexuelles, avec ses diverses conquêtes féminines – il n’aurait jamais imaginé que Tristao
aimait le sexe à trois. Morgan devait l’avoir converti. Après tout, celui-ci leur avait caché bon nombre de choses, à commencer par le fait qu’il était gay…
Ce n’est qu’après
plusieurs heures d’attente que Nuno se reprit, entendant du bruit dans la chambre où étaient entrés ses deux amis. Il regarda sa montre, c’était cinq heures du matin. Il ne s’en étonna pas, ils
avaient l’habitude de sortir aussi tard, mais il fut surpris d’avoir réussi à patienter aussi longtemps, assis par terre, sans s’endormir ou se faire aborder par les nombreux pervers – ou
perverses – qui traînaient dans cette partie de la discothèque.
Tapi dans l’ombre, les
trois hommes ne le remarquèrent pas de suite, mais il se rendit bien vite compte que son meilleur ami était en piteux état. L’inconnu avait filé, après avoir fait un dernier clin d’œil à Tristao
et Morgan en les remerciant pour ces quelques heures de folie. Les deux amants, quant à eux, n’avançaient pas rapidement. Et pour cause. Tristao pouvait à peine marcher. Morgan avait un bras
autour de ses hanches et le soutenait pour qu’il tienne debout. Tristao semblait exténué, son corps tremblait. Son visage était inexpressif, cerné, décoloré, mais la douleur émanait de tout son
être. Morgan l’observait, attentif à ses moindres réactions, se sentant coupable sans l’être pour autant.
Devant une telle image,
Nuno décida de se montrer, même s’ils auraient fini par le voir à un moment ou à un autre. Voir Tristao avec un autre l’attristait, mais le voir souffrir ainsi l’énervait. Que lui avaient fait
Morgan et le troisième homme pour que sa souffrance se ressente si fort ? Il n‘en avait aucune idée, et il ne voulait pas le savoir. Il devait l’aider, c’est tout ce qu’il se disait. Avant
toute autre chose, c’était son meilleur ami, et il devait veiller sur lui.
Il se leva et se dirigea
vers Morgan pour se mettre en travers de son chemin. Ce dernier, surpris de voir son ami, s’arrêta net. Mais il n’eut droit à aucune explication.
- Va-t-en, lui dit Nuno, énervé, mais voulant rester poli et calme.
- Mais… , tenta de répliquer Morgan, en vain.
- Je t’ai dit de t’en aller. Rentre chez toi, je m’occupe de lui.
Comme pour confirmer ses
dires, il attrapa Tristao de façon à ce qu’il ne tombe pas. Morgan regardait la scène sans oser dire quoique ce soit. Il avait fait une bêtise en acceptant de faire tout ce que Tristao lui
demandait, mais il avait tellement insisté qu’il n’avait pu dire non. C’était de sa faute si son amant ressemblait plus à une loque qu’à un être humain, et pour une fois, la colère de Nuno était
justifiée. Il préféra s’éclipser, sans faire de scandale, même si l’idée de les laisser tous les deux ne lui plaisait pas beaucoup. Ils se tournaient autour sans se comprendre, il l’avait bien
remarqué. L’un et l’autre imaginaient que leur amour n’était pas réciproque, mais à présent il l’était. Morgan savait que bientôt, la vérité allait éclater, et il serait le perdant de l’histoire.
Il se retrouverait seul, avec son cœur brisé. Ce moment allait arriver, il le sentait, mais il préférait repousser l’échéance et se dire qu’après tout, il était normal que Nuno veuille aider
Tristao. C’était le rôle d’un meilleur ami.
Il les vit sortir de la
discothèque, Nuno portant Tristao dans ses bras tel un enfant s’accrochant au cou de son père, un rescapé s’agrippant à son sauveur. Il partit, triste mais soulagé. Tristao était en sécurité,
mais il sentait son cœur se fissurer.
Le lendemain, Tristao se
réveilla, sentant de légères caresses sur son torse dénudé. Il n’ouvrit pas les yeux, préférant en apprécier la douceur un maximum. Des doigts délicats remontaient le long de ses bras, ou
formaient de petits cercles autour de son nombril. Rapidement, la main monta plus haut, pour suivre les courbes de son visage et toucher sa tendre peau hâlée. Soudain, elle redescendit, pour
s’occuper à nouveau de son nombril et, timidement, elle s’approcha de l’élastique de son boxer. Tristao ne bougeait pas, enivré par une sensation de bien être indescriptible. Sa tête lui faisait
mal, et son postérieur lui faisait souffrir le martyr. Il devait avoir encore trop bu la veille, et avoir abusé des atouts corporels de son amant. Il n’ouvrait pas les yeux, de peur que l’autre
mette fin à sa délicieuse torture.
Il se retint comme il
put de gémir lorsqu’une main se glissa à l’intérieur de son sous-vêtement et le lui enleva délicatement. Il y eut quelques secondes de silence pendant lesquelles il n’osa faire un geste, puis il
sentit quelque chose d’humide et chaud se poser sur son sexe. Se doutant que l’autre ne devait pas être en train de le regarder, mais occupé un peu plus bas, il ouvrit les yeux. Choqué, il mit un
certain temps avant de réagir, puis il bondit hors du lit, oubliant un instant ses douleurs lancinantes. Il remonta vite son boxer, et planta ses yeux dans ceux de son ami, à présent très mal à
l’aise et gêné par ce qu’il venait de faire, alors qu’il croyait que Tristao dormait.
- Pourquoi t’as fait ça ? Lui demanda Tristao, la voix chevrotante malgré son air abasourdi.
- Je sais pas, j’en avais envie, c’est tout.
- T’as en as d’autres des envies subites comme ça ? Préviens-moi, histoire que je me retrouve pas avec ta bouche sur ma queue sans voir le truc venir ! Et
puis pourquoi je suis chez toi, à moitié à poil ?? J’étais censé passer le week-end chez Morgan !
- Excuse-moi de t’avoir trouvé avec le cul défoncé et incapable de mettre un pied devant l’autre ! S’énerva Nuno à son tour. Si c’est comme ça que t’aimes passer tes week-ends avec lui, va le rejoindre, mais compte pas sur moi pour te ramasser à la petite cuillère la prochaine
fois !
- Y’a aucun risque ! Lança Tristao, en se
rhabillant.
Après cette dernière
réplique, il s’en alla, sans oublier de claquer la porte, laissant un Nuno furieux, et déçu par l’attitude de son meilleur ami. Apparemment, Tristao ne lui faisait plus confiance, allant même
jusqu’à imaginer qu’il aurait pu profiter de lui pendant son sommeil. Il n’avait pas pu s’empêcher de toucher son corps si désirable, et Tristao semblait avoir apprécié ses caresses, jusqu’à ce
qu’il se rende compte qu’il n’était pas Morgan. Pourtant, son meilleur ami n’avait pas paru mécontent en le voyant lui, mais plutôt bouleversé. Nuno avait préféré s’énerver et crier plutôt que de
laisser libre cours à ses pulsions et d’affronter ses sentiments. Peut-être que Tristao avait agi de la même manière pour la même raison. Peut-être pas. Mais si c’était le cas, il en voulait des
preuves. S’il les obtenait, il ferait tout pour l’avoir, parce qu’il avait été aveugle trop longtemps. Il n’avait rien compris, malheureusement.
Pendant que Nuno
réfléchissait, Tristao marchait jusqu’à chez Morgan. Il avait l’air de tout contrôler, mais son cœur battait la chamade depuis qu’il avait ouvert les yeux, et ne semblait pas vouloir se calmer.
Il avait tellement rêvé de ce moment, et il s’était tellement mis dans la tête que ça n’arriverait jamais, qu’il avait été complètement choqué de voir Nuno si entreprenant. L’image de son visage
penché sur son entrejambes ne quittait plus son esprit et le perturbait.
Anxieux, il appela
Morgan avant d’arriver chez lui, car il était encore assez tôt et il ne voulait pas réveiller ses parents en sonnant. Il lui dit simplement qu’il arrivait, puis il raccrocha et continua son
chemin. Arrivé à destination, il se figea devant les marches du perron et baissa la tête tout en se tordant les doigts, un peu honteux. Il ne savait vraiment pas ce qu’il allait dire à Morgan
pour expliquer son absence nocturne. Il sortit de ses pensées lorsque son petit ami ouvrit la porte d’entrée, après l’avoir aperçu par la fenêtre.
- Rentre, tu vas attraper froid, lui dit-il simplement.
Tristao le suivit à
l’intérieur, et Morgan l’invita à s’asseoir sur le canapé, à côté de lui. Une fois installés, il attrapa sa main et enlaça ses doigts aux siens, à la plus grande surprise de Tristao. Il agissait
comme s’il ne s’était rien passé.
- Tu me demandes pas où j’étais ? Finit-il par dire.
- Je sais où tu étais Tris’, répondit Morgan. Je t’ai laissé partir avec lui.
Etonné, Tristao le fixa
et, le ton suppliant et la voix cassée, il le questionna.
- Pourquoi ?
Sentant sa détresse,
Morgan se rapprocha de Tristao et le prit dans ses bras, lui répondant par un simple murmure au creux de son oreille.
- Parce que je me sentais coupable. J’aurais pas du accepter qu’on te prenne en même temps, moi et cet Alexis, surtout pas plusieurs fois d’affilée. Tu te serais vu
après, t’aurais eu peur. Je savais qu’il s’occuperait bien de toi. C’est pas ton meilleur ami pour rien.
A ces mots, Tristao
resserra un peu plus l’étreinte réconfortante de Morgan, qui le sentit, mais ne fit aucune remarque. Les larmes ne coulaient pas, mais la tristesse était là, ancrée en eux, attendant son heure
pour se déverser.
Ils passèrent une
journée tranquille, tous les deux, dans les parcs de la ville, puis le week-end toucha à sa fin, et une nouvelle semaine commença.
Le lundi matin, Tristao
arriva au lycée, seul, comme il en avait l’habitude depuis qu’il ne faisait plus le trajet avec Nuno. Il se rendit directement à la salle où il avait cours. Personne n’était encore rentré, et
Morgan était déjà là. Il alla déposer un léger baiser sur ses lèvres, avant de s’adosser au mur, à côté de lui. En face d’eux, un groupe de filles discutait.
- T’as vu, il paraît que Nuno a largué Tatiana ?
- C’est pas possible ! Depuis le temps qu’ils étaient ensemble !
- Si, j’te jure ! C’est Kimberley qui me l’a dit en arrivant. Elle l’a su par
Jennifer.
- Ca doit être vrai alors, Jennifer est toujours au courant des derniers potins.
- On va pouvoir tenter notre chance maintenant ! Si Tatiana l’a eu, on doit pouvoir y
arriver !
- On a des atouts plutôt convaincants, en effet !
Ces filles étaient
complètement stupides, et leur conversation plus que stérile, mais interceptée par Tristao et Morgan, elle avait tout son intérêt. Cependant, leurs pensées intérieures n’étaient pas les mêmes.
Morgan avait bien peur de comprendre pourquoi Nuno avait mis fin à son couple, et il préférait ne pas y penser. Tristao se refusait à cette idée, et cherchait une autre raison, sans en trouver
une.
Quand le professeur
arriva, tous les élèves entrèrent en classe. Le cours passa très lentement, et des soupirs de soulagement se firent entendre lorsque la sonnerie annonçant la récré retentit. Tristao se leva et
sortit, suivi par Morgan. Une fois dans la cour, ils rejoignirent leur groupe d’amis. Tristao aperçut Nuno qui se tenait un peu à l’écart. Il alla avertir Morgan qu’il allait lui parler, et se
dirigea vers lui.
- C’est quoi cette histoire avec Tatiana ? Lui demanda-t-il.
- Quelle histoire ?
- Comme quoi vous auriez cassé.
- C’est vrai.
- Pourquoi ? Ca se passait plus bien ?
- C’est nouveau ça ? Tu t’intéresses à ma vie aujourd’hui ? S’énerva Nuno, fatigué de répondre aux mêmes questions pour la énième fois de la matinée.
- Désolé si je m’inquiète pour toi, répliqua Tristao, tentant de rester
calme.
- Faut pas, c’est d’ma faute si tout est fini, et c’est très bien comme ça. J’avais
l’intention de tout arrêter.
- Ca me dit toujours pas pourquoi.
Nuno sembla hésiter un
instant, puis il décida de lui dire la même chose qu'aux autres, de lui donner la version officielle, celle qu’il avait dite à Tatiana.
- Je l’ai trompée. J’ai couché avec Vanessa.
Incrédule, Tristao ne
savait pas quoi répondre. Il trouvait ça bizarre. Jamais Nuno n’aurait couché avec son amie, à moins d’y être forcé et contraint, ou de n’avoir aucune autre solution.
- Tu te fous de moi là ? Lança-t-il.
- Non. On l’a vraiment fait. Dans la chambre en face de celle où te faisais démonter l’autre soir, ne put s’empêcher d’ajouter Nuno
- C’est pas pour ça que tu l’as largué, j’en suis sûr, dit Tristao en ignorant la provocation de son ami.
Un court silence suivit,
pendant lequel les deux jeunes hommes se regardèrent, essayant de comprendre l’autre. Il fut vite brisé par Nuno. Tristao avait compris. Il n’avait pas besoin de lui mentir. Il avait pris une
décision, et il allait s’y tenir. Quitter Tatiana n’était que la base de ce qu’il avait prévu.
- T’as raison, c’est pas pour ça.
- Pourquoi alors ? S’enquit Tristao.
Sans qu’il n’ait le
temps d’esquisser le moindre geste, il se retrouva collé à Nuno, qui s’était approché de lui pour que leurs visages se touchent presque. D’une voix presque inaudible, qu’eux seuls pouvaient
entendre, il avoua enfin pourquoi il avait rompu avec Tatiana.
- C’est toi que je veux Tris’, pas elle. J’attendrai le temps qu’il faudra, mais je t’aurai.
***
Voila un nouveau chapitre, assez long par rapport à d'habitude^^
Encore une fois, j'espère qu'il vous
plait.
Désolé pour celles qui voulaient le lemon à 3 dans la chambre [ hein Toto ;) ] , mais
j'ai préféré faire quelques changements.
Grooos bisous à toutes!
***
Je suis pas obligée, mais j'en ai envie c'est tout^^
Ravie que mon histoire te plaise :D
A très vite!
Mais l'histoire n'est pas encore finie hihi
Groos bisous!
Leur relation n'est pas géniale c'est sur, mais il faut ça pour l'histoire xD
Pauvre Morgan lol
Tu verras bien la fin hihi
Bisouss!!!
Encore quelques chapitres et vous saurez tout XD
Bisous
Allez , kissouxx
Contente que la suite t'aie plu.
Bisous
Leur avenir est tout tracé, y'a plus qu'à le rédiger^^
Réaction dans le prochain chapitre... je crois...
Mercii de ton passage :D
L'est du genre lent à la détente le pauv' p'tit gars xD
A tout de suite, je re, j'arriveeeeeeeeeeeeeee
(c'est la vodak, ca me fait souvent cet effet la, les mots on l'air plus longs, et les lettres plus nombreuses mdrr)
Grooos bisous ma loulou