Pendant quelques jours, Morgan fit semblant de rien. Il
connaissait la vérité à présent, et il fallait qu’il en parle avec Tristao, mais il préférait attendre un peu. Il avait vite compris que ce n’était pas facile pour Tristao d’oublier la personne
dont il était amoureux. Mais à l’époque, il ne savait pas qui c’était, ni pourquoi son amant était dans un tel état pour si peu. Aujourd’hui, il mesurait l’ampleur du problème, et son cœur se
serrait. Tristao était persuadé que son amour n’était pas réciproque, mais Morgan n’était pas dupe. La façon dont Nuno l’avait regardé n’était pas qu’amicale. Même si lui-même ne devait pas s’en
rendre compte, il était attiré par son meilleur ami. Morgan devait parler à Tristao, mais ça, jamais il ne le lui dirait. Il savait qu’il finirait par le perdre, tôt ou tard, mais autant que ce
soit tard. Il l’aimait, et même si leur relation était plus qu’étrange, il ne voulait pas qu’elle s’arrête. Il avait déjà accepté de faire un bon nombre de choses,plus sombres les unes que les
autres pour satisfaire Tristao : le prendre sans la moindre préparation, le frapper pendant l’acte (de la simple claque au coup de fouet), et d’autres pratiques innommables. Parfois, il
était celui qui subissait, et étrangement, il y avait pris goût. Il savait que Tristao ne tarderait pas à l’emmener plus loin encore dans la douleur, mais il était prêt, prêt à tout pour le
garder, à souffrir et à lui mentir.
Morgan passait souvent
ses week-ends chez Tristao, car ses parents savaient pour eux deux, et ils avaient accepté Morgan comme un membre de la famille. Tristao avait eu peur de les décevoir, eux qui étaient si fiers de
lui. Il avait eu peur de leur réaction, mais il avait eu tort. Un jour, ses parents les avaient vu s’embrasser alors qu’ils passaient devant la chambre pour leur dire qu’ils sortaient. Morgan et
Tristao avaient mis un certain temps avant de remarquer les deux adultes qui les regardaient, attendris. Ils avaient vu les deux garçons rougir de gêne, et avaient souri pour les rassurer, puis
ils étaient partis comme prévu, en leur lançant un simple « bonne soirée ! ».
Cette fois-ci, Morgan
avait invité Tristao chez lui. Il n’avait jamais avoué son homosexualité à ses parents. Les remarques qu’ils lançaient lorsqu’ils croisaient deux hommes se tenant par la main l’en dissuadaient
fortement. Il trouvait ça dommage, mais il ne voulait pas renier qui il était, alors même si c’était en secret, il vivait sa vie comme il l’entendait, depuis des années. Dès qu’il le pourrait, il
partirait de chez lui, et peut-être qu’alors il leur dirait, sans risquer de se faire mettre à la rue. Tristao était déjà venu chez lui, car ils se connaissaient depuis longtemps, mais toujours
en simple ami. Morgan l’avait mis au courant de sa situation, pour ne pas qu’il y ait de malentendu, et ils avaient convenu d’une date.
Tristao était donc là,
devant chez Morgan, et il venait de sonner. Il entendit différentes voix s’élever, et ce fut finalement une femme encore assez jeune qui lui ouvrit. C’était sa mère.
- Bonjour Madame.
- Bonjour Tristao. Entre, on t’attendait.
- MORGANN !! Ton ami est là !
Tristao entendit son amant
dévaler les escaliers. Une fois en bas, ce dernier s’avança et lui serra la main, comme il le ferait avec un simple ami, mais son sourire était éloquent. Dans la pièce, seul Tristao pouvait en
comprendre la signification, et il lui sourit à son tour. Ils montèrent à l’étage, pour préparer un exposé qu’ils disaient, mais dans la chambre, l’ambiance n’était pas si studieuse que ça. Les
deux garçons étaient assis sur le lit, et ils s’embrassaient, mais sans chercher à aller plus loin, sachant où ils se trouvaient et comment réagiraient les parents de Morgan s’ils les
surprenaient. Ce dernier, après quelques minutes d’un langoureux baiser, regarda l’heure.
- C’est
neuf heures Tris’ Mes parents vont pas bouger de la soirée alors on va un peu s’ennuyer. Ca te dit qu’on aille manger un bout en ville, et après on sort ?
- Euh
ouai, mais je reste habillé comme ça, la flemme de me changer.
- Bien
sur. T’as pas besoin d’être beau de toute façon, tu me plais comme ça à moi.
Tristao sourit. Il n’était pas amoureux, mais il appréciait les compliments que lui faisait Morgan. Il l’embrassa pour le
remercier, puis ils se levèrent. Ils attrapèrent leurs portefeuilles et leurs téléphones, puis ils descendirent au rez-de-chaussée. Arrivés en bas, Morgan alla prévenir sa mère qu’ils sortaient,
et qu’ils ne savaient pas à quelle heure ils rentreraient. Celle-ci, habituée à leurs virées nocturnes depuis longtemps, leur fit un dernier signe de la main et les laissa partir.
Ils marchèrent jusqu’au
centre-ville, et s’y promenèrent un moment, main dans la main, faisant fi des remarques désobligeantes qu’ils entendaient parfois. En plein mois de décembre, l’air était assez frais, alors ils ne
tardèrent pas à s’arrêter devant un restaurant, choisi par Morgan.
- Je
connais ici. On peut y aller, c’est bon et pas très cher.
- Si tu
veux, répondit Tristao.
Ils entrèrent à l’intérieur. Tristao était un peu surpris, mais il ne dit rien, car cela ne le dérangeait pas, au contraire.
Morgan semblait connaître le patron, qui lui indiqua une table vide, au fond, un peu à l’écart. Ils allèrent s’y asseoir, l’un en face de l’autre.
- Depuis trois mois
qu’on est ensemble, tu m’avais pas encore emmené ici, commença Tristao.
- Je savais pas si
ça te plairait.
- Etre au milieu
d’autres couples gay ? Pourquoi ça m’aurait pas plu ? Au moins ici, tout le monde est pareil, et personne nous regarde bizarrement.
- C’est sûr,
sourit Morgan. On peut faire ce qu’on veut, sans qu’ils trouvent ça dégueulasse.
Tristao comprit de suite
l’allusion et il n’eut pas le temps de paraître choqué que déjà, Morgan avait happé ses lèvres et l’entraînait dans un baiser comme rarement il lui en offrait en public. Leurs langues se
rejoignirent rapidement, pour ne former plus qu’un seul et même ensemble. Ils avaient tous les deux fermé les yeux. Morgan caressait amoureusement le cou de Tristao, qui avait posé sa main sur le
visage de son petit ami. Ce n’est que quand un serveur émit un léger raclement de gorge pour se faire remarquer qu’ils mirent fin au baiser.
- Vous prendrez quoi, messieurs ?
Morgan et Tristao
commandèrent alors leurs plats, sous le regard amusé du serveur, qui les trouvait décidément à croquer. Lorsqu’ils eurent fini leurs desserts, ils payèrent et sortirent du restaurant. Il était
seulement vingt-trois heures trente, alors ils allèrent boire un coup dans un bar, pour patienter. Une fois minuit passé, ils marchèrent jusqu’à la boîte de nuit. Il n’y avait que celle-là, car
la ville n’était pas très grande. Tous les jeunes s’y retrouvaient, pour aller terminer la soirée dans une des chambres faisant partie de la discothèque, ou ailleurs. Ils pouvaient y croiser la
moitié du lycée en une soirée. D’ailleurs, à l’entrée, ils croisèrent Vanessa, qui vint discuter avec eux quelques minutes, avant de rentrer. Ils la suivirent rapidement, après avoir salué le
vigile qu’ils connaissaient bien.
Ils burent quelques
verres pour être en forme, tout en regardant Vanessa se déhancher au milieu d’une dizaine d’hommes en chaleur. Ils n’étaient pas choqués, car c’est ainsi qu’elle passait toutes ses soirées. Ils
allèrent la rejoindre et dansèrent un moment avec elle, avant de la laisser s’amuser seule. Ils se retrouvèrent tous les deux, collés l’un à l’autre, à se mouvoir sur la piste, tels deux
habitués.
La musique était forte,
les gens s’amusaient, draguaient, dansaient, buvaient, mataient. Il y avait du monde, comme tous les samedis soirs, et il aurait pu ne pas le voir, au milieu de la foule, mais quand Nuno entra
dans son champ de vision, accompagné de plusieurs de leurs amis respectifs, le coeur de Tristao s’emballa, malgré lui, malgré Morgan. Depuis leur petite scène au lycée, ils s’évitaient. Il
n’avait pas compris pourquoi son meilleur ami avait fait ça, et celui-ci semblait ne pas vouloir aborder le sujet, alors ils ne se parlaient plus.
Lorsque Nuno l’aperçut
dans les bras de Morgan, il se figea. Il n’avait pas prévu ça. Il aurait aimé lui parler, lui dire qu’il était désolé, mais il ne pouvait pas. Il n’y arrivait pas, car il savait qu’au fond de
lui, ce n’était pas ce qu’il voulait lui dire. Inconsciemment, il reniait tout ce qu’il était. Il ne bougea pas lorsque ses amis lui tapèrent sur l’épaule pour qu’il les rejoigne, ni lorsque la
musique changea, pour entraîner les danseurs dans de lents mouvements sensuels et désordonnés.
Les deux amis de
toujours se fixèrent longtemps, à l’insu de Morgan, qui continuait de bouger contre Tristao, sans se douter de ce qui se tramait dans son dos. Puis tout s’enchaîna. Sans raison, Tristao le
provoqua. Il se colla un peu plus à son petit ami, et posa ses mains sur ses fesses. Entraînant Morgan dans sa fougue, il se frotta à lui, plus fort, si fort que leur excitation montait en
flèche. Morgan parsemait son cou de baisers, et Tristao caressait son corps de manière très osée, sans lâcher Nuno du regard. Ils passaient inaperçus au milieu de personnes dans le même état
qu’eux, mais lui, lui il les voyait, et contre sa volonté, un sentiment nouveau s’empara de son cœur et enflamma tout son corps. Non. Il ne voulait pas, il ne pouvait pas. Il faisait tout pour
rejeter cette colère qui montait en lui, tout pour ne pas en admettre la cause. Il était en couple. Tristao était en couple. Morgan était son ami. Il ne pouvait pas être jaloux. Et
pourtant.
Il tentait désespérément
de regarder ailleurs, mais en vain. Ses yeux étaient irrésistiblement attirés par ses deux amis se mouvant maintenant d’une façon plus qu’indécente. L’excitation montait, le désir s’amplifiait,
mais pas que pour eux. Nuno était dans un état lamentable, seul. C’est alors qu’elle passa devant lui, étonnement seule, elle aussi. Il hésita un moment. Il allait faire ce qu’il avait toujours
refusé de faire : tromper Tatiana, et avec elle en plus. Mais il n’avait pas le choix. Elle serait d’accord, il le savait. Et il avait besoin d’être soulagé, débarrassé de cette envie qui le
troublait. Il l’attrapa par le bras avant qu’elle ne disparaisse. Elle parut surprise, mais retrouva vite son sourire charmeur.
- T’as trouvé quelqu’un pour ce soir ? Lui demanda Nuno, nerveux.
- Non, la place est libre pour toi si tu veux, mon chou.
Il ne l’aimait pas,
vraiment pas. Elle était insupportable lorsqu’elle prenait sa voix mielleuse pour l’appeler par divers surnoms plus stupides les uns que les autres. Vu son succès, ça devait marcher, mais à lui,
ça ne lui faisait aucun effet. Cependant, l’excitation était déjà là, et elle s’imaginerait certainement que c’était grâce à elle. Ainsi, elle ne se douterait de rien. Il ne valait mieux
pas.
- On monte alors, finit-il par dire.
- Bien sur ! Je vais pas refuser une offre pareille, depuis que j’attends ça ! Suis-moi, je connais le chemin !
- J’me doute oui…
Et ils montèrent, l’un
voulant à tout prix se convaincre qu’il n’était pas attiré par son meilleur ami, et l’autre ravie de pouvoir enfin mettre Nuno dans son lit.
Pendant ce temps-là, sur
la piste, Tristao et Morgan avaient été rejoints par un autre homme, un peu plus âgé mais très séduisant. Tristao l’avait attiré vers eux, et il était maintenant pris en sandwich, dos à son petit
ami et face à un inconnu. Il lui demanda son prénom, sans vraiment s’y intéresser. Il s’appelait Alexis. Tristao le chauffa, caressa son entrejambes tout en se frottant à lui, sous le regard
possessif mais malgré tout excité de Morgan. Ce dernier entrait dans le jeu de son amant, poussé à la fois par son envie et par l’alcool qui coulait dans ses veines. Il avait glissé ses mains
dans le boxer de son amant et les passait sur ses fesses, passant parfois un doigt dans sa raie pour aller titiller son anus.
Dans un état second, il
se laissa entraîner par Tristao, complètement excité par les caresses de son petit ami. Ils montèrent à l’étage, suivis par Alexis, et entrèrent dans une chambre. Ils ne remarquèrent pas Nuno qui
sortait de celle d’à côté. Il s’était arrêté net en voyant ses deux amis arriver en compagnie d’un troisième homme, ne prêtant pas attention à ce qui les entourait. Une jeune fille apparut
derrière lui, apparemment satisfaite du moment qu’elle venait de passer. Elle remarqua que Nuno fixait quelque chose, et elle suivit son regard. Elle les vit tous les trois et comprit la lueur
qui brillait dans les yeux de Nuno à ce moment-là. Elle fut triste pour lui, mais aussi pour son meilleur ami. Ses deux-là ne se comprenaient vraiment pas et se faisaient du mal pour
rien.
- Je suis dés… commença-t-elle.
- Tais-toi Vanessa, s’il te plaît tais-toi. Va-t-en, laisse-moi, l’interrompit-il, ne voulant plus voir cette fille qu’il détestait, aujourd’hui plus que jamais.
Elle s’en alla, sans
insister, laissant Nuno seul avec sa peine. Quand elle fut partie, il se laissa tomber le long du mur, et assis par terre, il ne put empêcher une larme de couler.
***
Voilà un nouveau chapitre!!
J'espère qu'il vous plaira (je dis toujours ça, mais c'est vrai xD).
Je crois que depuis le début de l'histoire, c'est mon chapitre préféré^^
Bisous à toutes et à très vite!
Mon chapitre 14 ne vous a pas plu? T_T
***
Morgan est con oui, mais parfois par amour on fait des trucs cons XD
La jalousie arrive, enfin xD
Je viendrai voir ton blog, ne t'inquiète pas, tu n'as pas besoin de me le dire^^
Mais qui sera satisfait, seule moi le sais :D
J'essaye de faire mes chapitres plus longs, tant mieux si ça vous convient^^
Blondi Queen te fait des gros bisous <3
Les choses vont évoluer bien sur, mais dans quel sens..hihi
Bisouss!!
Je suis contente que mon histoire te plaise toujours autant, et j'essaye d'écrire la suite le plus vite possible xD
Ces deux-là n'en ont pas terminé, même si l'histoire est bientôt finie^^
J'ai créé des personnages un peu compliqués lool même si c'est souvent comme ça dans la vie, en un peu moins torturé hein xD
Groos bisoous Loulou et à tout de suite!
<3