Tristao voyait bien que l’attitude de Nuno avait changé depuis quelques temps. Leur complicité restait intacte, mais Nuno semblait vouloir le sonder à chaque fois qu’il le croisait. Tristao ne comprenait pas. Rien n’avait changé. Il était toujours avec Morgan, et son meilleur ami était toujours avec Tatiana. Il n’attendait pas que Nuno se décide à lui en parler, il allait directement lui demander ce qui n’allait pas.

            L’occasion se présenta rapidement. Comme tous les matins, il alla rejoindre Nuno devant chez lui, mais ce dernier n’était pas encore arrivé. Pour s’occuper en l’attendant, il décida d’appeler Vanessa. La veille, elle lui avait laissé un message pour s’excuser de son attitude lors de leur dernier appel, car depuis qu’elle lui avait reproché de trop compter sur elle, ils ne s’étaient pas reparlé. Il s’était couché tôt, pour une fois, après avoir reçu le texto quotidien de Morgan, et il n’avait pas entendu son portable vibrer.

            Vanessa décrocha très vite. Elle devait attendre son appel.

            - Triiiiis !

            - Vaness’, répondit-il, amusé par le ton enjoué de son amie.

            - T’as eu mon message ??

            - Oui, oui, t’inquiète pas. T’es toute pardonnée ma belle. En plus d’être en retard, t’as vraiment passé une sale journée, à c’que tu m’as dit !

            - Putain c’est clair ! Tout le monde s’est foutu de ma gueule avec mon chemisier tout crade !

            - Tu m’étonnes ! Ca devait être assez comique !

            - Connard, je te permets pas ! lança-t-elle, ironique.

            Tristao laissa échapper un petit rire. Elle était vulgaire et sans pudeur, mais il l’adorait. Elle était franche et compréhensive, et c’était tout ce qui comptait pour lui. Très belle aussi, mais à présent, ce n’était plus la première chose qui lui venait à l’esprit quand il pensait à elle. Il rit à nouveau à cette idée.

            - Pourquoi tu ris tout seul comme un con ? Se moqua Vanessa.

            - Je me disais qu’avant, quand je te croisais, je pensais qu’à ton corps magnifique et à ce qu’on pourrait faire ensemble, alors que maintenant c’est plus du tout le cas.

            - J’ai pas ce qu’il faut entre les jambes, c’est ça ?

            - A peu près oui !

            - Dommage, je t’aimais bien au lit moi ! Au fait, tu m’as toujours pas dit si Morgan était bien fourni par la nature !!

            - VANESS !! Ca te regarde pas ! Je t…

            - Qu’est-ce qui la regarde pas ?

            Nuno venait de lui couper la parole, cassant, à la surprise de Tristao qui n’osait plus rien dire. Ce dernier informa simplement Vanessa qu’il devait y aller, puis il raccrocha. Les deux jeunes hommes prirent la direction du lycée, sans un mot.

            Du coin de l’œil, Tristao observait son ami. Son visage était tendu, comme gelé par la colère. Ce n’est qu’après plusieurs minutes que Nuno reprit la parole.

            - Qu’est-ce qui ne la regarde pas ?

            - La t… non mais ça te regarde pas non plus !

            - On dirait que y’a pas grand-chose qui me regarde en ce moment ! Répliqua Nuno, vexé.

            - Pourquoi tu dis ça ?

            - Pourquoi ? On est censé être amis. Les meilleurs amis. Mais ce n’est pas à moi que tu racontes tes problèmes, oh non ! Tu préfères te confier à cette pétasse.

            Nuno avait accentué le dernier mot. Il n’avait jamais supporté Vanessa, mais depuis qu’elle s’accaparait son meilleur ami, c’était de pire en pire. Pourtant, Tristao décida de ne pas relever ce détail. Il voulait essayer de rester calme.

            - C’est pas que je préfère, mais à elle, je peux lui en parler.

            - Et à moi tu peux pas ? C’est n’importe quoi ! Tu sais très bien que tu peux tout me dire !

            - Je sais oui, mais pas cette fois Nuno.

            - Mais pourquoi ?

            - Parce que peut-être que c’est toi mon problème ! Cria Tristao, commençant à s’énerver.

            Nuno se figea aussitôt. Ils venaient d’arriver au lycée, et tout le monde les regardait, attirés par le hurlement de Tristao.

            - Moi ?? Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Se radoucit Nuno.

            - Rien. Justement, t’as rien fait, et ça m’est tombé sur la gueule.

            - De quoi tu parles Tris’ ? Je comprends pas.

            Tristao perdait son sang froid, il le sentait. Il devait s’éloigne de Nuno, ou il finirait par tout lui dire, et leur amitié ne serait plus qu’un lointain souvenir.

            - Ecoute…, commença-t-il.

            - Non, toi, tu m’écoutes, le coupa Nuno en se rapprochant de lui.

            Il posa une main sur la joue de Tristao, et d’une voix aussi douce que ferme, il lui dit :

            - Je te laisse du temps. Mais peu importe que ça me concerne ou pas, je veux que tu m’en parles.

            Il commença à caresser la joue de son ami avec son pouce, comme ils le faisaient quand ils ne  savaient pas encore ce qu’était le désir. Tristao avait chaud, très chaud. L’hiver approchait, la température frôlait le zéro, mais son corps bouillonnait. Il se sentait faible. Il voulait ôter cette main qui lui brûlait la joue et rallumait en lui un brasier trop longtemps éteint. Mais il était hypnotisé par le regard de son meilleur ami, qui le fixait sans ciller.

            Ils restèrent un moment dans cette position, les yeux dans les yeux. Le temps s’était arrêté autour d’eux. Plus personne, ou presque, ne les observait. L’intérêt des élèves s’était vite dissipé lorsque la conversation était devenue trop calme à leur goût. Nuno était ailleurs. Sans comprendre pourquoi, il ne pouvait décoller sa main du visage de son ami. Il ne voulait pas. Il n’avait aucune envie de se détacher de ce regard traversé de sentiments plus complexes les uns que les autres, qu’il n’avait jamais aperçus dans les yeux de Tristao.

            Ce n’est que quand la sonnerie retentit qu’ils revinrent tous deux à la réalité. Ils s’éloignèrent rapidement l’un de l’autre en remarquant leur soudaine proximité. Ils partirent chacun de leur côté, plus rouge pivoine que jamais, sous l’œil attentif de Morgan, qui avait assisté à toute la scène, et associait petit à petit les pièces du puzzle.

            - C’était lui alors…

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Voilaaa un nouveau chapitre^^

J'entre en pleine période d'examens, alors je vais être assez occupée à réviser, même si mon ordi me fera sûrement les yeux doux xD
J'essayerai de publier autant de suites que possible, mais mes partiels restent plus importants.

Sinon, voici mes priorités:
- Terminer rapidement une de mes histoires en cours, voir même les deux, car j'avoue qu'il me tarde de me plonger dans les autres qui sont un peu plus complexes xD
- Le premier chapitre de la co-prod avec Mai-Lynn
- Ma co-prod avec Perri, mais ça devrait aller avec le rythme que l'on s'est fixé^^

Voilou, gros bisous à toutes et à très vite!
Bonne chance à toutes celles qui passent leurs exams ù_ù

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