Mal. Nuno avait mal au cœur. Tristao n’avait jamais été aussi
remonté contre lui. Il avait cru que son ami allait mieux mais il était clair que ce n’était pas le cas. Son problème n’était pas réglé et il s’en voulait de ne plus le comprendre. Il aurait
voulu l’aider, mais Tristao ne semblait pas vouloir lui parler. Il avait mal au cœur car il ne pouvait rien faire pour lui. Il avait mal car un autre paraissait en savoir plus que lui. Il avait
mal, car il n’était plus rien pour lui, et Morgan était son petit ami.
Il sortit, bouleversé,
et rentra chez lui. Tristao l’entendit refermer la porte et il s’effondra sur son lit. Il ne pensait pas un mot de ce qu’il lui avait dit, mais il n’avait pas pu faire autrement. Il ne devait pas
savoir, jamais. Il allait l’oublier, l’effacer. Le recroiser serait dur, mais il s’efforcerait d’y arriver, pour sauver le peu qu’il restait à sauver. Pour lui, pour Morgan. Morgan… Il allait
arriver d’une minute à l’autre, alors il devait se calmer.
Son chagrin s’apaisait
petit à petit. Au bout de quelques minutes, il put reprendre son expression faussement enjouée qu’il arborait à longueur de journée. Il était en train de se regarder dans le miroir, en se disant
que ce n’était pas très crédible cette fois, quand la sonnette retentit. Morgan. Ca devait être lui. Il descendit les escaliers et alla ouvrir la porte. C’était bien son petit ami, alors il lui
fit le plus beau sourire qu’il put.
- Salut, dit Tristao, l’angoisse du moment fatidique reprenant peu à peu le dessus.
Morgan n’était pas dupe.
Il avait remarqué les yeux rougis du garçon qu’il aimait et son sourire forcé.
- T’as pleuré ?
- …
Sans prévenir, Tristao l’embrassa, chastement, et ce baiser sembla éclairer un peu son visage. Il ne lui dirait pas, mais il avait surtout fait ça pour éviter la
question. Si Morgan lui redemandait, il lui mentirait, il avait gagné du temps pour trouver une réponse.
- Alors, t’as pleuré ?
- Non, mais je suis fatigué.
Tristao tourna les
talons et se dirigea vers la cuisine, voulant mettre fin à cette conversation. Il fit signe à Morgan de le suivre.
- T’es sûr que ça va ? Insista celui-ci.
- Oui, oui, t’inquiète pas. Tu veux manger quelque chose ?
- Pourquoi pas. Et après, on ira se reposer un peu parce que t’as vraiment l’air très
fatigué.
Son ton avait été
ironique, mais Tristao ne fit aucun commentaire. L’incident fut oublié et le repas se passa dans la bonne humeur. Ils discutaient, riaient. Parfois, ils s’embrassaient. Tout semblait parfait.
Quand ils eurent terminé, ils débarrassèrent la table. Tristao alla se rincer les mains dans l’évier. Morgan l’interrompit et l’enlaça, tout en posant sa tête sur le dos de son petit ami. Tristao
arrêta l’eau, s’essuya les mains et se retourna. Il prit à son tour Morgan dans ses bras et enfouit sa tête dans le cou de ce dernier.
Ils étaient bien, comme
ça. Une ombre planait au dessus de leur tête, et elle assombrissait leur relation, mais ensemble, ils se sentaient plus en sécurité. Tristao parsemait le cou de Morgan de petits baisers et ce
dernier avait les yeux fermés. Il profitait de cette délicieuse sensation qui s’emparait de lui. Son rythme cardiaque augmenta légèrement. Tristao le sentit et se rendit compte que le sien aussi.
Ils allaient le faire. Ils n’en avaient pas parlé, mais ils le savaient. Ils avaient peur de se décevoir mutuellement, l’un parce qu’il ne l’avait jamais fait, l’autre parce qu’il était amoureux
pour la première fois et ne voulait rien gâcher. Mais ils allaient le faire, ils en avaient envie.
Morgan s’éloigna de
Tristao et le prit par la main.
- On va se reposer maintenant, lui dit-il avec un sourire en coin.
Tristao ne dit rien,
mais lui renvoya son sourire et serra sa main plus fort. Il se laissa entraîner par Morgan qui savait où était sa chambre. Il venait souvent, quand ils n’étaient qu’amis.
Arrivés en haut, Tristao s’allongea sur son lit et Morgan vint se blottir dans ses bras. Ils fermèrent leurs yeux un moment, mais
ils n’arrivèrent pas à s’endormir, collés l’un contre la chaleur de l’autre. Morgan ouvrit les yeux en premier. Il déposa de petits baisers dans le cou de Tristao, qui n’ouvrit pas les yeux pour
autant. Lentement, Morgan se redressa pour s’asseoir à califourchon sur Tristao. Il passa une main sous son t-shirt et lui caressa langoureusement le torse, en insistant parfois sur ses tétons
qui commençaient à pointer d’envie. Il se baissa pour aller poser ses lèvres sur celles de Tristao qui se décida enfin à réagir. Celui-ci posa une main sur la nuque de Morgan et l’autre sur ses
hanches, pour l’approcher un peu plus de lui.
Avec sa langue experte, il alla quémander l’entrée de sa bouche. Morgan l’ouvrit sans attendre. Ils se laissèrent aller dans un
baiser violent et passionné, jusqu’à ce que Morgan y mette fin pour enlever son haut. Tristao fit de même, et ils se retrouvèrent tous deux torses nus. Morgan parsema alors le torse de Tristao de
doux baisers et le corps de ce dernier commença à réagir. Il se cambrait déjà sous ces infimes caresses et il aurait pu en profiter pendant des heures, mais il ne voulait pas être inactif, alors
il inversa doucement les rôles et se retrouva à son tour à califourchon sur Morgan. Il alla mordre gentiment les fines lèvres de son petit ami, puis sa langue dériva vers son cou. Il embrassa un
moment cette zone, qui était apparemment très sensible chez Morgan, puis il prit soin de son torse imberbe, maintenant offert à ses mains et à sa bouche expertes. Il le couvrit de baisers plus
sensuels les uns que les autres, en insistant parfois sur les tétons. Il les mordillait. Morgan adorait ça, sa tête était penchée en arrière plus que jamais, et de longs gémissements rauques
sortaient de sa bouche :
- Ahhh…oui…com…me ça…
Son corps s’enflammait dès que Tristao le touchait. Jamais quelqu’un ne lui avait fait un tel effet. C’est pour ça qu’il ne pourrait jamais renoncer à son amour pour lui, peu
importe qu’il ne l’aime pas. Morgan était déjà ailleurs quand la bouche de Tristao atteint son bas ventre. Ce dernier commença à déboutonner le pantalon de son amant. Il ouvrit la braguette et
voulut baisser le vêtement devenu inutile, mais Morgan l’en empêcha en se relevant. Il était à présent assis, et Tristao était à califourchon sur ses genoux. Il dégagea ses jambes de l’emprise du
corps de son petit ami et alla retrouver la chaleur de ses lèvres. Tristao apprécia ce geste et ce doux contact, mais il voulait quelque chose de plus félin. Il reprit alors le contrôle de la
situation et se dégagea des bras de Morgan pour le rapprocher de lui à nouveau, brutalement. Ses lèvres reprirent avec ardeur celles de son amant, lui faisant comprendre
ses intentions, et c'est avec une envie démesurée que Morgan accompagna le ballet endiablé.
A genoux sur le lit, les deux hommes s'abandonnaient corps et âme dans une étreinte
violente. Leurs torses dénudés s'entrechoquaient. La main droite de Tristao passait inlassablement sur la nuque de son amant, le rapprochant le plus possible de lui, tandis que l'autre agrippait
férocement ses cheveux, l'obligeant à garder la tête droite afin de violenter ses lèvres. Morgan, surpris mais complètement excité, savourait la bestialité de ces préliminaires, descendant ses
mains dans le jean du brun qu’il venait juste de déboutonner, tant bien que mal. Elles se posèrent sur ses fesses fermes et musclées, ce qui eu pour effet d'augmenter le désir des deux
partenaires. Rapidement, Tristao se retrouva nu, déshabillé par son petit ami. Sans lâcher ses lèvres, il alla à son tour caresser les fesses rebondies de Morgan, qui se cambra un peu plus à ce
contact. C’est avec empressement qu’il fit tomber les dernières barrières l’empêchant d’admirer le corps svelte de son amant.
Ils étaient à présent tous les deux nus, l’un contre l’autre. Ils se rapprochèrent
encore, et leurs sexes déjà emplis de désir se frôlèrent, les obligeant à mettre fin à leur baiser pour laisser sortir des gémissements qu’ils ne pouvaient plus contenir. Leur excitation était
telle qu’il était temps d’aller plus loin. Tristao regarda Morgan dans les yeux, pour lui faire comprendre qu’il devait prendre les choses en main. Il n’aimait pas être dominé, mais il n’avait
pas le choix. Morgan savait comment s’y prendre, contrairement à lui, et il ne voulait pas encore essayer, de peur de se tromper.
Morgan comprit sa réaction et allongea son amant sur le lit. Sans un mot, il écarta
ses cuisses pour s’allonger entre elles et leurs langues reprirent un moment leur danse endiablée. Sans briser le contact qui unissait leurs lèvres, il fit lentement descendre sa main sur le
corps de Tristao. Ce dernier prenait activement part au baiser, mais il ne bougeait plus. Il avait fait le fier, mais le moment fatidique était arrivé, et même s’il en avait très envie, il avait
aussi un peu peur. A cet instant, il appréciait la patience de Morgan, et il le laissait faire. Les caresses qu’il recevait à l’intérieur de ses cuisses étaient très agréables, et un feu ardent
brûlait en lui. Plus Morgan remontait sa main, plus la flamme grandissait. Ce n’est que quand Morgan interrompit leur baiser qu’il réagit enfin. Deux doigts se posèrent sur ses lèvres, alors il
les ouvrit. Sensuellement, il lécha les doigts de son amant, tantôt mimant une fellation, tantôt les entourant de sa langue.
Au bout de quelques secondes, Morgan libéra ses doigts et commença par en insérer un
dans l’intimité de Tristao, qui se crispa en sentant cette intrusion inhabituelle. Morgan vint le rassurer en lui murmurant quelques mots à l’oreille et en couvrant son corps de baisers. Tristao
commença à prendre du plaisir, femrant les yeux pour profiter de cette sensation grisante. Morgan inséra alors un deuxième doigt en lui. La douleur fut très légère, et disparut aussi vite qu’elle
était venue. Voulant que la préparation soit parfaite, et la pénétration indolore pour son amant, Morgan approcha un troisième doigt de l’anus de Tristao, mais ce dernier attrapa son poignet et
l’en empêcha. Ses yeux étaient maintenant grand ouverts, et son regard avait changé. Il était toujours empli de désir, mais une tristesse infinie s’y était ajoutée. Morgan s’en rendit compte et
voulut tout arrêter pour consoler son petit ami, mais Tristao le supplia de continuer.
- S’il te plaît, j’en ai
besoin…
Morgan aurait pleuré, s’il n’était pas aussi excité, car son amant
faisait peine à voir. Il allait le prendre, car Tristao en avait besoin, mais cela lui brisait le cœur de le voir dans cet état. Il ne comprenait pas.Il croyait être celui qui souffrait le plus
de leur situation, mais apparemment, la douleur de Tristao était, si non supérieure, au moins égale à la sienne. Il ne comprenait pas pourquoi Tristao avait changé si soudainement, mais il allait
faire ce qu’il lui demandait. Pas à contrecoeur, car il en avait envie, mais à cet instant, il aurait simplement préféré le prendre dans ses bras.
Il l’embrassa pour lui transmettre un peu de réconfort. Il n’avait pas
encore retiré ses doigts, alors il les bougea à nouveau pendant quelques secondes, pour que l’anus de Tristao retrouve l’élasticité qu’il avait il y a peu. Quand le moment fut venu, il les
retira. Tristao lui tendit un préservatif qu’il venait d’attraper dans un tiroir de la table de nuit, mais Morgan se releva un peu et lui demanda de l’enfiler. Un léger sourire vint éclaircir le
visage de Tristao qui approcha ses mains de la verge dressée de son amant. Ses mains tremblaient, mais il finit par y arriver. Il leva la tête vers Morgan qui le regardait amoureusement, et sa
culpabilité revint au galop. Il n’était pas triste non, simplement coupable de penser à un autre homme que celui qui était en train de lui faire du bien. Quand le plaisir l’avait envahi sous les
va et vient des doigts de Morgan, il avait fermé les yeux. Mais ce n’était pas le visage de son petit ami qu’il avait imaginé. Nuno était apparu, devant ses yeux, et quand il les avait ré ouvert,
il n’était plus là. Il avait vu Morgan, et tous ses sentiments étaient remontés à la surface. L’amour, le mensonge, la culpabilité, la trahison.
Il sortit de ses pensées lorsque Morgan le pénétra, doucement. Il avait
mal, un peu, mais le plaisir prenait le dessus. Il laissa échapper de légers gémissements, et encouragea Morgan à mettre plus de force dans ses mouvements, ce qu’il fit avec joie. Mais ce n’était
pas suffisant pour Tristao. Il voulait oublier. Oublier l’être lâche et abject qu’il était.
- Plus fort, réussit-il à
dire.
Morgan le regarda avec incompréhension. Il trouvait qu’il était déjà assez brutal. S’il le pénétrait
plus fort, Tristao aurait mal.
- T’inquiète pas pour moi, le rassura Tristao,
vas-y plus fort.
Morgan mit alors toute sa force dans ses gestes. Ses bourses butaient contre les fesses de Tristao,
son sexe entrait et sortait plus vite que jamais. Il avait l’impression de transpercer le corps de son amant, mais celui-ci ne semblait rien sentir, si ce n’est le plaisir qui déformait son
visage et cambrait son corps magnifiquement bien sculpté. Pris dans l’action, il ne se rendit pas compte de ce qu’il fit lorsqu’il ajouta deux doigts dans l’intimité de Tristao, en plus de son
sexe, après que son petit ami lui ait demandé de le faire. Il était furieusement serré dans cette cavité étroite. L’ampleur de ses va et vient était limitée, mais son plaisir était décuplé. Ce
n’est que lorsque les gémissements de Tristao se transformèrent en cris rauques mais plaintifs que Morgan revint sur terre. Son amant n’avait jamais couché avec un homme et il l’encombrait déjà
de son sexe et de deux doigts. Une fois encore, il voulut tout arrêter, mais une fois encore, Tristao l’en empêcha. Il souffrait, mais c’est ce qu’il voulait.
Inquiet mais enivré par cette sensation de bien-être, ainsi logé dans la cavité de l’homme qu’il
aimait, Morgan reprit ses va et vient. Il observa le visage de Tristao, qui passait incessamment du plaisir à la douleur. Il se libéra au bout de quelques minutes, en même temps que son amant,
qui n’avait pas eu besoin de caresses sur son sexe pour jouir. Malgré lui, il avait pris du plaisir. Ce n’est que quand Morgan se retira de lui qu’il put sentir toute la souffrance réclamée. Il
avait perforé son corps d’un énorme trou, un énorme vide qui ne serait plus jamais comblé, une blessure qui ne guérirait jamais. Il avait imaginé mieux pour sa première fois, mais au moins, il
s’en souviendrait. Il se souviendrait de cette violence qui le fit jouir, contre sa volonté. Il avait eu mal, mais pas assez, pas assez pour oublier ce qu’il infligeait à l’homme qui l’aimait. Il
recommencerait. Morgan ne voudrait pas, mais il le supplierait, et il finirait par accepter, pour lui, pour le garder.
Son amant ne le méritait pas. Il était
allongé, dans ses bras, et il s’endormait déjà, alors que Tristao tentait d’échapper aux pensées trop sombres et tristes qui l’envahissaient.
***
Pfiou, c'est plus long que d'habitude, mais je ne sais pas ce que ça vaut.
J'ai galéré comme c'est pas permis pour le faire, j'espère avoir réussi à faire passer ce que je voulais faire passer, même si c'est pas encore assez violent à mon goût. Mais bon, je ne voulais
pas qu'ils se frappent non plus xD
Merciii à Vivi de m'avoir aidé et inspiré! J'espère aussi que tu as trouvé ton bonheur parmi les chansons que
je t'ai passées ^^
Bisous à tous! Surtout à toi Loulou o_o
***
Oui c'est une peu compliqué, mais au moins j'ai réussi à faire passer les deux fonctions c'est déjà ca XD
C'est rien, c'est mon esprit tordu qui ressort^^
Je fais de mon mieux pour décrire leurs sentiments, merciii du compliment :))
Je sais pas décrire la joie moi xD Raconter ce qu'il y a dans leur petite tête, ce qui les tourmente, c'est mon truc, je pourrais en faire des pages^^
Et je suis pas masochiste lool
Du plaisir mêlé à de la tristesse, c'était à peu près ca que je recherchais^^
Contente de te revoir :D
Je suis en pleine écriture de la suite, mais pas de date fixée xD
Bisous!
Qui va souffrir, telle est la question xD
Je vais la suite dès que je peux xD
En meme temps, c'était pas censé être un lemon joyeux xD
Bisous!
Gros bisous mamzelle, je fais la suite aussi vite que possible!