JoY's YAOI stories : EnJoY !
Laurent est mort il y a un an. Aujourd’hui, nous sommes le douze novembre, et c’est le premier anniversaire de son décès. Je n’ai rien fait de particulier pour cette occasion. Je suis simplement allé me recueillir sur sa tombe à la tombée du jour, afin d’éviter les autres personnes susceptibles de venir le voir. Le seul homme qui a, jusqu’à présent, fait vibrer mon cœur d’un amour sans égal a été enterré à Brighton, dans la ville où nous avions commencé notre vie commune, notre vie d’adulte. Aujourd’hui, j’y habite toujours, mais j’ai déménagé. Depuis deux mois, je me suis installé dans un appartement agréable, en bord de mer, à quelques mètres de l’hôtel dont je suis toujours le directeur. Je ne supportais plus de vivre dans des pièces imbibées de la présence de mon petit ami défunt. Je l’imaginais partout, et j’en souffrais.
Pendant de longues semaines, je suis resté cloîtré chez moi, n’en sortant seulement pour vérifier la bonne marche de mes salariés, qui se débrouillaient très bien sans moi, heureusement. Je lisais et relisais la lettre que Laurent m’avait écrite avant sa mort, mais ma culpabilité ne disparaissait pas. Si je n’avais pas couché avec Simon, rien de tout ça ne serait arrivé. Si je ne l’avais pas trompé, il ne se serait pas vengé. Si ça n’avait pas été avec son frère, il aurait peut-être moins souffert. Peu importe. Toutes mes suppositions m’amenaient à la même conclusion. J’étais le principal responsable de sa mort.
Petit à petit, j’ai réussi à surmonter cette culpabilité qui me rongeait. Je ne l’ai pas oubliée, mais j’ai appris à vivre avec. Je me suis convaincu que Laurent avait choisi de se donner la mort, qu’il avait lui-même accompli le geste final, et que je n’étais finalement que l’élément déclencheur. C’était déjà beaucoup, mais dans mon esprit, ça m’aidait à me sentir mieux. Avec le soutien de ma famille et de mes amis, j’ai repris goût à la vie, et à présent, j’arrive à en profiter. Je me surprends parfois à pleurer, mais ce n’est pas si étonnant. Laurent me manque. Il n’est parti que depuis un an, alors il me faudra encore quelques temps avant de m’en remettre complètement, si j’y parviens un jour. Il restera à jamais l’homme de ma vie, dusse-je en trouver un autre pour la terminer.
J’ai vingt-six ans, bientôt vingt-sept, et je viens d’écrire mon histoire, à la suite de celle de Laurent, dans son journal, deuxième objet qu’il m’a laissé à sa mort. Je vais apposer ici les derniers mots concernant mon histoire, notre histoire, puis je refermerai à jamais ce cahier, souvenir impérissable de notre amour partagé et des épreuves traversées. Je poursuivrai ma route, en faisant en sorte que Laurent soit fier de moi, d’où qu’il soit. Un jour, quelqu’un découvrira ce journal. Il le lira, et il saura tout de moi : ce qu’il y a à l’intérieur de mon cœur, de mon âme, de mes plus joyeuses émotions jusqu’à mes blessures les plus profondes.
Je l’ai aimé, je l’aime et je l’aimerai toute ma vie, c’est tout ce que j’ai encore à dire. Il ne le lira jamais, mais il est… »
Danny posa son stylo, car une sonnerie stridente venait de retentir, et elle ne semblait pas vouloir s’arrêter. Il sortit de sa chambre, et il parcourut les quelques mètres qui le séparaient du combiné téléphonique, posé sur un petit meuble en bois brut, dans le salon.
- Allo, dit-il.
- Dan’… C’est Johan, souffla une voix, à l’autre bout du fil.
Danny s’inquiéta, car il ressentait la tristesse de son grand frère, même s’ils étaient à des kilomètres l’un de l’autre. Sa voix tremblait, des reniflements incessants se faisaient entendre.
- Qu’est-ce qu’il y a, Jo’ ? Ca va pas ?
- C’est… C’est Simon…
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
- Il est mort, Dan’, il s’est tué.
- Quoi ? Comment ça, il s’est tué ??!
- Il a sauté… immeuble… trottoir…
Les paroles de Johan étaient entrecoupées de soubresauts, et Danny ne comprenait que la moitié des mots. Ce n’était pas important, il saisissait l’essentiel de ce que lui disait son frère. Il imaginait parfaitement ce qu’il pouvait ressentir, car il l’avait lui-même vécu.
- Pourquoi il a fait ça ? Demanda-t-il, sans réfléchir.
Mais il n’entendit pas la réponse de Johan. Sa question était stupide. Cela faisait un an jour pour jour que Laurent était mort, un an que Simon vivait avec une culpabilité ancrée en lui plus qu’elle ne l’avait jamais été en Danny, un an qu’il se détestait pour ce qu’il avait fait. Il ne supportait plus l’idée d’avoir poussé son frère à se suicider, même si c’était sans le vouloir. Il avait survécu un an, malgré le poids de la honte qu’il ressentait, et il avait choisi la date anniversaire du décès de son frère pour aller le rejoindre, laissant derrière lui un homme accablé de chagrin.
- J’ai besoin de toi, Dan’, finit par dire Johan, sortant Danny de ses pensées.
- J’arrive, t’inquiète pas. Je prends le premier avion et je te rejoins.
Il allait raccrocher, quand une idée peu réjouissante lui traversa l’esprit, se souvenant de la fragilité psychologique de son frère, qui avait tendance à tout dramatiser. Cette fois, il avait une bonne raison de broyer du noir.
- Fais pas de connerie, hein ? J’arrive.
Il mit fin à la conversation, une fois que Johan lui eut promis de ne pas faire de bêtise. Il prit l’annuaire, et appela l’agence de voyages la plus proche de chez lui. Il demanda les horaires du prochain vol à destination de Toulouse, et on lui en trouva un le lendemain, à dix-sept heures trente-cinq. Satisfait, il réserva sa place, qu’il irait récupérer quelques heures avant de s’envoler pour la France, après une nuit de sommeil qui serait sûrement agitée.
Il prévint l’hôtel de sa longue absence à venir, et il prépara son sac, puis il réussit à s’endormir, malgré son inquiétude pour son frère. Quand le soleil se leva, il fut réveillé par les rayons éclairant sa chambre à travers les volets. Il sortit du lit, et il fit tout ce qu’il avait à faire, avant de sortir de chez lui, son sac de voyage à la main. Il avait tout fait avec tant de précipitation qu’il n’avait pas pris le temps de terminer son histoire dans le journal de Laurent. Il l’avait laissé ouvert à la page où il s’était arrêté lorsque le téléphone avait sonné.
S’en occuper n’était plus sa priorité. Il aurait bien vite l’opportunité d’en rédiger les dernières lignes, tôt ou tard. Il devait d’abord aller prendre soin de Johan, son frère qu’il ne connaissait que depuis quelques années, mais avec qui il entretenait à présent une délicieuse complicité. Il ne voulait pas le perdre. Il avait toujours été là pendant les semaines qui suivirent la mort de Laurent, et Danny savait que Johan aurait besoin de lui pour surmonter la perte de Simon. Il sentait sa culpabilité des années passées revenir au galop, mais il s’évertuait à la mettre de côté, car il devait rester calme, serein, rationnel. Johan n’allait pas l’être pendant quelques temps, alors il allait penser et agir pour deux.
Il avait perdu son petit ami, il perdait à présent un ami, alors il ne pouvait
pas perdre son frère. La vie ne lui avait pas fait de cadeaux, mais elle lui avait au moins offert le privilège de se découvrir un frère, et le plus merveilleux de tous. Peu importe le temps que
ça prendrait, il allait le remettre sur pied. Jamais, ils n’oublieraient, mais ensemble, ils continueraient.
FIN
***
Une autre histoire qui se finit.
Je suis partie en week-end, mais je vous ai programmé cette suite, histoire de ne pas vous laisser sans rien.
A présent, je vais pouvoir me concentrer sur mes deux nouvelles histoires, et j'espère que vous serez au rendez-vous =D
Bisous à
toutes!
***
Les deux frères (ceux qui restent comme tu dis!) vont aller très ben, promis lol
Bisouus
Je suis fière de toi aussi, pour tout ce que tu fais^^
Groooos bisous et vive nos 19 abonnés XD Bientôt, tu vas te réveiller et dire qu'on a en 30 c'est ça??^^
<3
Merci =D
On ne s'est pas donné le mot, mais on a un peu la même façon de penser, alors voilà ce que ça donne XD
Je n'ai pas pleuré, mais ça a été dur de faire mourir autant de personnages ainsi. J'avais prévu une fin triste, voilà. Tout ne finit pas toujours bien XD
Je comprends que tu aies été choqué à vie, une telle chose, ça ne s'oublie pas!
Merci pour ton com, je passerai sans doute sur ton site un de ces jours^^
Je ne sais pas si les autres histoires te plairont mais je suis contente que tu aies appréciés celle là, d'autant que c'est ma première, mon bébé lol alors j'y tiens un peu^^
Il ne peut pas toujours y avoir des happy end, c'est comme ça, la fin m'allait dans ce sens.
Bisous et encore merci à toi^^
A bientôt