JoY's YAOI stories : EnJoY !
Le lendemain, Kenny retrouva Loan et ils allèrent à leur premier cours : anglais. Comme c’était sa langue maternelle, Kenny n’avait pas de problème dans cette matière.
- Kenny Butler ?
Perdu dans ses souvenirs d’enfance, il n’avait pas remarqué que le professeur faisait l’appel. Il leva la main en marmonnant quelques excuses car apparemment, le professeur avait du répéter son nom plusieurs fois avant d’attirer son attention. Mais il ne sembla pas lui en tenir rigueur car il lui sourit et continua. Loan était assis à côté de Kenny et la situation semblait l’avoir amusé. A moins que ce ne soit autre chose qui ait amené ce sourire niais sur ses lèvres… Kenny ne s’en formalisa pas et le cours commença. Le niveau de la classe était assez bas. L’anglais n’était pas une des matières favorites des élèves. Il remarqua que Loan avait quelques difficultés alors il lui promit de l’aider, après lui avoir expliqué que c’était sa langue maternelle. Loan en fut ébahi, car Kenny n’avait aucun accent, mais ce dernier lui fit remarquer que c’était normal car il habitait en France depuis plus de neuf ans maintenant. Son accent américain s’était estompé peu à peu. Ayant tout assimilé, Loan se replongea dans ses exercices. Parfois, Kenny vit à nouveau le même sourire niais qu’auparavant apparaître sur ses lèvres, sans en comprendre la raison. Il ne voyait pas que qui pouvait faire réagir Loan ainsi.
A la fin du cours, le professeur interpella Kenny pour lui parler un instant. Il accepta car ils avaient une heure d’étude après, donc ils avaient le temps. Kenny dit à Loan de l’attendre dehors, mais ça n’eut pas l’air de lui faire plaisir. Il sortit contrarié et ferma la porte, sans oublier de jeter un dernier regard assassin vers les deux personnes encore présentes dans la salle. Kenny se retrouva seul avec le professeur. Il n’était pas très à l’aise, heureusement que la salle était assez grande. Remarquant son mal-être, le professeur tenta de ne pas laisser un silence gênant s’installer. Il commença à lui parler en anglais :
- I noticed that your name doesn’t really sound like a French one.
- Well... I’m not really French, Sir. I’ve lived in France for only nine years.
- Where did you live before? I’d say that you have an American accent but I’m not sure.
- You’re right, Sir. I used to live in the United States, in Dallas.
- Fine. At least, one pupil will be a good English speaker in this class.
- Thank you, Sir. May I leave now or do you have something else to tell me?
- No, I don’t, you can go and see your friend who must be waiting for you. See you tomorrow.
- Goodbye, Sir. See you tomorrow. (***)
Kenny sortit de la classe après cette conversation qui lui avait un peu remonté le moral. Parler anglais lui avait fait du bien, comme toujours. Il perdit un peu son sourire quand il ne vit pas Loan dans le couloir. Cependant, il ne s’en formalisa pas et décida d’aller passer le reste de son heure d’étude à la bibliothèque, l’endroit le plus tranquille pour rédiger ses poèmes.
Il retrouva Loan au cours suivant. Il avait l’air de très bonne humeur, comme si rien ne s’était passé. Pourtant, Kenny avait été vexé quand il ne l’avait pas attendu alors qu’il le lui avait demandé. Il attendait tellement de son nouvel ami et il avait une telle peur de l’abandon que la moindre chose le contrariait. Il n’avait surtout pas compris la réaction de son ami car il ne se souvenait pas avoir fait quoique ce soit qui aurait pu l’énerver.
Ils n’échangèrent que quelques mots pendant une heure puis la sonnerie retentit. Onze heures trente. L’heure du repas. Kenny et Loan allèrent manger ensemble car ils ne connaissaient personne d’autre, mais l’atmosphère était un peu tendue. Kenny n’osait pas demander à son ami pourquoi il avait agi ainsi, et Loan avait trop honte de lui-même pour aborder le sujet. Il n’avait compris que trop tard l’absurdité de sa réaction, mais sur le coup, il n’avait pas apprécié que celui qu’il considérait déjà comme son meilleur ami le laisse seul dans le couloir, ne serait-ce que quelques minutes. Il avait préféré parler avec leur professeur, et l’espace de quelques secondes, Loan avait été jaloux. Il était vite parti, en voulant à Kenny et au professeur, mais surtout s’en voulant à lui-même d’être aussi puéril.
Kenny le regardait, il n’avait pas l’air de lui en vouloir. Il attendait plutôt des réponses à des questions qu’il ne poserait pas, Loan le savait. Il décida alors de faire le premier pas :
- Je suis désolé, je…
Il ne put finir sa phrase car à l’entente de ces premiers mots, Kenny avait souri, et il le fixait, tentant de refouler ses larmes pour ne pas que Loan le voie pleurer. Personne ne s’était jamais excusé pour l’avoir abandonné. Tout le monde l’avait laissé tomber, sans aucun scrupule. Certains l’avaient traité de menteur, d’autres de monstre, mais personne ne s’était excusé, et ils avaient détruit sa famille plus qu’elle ne l’était déjà. Sa mère, malgré deux mois passés en Angleterre, n’allait pas mieux. Elle dormait, elle se levait, elle mangeait, elle allait travailler, mais il n’y avait plus d’envie. Tout était automatique. C’était une question de survie plus que de vie. Kenny la voyait sombrer un peu plus chaque jour et il s’en voulait. Il s’en voulait car tout était de sa faute finalement, même si elle lui avait répété que non.
Il sortit de ses pensées lorsqu’il sentit une main se poser sur la sienne et une voix douce lui parler.
- Ca va aller, Kenny. Peu importe la cause de ton chagrin, je suis là maintenant et je veux que tu sois heureux. Je ne veux pas te voir pleurer.
Kenny pleurait. Il pleurait et il ne s’en était pas rendu compte. Les mots de Loan n’effaceraient jamais sa souffrance, mais ils le calmèrent un peu.
Leur repas se termina dans le silence, mais ce n’était plus un silence gênant. Ils étaient là, tous les deux, et c’était l’essentiel. La présence de l’autre les apaisait. Ils n’avaient pas besoin de mots.
- Merci.
De ne pas poser de questions, pensa Kenny, mais il ne prononça pas ces derniers mots. Loan le fixait, comme s’il sondait son âme.
- Je comprends, finit-il par dire.
Si je pleurais, je n’aimerais pas que tu me poses des questions.
Ils se fixèrent un long moment avant de se lever et quitter le self. Ils ne savaient pas de quoi l’autre souffrait, mais ils avaient tous les deux, à un moment de leur vie, connu une douleur telle qu’ils ne l’oublieraient jamais. Ils se comprenaient. En à peine deux jours, l’un était devenu indispensable à l’autre, alors ils continueraient ensemble. Ils se relèveraient ou ils sombreraient, mais ils ne se sépareraient pas. Jamais.
(***)
- J’ai remarqué que ton nom n’a pas
l’air français.
- Ben… Je ne suis pas vraiment français, monsieur. J’habite en France depuis seulement neuf ans.
- Tu habitais où avant ? Je dirais que tu as un accent américain, mais je n’en suis pas sûr
- Vous avez raison, monsieur. Je vivais aux Etats-Unis, à Dallas.
- Très bien. Au moins, un élève parlera bien anglais dans cette classe.
- Merci, monsieur. Est-ce que je peux partir maintenant ou vous voulez me dire autre chose ?
- Non, c’est bon. Tu peux aller voir ton ami qui doit t’attendre. A demain.
- Au revoir, monsieur. A demain.
***
Cette histoire ne vous passione pas, mais je n'ai que ça.
J'écris l'avant dernier chapitre de BA, et la suite de SD.
Je vous fais patienter avec cette petite suite.
Bisous à tout le monde, surtout à mon p'tit canard <3
***
J'espère qu'elle te plaira autant que le résumé lol
Beaucoup de mystère dans cette histoire hihi
Bisousss et suis bien les newsletters pour pas être perdue XD
Vous en saurez plus sur Kenny, mais pas tout de suite... hihi
Qui es-tu ? lol
Moi, sadique? Jamais :D